La question migratoire à la loupe
Saoudi El Amalki
C’est dans une ambiance conviviale que s’est tenue, mercredi dernier, une cérémonie de mise en marche du programme régional des politiques et initiatives destinées aux Marocains Résidents à l’Etranger (RME) et aux migrants (PRIM).
Cette rencontre initiée en partenariat avec l’Agence Française de Développement (AFD), abritait une pléiade d’intervenants du secteur, notamment la ministre déléguée chargée des Marocains Résidents à l’Etranger, le Wali de la région Souss Massa, l’ambassadrice de France à Rabat, le Président du conseil régional et un parterre de personnalités.
Au cours de cette importante réunion relative au lancement de cet ambitieux programme migratoire, une panoplie d’allocutions a tenu à mettre en exergue la prééminence et l’envergure de cette action inclusive dédiée à une couche de haute acuité aussi bien pour les pays d’accueil que d’origine.
Plus de 9 millions d’euros sont alloués à cette ébauche pour asseoir une politique migratoire pionnière et responsable à l’adresse de deux régions en l’occurrence le Souss Massa et l’oriental. En fait, il convient de signaler que notre pays a mis en œuvre la stratégie nationale d’immigration en 2014, ainsi que l’adoption de la régionalisation avancée en 2015.
Il est question de valoriser les migrations comme facteurs de développement des territoires, de mettre en avant des projets à caractère solidaire, social ou économique avec une dimension collective, de former des agents communaux, identifier des référents pouvant faciliter l’accès au service de base et appuyer des médiateurs communautaires associatifs entre les immigrés et les administrateurs.
Pour ce faire, il a été mis sur place un comité de pilotage au niveau national et, en parallèle, des comités de pilotage régionaux. En effet, dès septembre 2013, suivant les instructions du Souverain, le gouvernement a mis en place une Stratégie Nationale d’Immigration et d’Asile (SNIA) et un plan d’action approprié, menant à une politique globale en matière d’immigration, d’asile et de traite. Il faut noter que cette nouvelle politique d’immigration est la suite logique du rapport élaboré par le Conseil National des Droits de l’Homme et intitulé : «Etrangers et droits de l’Homme au Maroc : Pour une politique d’asile et d’immigration radicalement nouvelle».
Dans le même esprit, il a entrepris deux campagnes de régularisation, une première campagne en 2014 et une deuxième en 2016, permettant ainsi la régularisation de la situation d’environ 50 000 personnes, soit plus de 92% des demandes déposées et automatiquement les dossiers des femmes, des enfants et/ou de personnes malades ont été régularisés. Il faut souligner que dans le maelström migratoire, rares sont les États arabo-africains qui ont mis en place des politiques d’immigration respectueuses des droits de l’Homme.
C’est ici une démarche volontariste et singulière, qui a rencontré un écho très favorable dans les médias et auprès des responsables politiques africains et mondiaux. Enfin, il importe d’apprécier à juste titre, que tout ce beau monde, acquis à la cause migratoire, a paraphé, en fin de réunion, des accords de travail participatif en direction des migrants et leur nature spécifique.