Le marché boursier constitue un moyen de financement alternatif avantageux pour les opérateurs agroalimentaires. En effet, la Bourse de Casablanca a permis à des acteurs incontournables du secteur agroalimentaire marocain de se développer, soit à travers l’ouverture du capital, notamment, Cosumar et Dar Couspate, soit simplement par l’émission de titre obligataire comme cela est le cas pour Zalar Holding.

Cosumar bénéficie de sa notoriété en bourse

La filière sucrière au Maroc revêt une place stratégique dans l’économie nationale. En effet, elle contribue dans la sécurité alimentaire du pays en matière de sucre et participe à la formation du revenu de près de 80.000 exploitants agricoles. Cosumar est l’opérateur sucrier marocain de référence présent sur le territoire national à travers ses deux métiers  à savoir le raffinage de sucre brut essentiellement issu de la canne à sucre, soit  le traitement de canne à sucre ou de betterave.  Avec une capacité de production de 1,6 millions de tonnes de sucre par an, Cosumar est le troisième producteur africain de sucre et unique opérateur marocain après l’acquisition des quatre sociétés sucrières notamment Suta, Sunabel, Sucrafor et Surac à l’issue d’un processus de privatisation compétitif avec un investissement de 5,5 milliards de DH. Ainsi, Cosumar dispose de 7 sucreries réparties sur le territoire et d’une raffinerie à Casablanca.

La notoriété de Cosumar en Bourse a facilité la conclusion d’un contrat-programme avec l’Etat, où la société devrait investir 5 milliards de DH sur la période 2014-2020.  Ces investissements porteront sur l’extension des superficies réalisées en cultures sucrières pour atteindre 105.700 ha, la modernisation des sucreries et l’augmentation de leurs capacités de production en vue d’absorber l’augmentation parallèle de la production locale de canne à sucre et de betterave. L’objectif consiste à porter le taux de couverture des besoins en sucre à partir de la production nationale de 40% actuellement et à plus de 60% en 2020. Notons que les sucreries s’engagent avec les agriculteurs sur un prix d’achat. Celui-ci est certes modulé en fonction de la teneur en sucre mais cette modulation est insuffisante pour couvrir les mauvais rendements.

Dari Couspate, ambassadeur de la cotation des PME

dari couspateLa forte demande de couscous et de pâtes alimentaires durant les dix dernières années a entraîné la création et le développement de nouvelles unités industrielles modernes et performantes. Parmi ces entreprises, figure Dari Couspate  qui a choisi la voie de la Bourse pour consolider sa position sur le marché.

En effet, il faut dire que Dari Caspoute a réussi son introduction en Bourse qui s’est faite par augmentation de capital avec l’objectif de financer de nouveaux investissements. En effet, la capacité de production de couscous (13 000 tonnes/an) arrivant à saturation en 2004, le management de la société a décidé la mise en place d’une nouvelle ligne de couscous d’une capacité de 6 500 tonnes par an en 2006 et l’augmentation de 50% de la capacité de la ligne de pâtes alimentaires par l’ajout d’un séchoir supplémentaire en 2007. Aujourd’hui, l’entreprise a multiplié sa capacité de production 6 fois presque pour s’afficher à un niveau de 75 000 tonnes par an.  Les ambitions de Dari Couspate ne s’arrêtent pas là ! L’entreprise envisage d’investir dans l’extension de sa seconde usine située à Salé, pour un montant global de 50 millions de dirhams. Les travaux de construction seront lancés au cours de ce premier semestre. Ainsi, la capacité de production annuelle de l’entreprise sera portée à 90.000 tonnes/an, soit une augmentation de 20% et permettra de répondre à l’accroissement de la demande en produits Dari aussi bien sur le marché local qu’à l’international. En 2015, la part de marché revendiquée par l’entreprise est de 34% avec un export de 30% du chiffre d’affaires vers 45 pays.

Créée en 1995, cette PME familiale a réussi à s’imposer sur le marché du couscous à force d’innovation. C’est ainsi que le spécialiste du Couscous et des pâtes alimentaires, se veut un exemple pour chaque petite moyenne entreprise (PME) désirant se diriger vers le marché boursier. En témoigne le chiffre d’affaires du groupe qui a été multiplié par 5 dès son introduction passant de 100 millions à 529 millions de DH à fin 2015. De même, la société vaut actuellement près de 3,5 fois sa capitalisation au moment de son introduction en Bourse.

Zalar Holding réussit le financement obligataire

Même s’il n’est pas coté à la Bourse de Casablanca, le groupe Zalar Holding a décidé de bénéficier d’un financement sur le marché obligataire. Ainsi, le leader du secteur avicole marocain a levé 350 millions de DH sur le marché de la dette marocaine pour réaliser sur la période 2014-2016 un important programme d’investissement. Ce programme concerne six pôles d’activités à savoir  le négoce, la nutrition animale, l’accouvage, la production animale, l’abattage et transformation, ainsi que la logistique et véhicules.  En effet, grâce à cette levée obligataire, Zalar Holding aspire à accompagner le secteur avicole qui dispose de bonnes perspectives avec un contrat programme devant porter la production annuelle de viandes de volaille à 900 000 tonnes contre 495 000 tonnes en 2013 et celle des œufs de consommation à 7,2 milliards d’unités contre 4,5 milliards en 2010.

Pour rappel, le groupe Zalar, leader du secteur avicole marocain, est un groupe intégré avec des participations dans 18 entreprises opérant dans la chaîne de valeur du secteur avicole : négoce, nutrition animale, accouvage, production animale, abattage, charcuterie et distribution. Le groupe revendique une part de marché de 13% dans la nutrition animale, de 19% dans l’élevage dinde, de 22% dans l’abattage et de 16% dans la charcuterie.

Kaoutar Khennach

Top