2e Climate Chance : une mini-COP à Agadir

Après la ville ocre, voici venu le tour de la capitale du Souss. En septembre prochain, du 11 au 13, Agadir abritera la 2e édition du «Climate Chance», une COP, version miniaturisée. Si la COP 22 organisée en novembre 2016 a rassemblé les acteurs étatiques et non étatiques au niveau mondial autour des enjeux climatiques, le «Climate chance» sera destiné exclusivement aux acteurs non étatiques à l’échelle mondiale: société civile, ONG, entreprises, monde académique, représentants des collectivités territoriales,…

Après Nantes, c’est Agadir qui a été choisi pour abriter la 2e édition du «Climate chance». Un choix qui s’est fait naturellement, souligne-t-on auprès des organisateurs, puisque les deux villes entretiennent des relations de jumelage. Il faut dire que pour la Championne du Climat, Hakima El Haite, le choix était systématique. D’ailleurs, elle regrette que la première édition de ce rendez-vous n’ait pas été organisée au Maroc. En effet, le Maroc, après avoir organisé la COP22, était l’endroit idéal pour abriter ce rendez-vous, puisque l’Afrique est le principal continent touché par les enjeux climatiques, a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse organisée hier à Casablanca.

En effet, l’évènement sera consacré à l’Afrique, tout comme la COP22.  Pendant trois jours, la 2e édition du Climate Chance drainera, selon le président du Conseil régional du Souss, Brahim Hafidi, près de 3000 participants, soit 1000 participants internationaux, 1000 participants au niveau national et 1000 participants à l’échelle régionale. Au cœur de ce rendez-vous, les collectivités territoriales. D’ailleurs, un side event lors de l’évènement réunira les présidents des régions du Royaume. Selon Brahim Hafidi, « il est tout à fait normal que les territoires s’engagent pour mettre en place des actions en faveur du climat. L’Etat prend les décisions, mais l’action se passe dans les territoires». «Les territoires c’est 65% des émissions de Gaz à effet de serre et 85% des décisions. C’est la raison pour laquelle il est important qu’elles soient partie prenante», a renchéri pour sa part Hakima el Haité. En plus des collectivités territoriales, le sommet rassemblera les ONG, les associations, les représentants des jeunes, des femmes, des hommes, des agriculteurs, des syndicats…Pour le président de l’association Climate Chance, Ronan Dantec, «le sommet des acteurs non étatiques sur le climat sera l’un des plus grands évènements organisés sur le continent africain».  Ce sommet traitera les acteurs non étatiques à égalité pour favoriser la mise en œuvre d’actions concrètes en faveur de la planète.

Le sommet sera axé autour de trois grandes problématiques, à savoir les «défis des villes africaines face au climat», le financement  et la «migration et développement». Ce sont plus de 100 évènements qui sont prévus, dans différents endroits de la ville, entre autres 24 focus sur l’état d’avancement des accords signés à la COP 22, 16 forums de coalition et 80 ateliers. Les travaux de ce rendez-vous seront sanctionnés par une déclaration de tous les acteurs non étatiques en faveur du climat.

Le financement au cœur du «Climate Chance»

Le financement sera l’un des sujets prioritaires de cette 2e édition du «Climate Chance», a laissé en tendre la Championne du climat, Hakima El Haite. Après le retrait des Etats-Unis de l’Accord de Paris, on assiste à une réorganisation du leadership en matière de climat au niveau mondial, a-t-elle laissé entendre. «Aujourd’hui, avec le retrait des USA, nous perdons un pourvoyeur de fonds, un réservoir d’innovation, de technologies, de savoir-faire…», a déclaré Hakima el Haité. Selon la Championne du Climat, le retrait des USA de l’accord de Paris a entrainé une perte de 30% au niveau du Fonds vert. «Un montant énorme, surtout pour les pays qui souffrent et qui ont besoin de financement pour la mise en œuvre de l’accord de Paris», a t’elle regretté. «Nous avons vu naitre un nouveau leadership au niveau mondial, notamment avec la France, la Chine, l’Union Européenne. J’espère que le Maroc émergera parmi ces leaders qui accompagneront l’Afrique dans l’adaptation et l’atténuation des risques liés aux changements climatiques», a-t-elle souligné. «Il y’a des initiatives qui sont entreprises aujourd’hui pour combler le déficit engendré par le retrait des Etats-Unis», a-t-elle conclu. Le sommet «Climate Chance» se veut donc l’endroit privilégié pour faire dialoguer les acteurs non-étatiques autour de la question de financement de projets verts, surtout en Afrique.

Danielle Engolo

Related posts

Top