Au temps du Covid-19
Par Fadwa EL GHAZI – MAP
Qui n’a pas été tenté, après la fin du confinement, de se faire chouchouter dans les mille et un centres voués à la détente et au bien-être qui ont rouvert leurs portes au grand bonheur de leurs clients .
La culture du bien-être s’est faufilée longtemps, mais sûrement dans les habitudes des Marocains, mondialement connus, pour leur rituel ancestral du hammam. Ces espaces qui ont refermé leurs portes depuis peu.
Pour la majorité de la clientèle des instituts de détente, l’attente a été longue afin de pouvoir bénéficier d’une séance de yoga, de réflexologie plantaire, de soins de visage, d’une manucure ou encore d’un hammam.
Plusieurs établissements n’ont pas pu rouvrir normalement, explique la gérante d’un des centres de bien-être que compte la capitale. Elle ajoute qu’elle a dû brader les prix afin de pouvoir continuer à accueillir les clients qui se font de plus en plus rares par peur de cette pandémie du Covid-19 alors que tout est désinfecté après chaque passage et le personnel a été réduit à la moitié afin de diminuer le risque de contamination, a-t-elle confié à la MAP.
D’autres centres de bien-être n’ont pas vraiment souffert de la fermeture puisque la majorité de leurs clients et clientes sont des abonnés annuels, par contre le personnel qui y travaille en a souffert puisqu’il n’a été tout simplement pas payé ou s’est vu réduire son salaire.
Pour Bouchra, il est inadmissible de ne pas payer le personnel. Inscrite depuis des années dans un centre de bien-être, Bouchra relève que son abonnement annuel n’a été prolongé que de trois mois alors qu’elle n’en a bénéficié que deux mois.
Autre son de cloche chez Sanae. Avant la pandémie de la Covid-19, dit-elle, « j’avais l’habitude de fréquenter les centres de beauté pour me faire belle et me sentir épanouie, mais depuis la propagation du coronavirus au Maroc, j’ai arrêté d’y aller, et ce, par peur de contracter le virus ».
Selon elle, ce qui la décourage le plus, ce sont « les personnes qui ne respectent pas les mesures de prévention préconisées telles que le port de masque et la distanciation physique ».
Dans la même veine, Mariame raconte qu’elle a arrêté de fréquenter les salons de beauté et de coiffure alors même qu’elle continue d’aller faire du sport parce que, pour elle, « c’est essentiel ».
« Je n’imagine pas ma vie sans sport, d’ailleurs, c’est vraiment la seule chose qui m’a vraiment manqué », renchérit-elle, ajoutant que pour son grand bonheur, sa salle de sport dispose de soins de bien-être et Spa. Donc elle en bénéficie de temps à autre sans y être accro, précise-t-elle.
Le personnel exerçant dans ces centres a été unanime à partager la joie de revoir les clientes revenir après des mois d’arrêt. Pour les employées de ces espaces, ce n’est pas évident de travailler en ces temps de covid-19.
Pour Amal, qui travaille dans un institut de détente et beauté de l’Agdal, la peur était et est omniprésente, mais elle continue d’assurer ses tâches quotidiennes tout en gardant son masque même si elle a développé une allergie aux différents types de masque.
« A vrai dire, aujourd’hui j’ai moins peur, mais reste ce masque et l’acné qui s’est déclenchée à cause de lui. Je le garde tout de même pour me protéger et protéger ma famille », confie Amal.
La crise sanitaire du coronavirus continue d’affecter d’une manière significative l’économie notamment le secteur de la beauté et du bien-être. Plusieurs établissements du secteur ont du mal à s’adapter aux différentes exigences sanitaires et aux fermetures. L’impact de cette pandémie sur ce secteur « vital » n’est pas encore quantifiable et cela prendra encore du temps pour que les habitués au bien-être reprennent le chemin du bonheur sans masque et surtout sans peur !