7,8 M de déplacements/jr réalisés par les Casablancais

Les chiffres présentés récemment par une enquête réalisée dans le cadre de la journée «Plan des Déplacements Urbains de Casablanca, premiers résultats et horizons» sont assez révélateurs à propos des habitudes de déplacements de la population dans la capitale économique.

En effet, les Casablancais réalisent 7,8 millions de déplacements chaque jour. L’«Enquête Ménages Déplacements» (EMD), consacrée aux pouvoirs publics et autres parties prenantes sur les pratiques de déplacements des habitants de l’Établissement de Coopération intercommunale (ECI), précise que le retour au domicile représente plus de 46% des déplacements, alors que les motifs les plus fréquents sont le déplacement pour étudier (18%) et pour travailler (16%).

Conformément aux statistiques de cette étude, les autres motifs sont respectivement le déplacement pour faire des courses (5%), effectuer des activités de loisirs/activités socioculturelles (5%), réaliser des affaires personnelles (médecin, banque…) (3%) et visiter des amis ou la famille (3%).

L’enquête reflète également que les femmes pratiquent davantage la marche (76% contre 57% pour les hommes). Ces derniers empruntent en revanche davantage les transports en commun et la voiture. La durée moyenne d’un déplacement est de 22 minutes. En moyenne, chaque jour, une personne qui se déplace consacre 57 minutes à ses déplacements, ajoute-t-on.

Selon l’étude, la marche à pied prédomine (4 900 000 déplacements effectués par jour de semaine), d’autant plus que l’on s’éloigne de l’hypercentre, avec une distance moyenne de 1,2 km. Les voitures personnelles, les transports en communs et les taxis ont à peu près les mêmes volumes de déplacement (1 million) avec quelques particularités respectives, fait observer l’étude selon laquelle le système de taxis et de transport en commun apparait comme complémentaire sur bien des territoires, l’un servant à pallier le déficit de l’autre. Néanmoins, relève-t-on, des phénomènes de concurrence peuvent aussi apparaitre.

Elle affirme également que le territoire fonctionne de manière assez fermée avec plusieurs déplacements internes, ce qui reflète une difficulté pour les populations de se déplacer sur de longues distances et répartition des habitants et des activités. L’enquête révèle, en outre, une motorisation galopante en périphérie de l’agglomération, soulignant que l’établissement urbain couplé à l’absence de transports en commun provoque une course à l’équipement en automobile.

L’étude recense également 113 voitures pour 1000 habitants (90 pour 1000 en 2004), notant que 31% de la population enquêtée a le permis de conduire et 39% des ménages possèdent au moins une voiture. A la question : seriez-vous prêt (e), si le système de transport collectif était performant, à réserver l’usage de votre voiture pour des destinations non desservies par eux ? 68% ont répondu « oui » contre 32% pour «non». L’enquête estime que la qualité de service des transports en commun est très dépendante du mode de transport. Ainsi, les bus sont considérés comme « de mauvaise qualité» par 77% de la population. A l’inverse, le tramway est considéré comme de «bonne» ou «très bonne» qualité par près de 85% de la population. Le train a également une très bonne image.

Les taxis rouges ont une image relativement meilleure que celle des taxis blancs, ajoute l’étude dont les résultats devraient permettre d’identifier les besoins de la population locale en vue d’y répondre de «manière efficace et pertinente» et «mobiliser les différents moyens humains et techniques nécessaires à cette mission».

Badr Atabi

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