Hausse des cours du pétrole et des matières premières agricoles importées
Par Fairouz El Mouden
En 2021, l’inflation devrait s’inscrire à un rythme haussier mais relativement contenu, annonce le HCP dans sa dernière publication sur l’évolution de l’indice des prix à la consommation et des prix des matières premières, notamment énergétiques.
Le constat révèle que l’inflation au cours de l’année 2021 s’accélèrerait suite notamment la hausse observée depuis février dernier au niveau des cours de pétrole et aussi à l’augmentation des prix des matières premières agricoles importées. La croissance de l’inflation est attribuée également à la hausse des prix des huiles de tables et des autres prix alimentaires : viande rouge, alimentation de la volaille…
Après une variation annuelle à la baisse de -14,3% des prix des produits pétroliers, la tendance haussière de l’inflation s’accélère depuis février 2021 avec plus de +12,7% des cours du Brent et du rebond des cours des matières premières agricoles importées, des prix des huiles de table et des autres produits alimentaires.
La note du haut-commissariat au plan indique qu’à fin février 2021, «le cours mondial de l’huile de tournesol et celui du soja ont augmenté, respectivement, de 9,2% et 25,8%, au lieu de +11,2% et +9,4% au cours de toute l’année 2020. On rappelle que «les prix du raffiné sont déterminés sur les marchés internationaux et les prix à la pompe dépendent du taux de change du dollar et des coûts de revient des importateurs, des distributeurs, du stockage et des marges commerciales. Globalement, les fluctuations des prix du gasoil sont pratiquement moins importantes que celles du Brent».
Le cours du maïs s’est accru de 40,9%, contre -2,7% en 2020 et celui du blé de +13,6%, au lieu de +7,8% pour toute l’année 2020. La hausse des prix des matières premières risque de s’étendre, également, à la viande rouge ». En effet, « près de 87% de l’alimentation et l’engraissement animal sont composés de maïs, d’orge et de tourteau de soja, des produits totalement importés de l’étranger. Les œufs et les viandes blanches risquent aussi de subir les conséquences de cette hausse des matières premières car, à l’instar de la filière des viandes rouges, l’alimentation de la volaille dépend de produits composés importés pour la plupart », indique le HCP.
Néanmoins, ces différentes hausses et risques inflationnistes resteraient limités à court terme, compte tenu de l’appréciation du dirham par rapport au dollar soit -6,3% en janvier 2021, au lieu de-1,3% en 2020). De même, les prévisions «d’une bonne année agricole après deux années successives de sécheresse et les faibles pressions émanant de la demande seraient de nature à maintenir le taux d’inflation au cours de l’année 2021 à des niveaux toujours modérés».
Au niveau national, la hausse des prix à la consommation a été observée à partir du mois d’août 2020, attribuée à l’augmentation des prix des produits alimentaires à prix volatils, particulièrement les fruits, les légumes et les huiles de table. Une augmentation expliquée par la succession de deux années de sécheresse, combinée à un accroissement des cours des matières premières agricoles sur le marché international, a ramené la contribution de l’IPC alimentaire à l’évolution de l’inflation globale à +0,36 point, au lieu de -0,5 point en 2019. Au niveau des produits non-alimentaires, les prix de l’enseignement ont contribué pour +0,15 point au lieu de +0,2 point une année passée.
En termes de perspectives de l’année 2021, le HCP estime que les risques inflationnistes resteraient limités à court terme et que la hausse des cours des matières premières importées serait, atténuée par l’appréciation du Dirham par rapport au Dollar. «Le taux d’inflation devrait, ainsi, accélérer au deuxième trimestre 2021, se situant à 1,2%, au lieu de 0,1% au premier trimestre, tirée notamment par le rebond de 2% des prix à la consommation des produits non-alimentaires».