E-logistique
Face aux multiples obstacles posés par la crise du nouveau coronavirus, la « e-logistique », concept principalement lié aux activités du commerce en ligne, s’est imposée en force au Maroc pour accompagner cette dynamique avec, à la clé, la digitalisation et l’innovation.
Apportant des réponses aux exigences de flexibilité et d’agilité, la « e-logistique » présente une variété d’options en termes d’externalisation, de diversification des modes de livraison et de systèmes d’information et ce, dans une ère marquée par la généralisation de l’utilisation des nouvelles technologies et la transformation digitale.
« La «e-logistique» est encore un concept embryonnaire, le plus souvent on le rattache à la logistique du e-commerce à savoir les opérations logistiques liées à un achat d’un produit ou un service via le canal d’internet », a expliqué El Mostafa Fakhir, expert international en transport et logistique.
Dans un proche avenir, a-t-il soutenu, la « e-Logistique » sera un secteur d’activités plus vaste qui englobera plusieurs notions, notamment le déplacement des personnes, les flux d’informations pour déboucher peut-être sur une « e-supply chain » plus globale.
Une tendance qui s’installe…
Pour M. Fakhir, la montée en puissance de la « e-logistique » n’est pas exclusive au Maroc. Il s’agit d’une tendance lourde au niveau mondial qui va s’inscrire dans la durée.
« Aujourd’hui, pour pouvoir rester dans la course et saisir les opportunités qui vont émerger de cette nouvelle activité, nous devons nous équiper en conséquence notamment en entrepôts logistiques de nouvelles générations qui soient intelligents et capables de traiter des milliers de commandes à la fois », a-t-il préconisé.
Et de poursuivre que le Maroc peut devenir une base de la « e-logistique » pour les marketplace au niveau mondial, notamment pour les produits en provenance de la Chine.
Selon M. Fakhir, le challenge le plus important est d’attirer un géant mondial du secteur comme Amazon ou un autre pour s’installer au Maroc. Des projets maroco-marocains sont également à encourager comme celui dans la région du nord au sein de la plateforme logistique de Futur Trans Atlantic (FTA) en partenariat avec l’opérateur national de la messagerie.
Il a, par ailleurs, noté que les facteurs clés de succès de la gestion de la « e-logistique » au sein d’une entreprise sont ses ressources humaines et son niveau de digitalisation. « On ne peut pas, avec un personnel pas bien formé et créatif, s’inscrire dans la « e-logistique ». Le niveau de digitalisation des différents processus de gestion et de prise de décision au sein d’une entreprise est aussi un facteur important à prendre en compte ».
Même son de cloche pour le ministère de l’Equipement, du transport, de la logistique et de l’eau qui, contacté par la MAP, souligne que le secteur de la logistique se place, de par son interaction avec la majorité des stratégies sectorielles du Royaume, au cœur de cette dynamique et se voit contraint d’emprunter cette tendance pour répondre au développement du e-commerce.
La digitalisation n’est donc plus une option pour les opérateurs logistiques, mais une obligation en vue de s’adapter aux impératifs du marché particulièrement le commerce en ligne, estime le ministère.
« En effet, nous sommes actuellement tous témoins de l’explosion du commerce en ligne au niveau mondial et plus précisément au niveau national, ainsi que l’engouement des consommateurs aux modèles de livraisons innovants comme le ‘click & collect’ en magasin ou dans des points de livraison », fait observer la même source, ajoutant que ce phénomène a davantage pris de l’ampleur compte tenu du contexte récent imposé par la prolifération du covid-19 et des mesures de confinement et de limitation de déplacements qui s’en sont suivies.
L’accélération de la digitalisation et la dématérialisation s’avèrent ainsi des vecteurs de succès de la « e-logistique » au Maroc. D’ailleurs, le ministère a amorcé, à cet effet, plusieurs chantiers, notamment celui de la dématérialisation des procédures et des actes de transport dont ceux délivrés aux professionnels de transport de marchandises, ainsi que la promotion du développement de bourses virtuelles de transport et logistique orientées distribution interne et sous-traitance.
Force est de constater que la « e-logistique » se veut aujourd’hui une réalité qui impose une adaptation de la supply-chain aux différents changements technologiques que connaît le secteur, ce qui pousse les opérateurs à innover et à miser sur la rapidité et l’efficacité de leurs processus.
Pour les soutenir dans cette quête, le ministère s’est attelé, à travers l’Agence marocaine de développement de la logistique (AMDL), à mettre en place plusieurs actions visant la structuration et l’accompagnement des acteurs dans l’amélioration de leur performance logistique et ce, via le programme PME Logis qui vise la mise à niveau des petites et moyennes entreprises (PME) marocaines.