Exportation des fruits et légumes
Par Fairouz EL Mouden
Les exportateurs des fruits et légumes, produits périssables d’office qualifient la saison actuelle de très difficile. La fermeture du marché russe considéré comme une niche pour le Maroc combinée aux difficultés que vit le marché traditionnel européen sont autant de contraintes pour les associations de production et d’exportation des fruits et légumes au Maroc. A cela s’ajoute l’éternel agissement et magouilles de certaines organisations européennes, notamment espagnoles pour perturber, voire bloquer les contingents marocains des fruits et légumes d’origine marocaine dont principalement la tomate.
Les demandes de certaines organisations européennes à la Commission européenne de revoir à la baisse les quotas de tomates marocaines attisent la colère des opérateurs locaux. « On est accusé de partout alors qu’on est le maillon faible », déclare à AL Bayane, Saad Soulaimani, SG de l’APEFEL (association des producteurs et des exportateurs des fruits et des légumes) qui précise que le tonnage du Maroc par rapport à la tomate exporté vers l’UE est trop faible et ne dépasse pas les 2% pour perturber les équilibres des autres pays. Il rappelle que le secteur souffre d’énormes problèmes, principalement les surcoûts liés aux coûts de revient et aux autres charges de conditionnement. La tomate reste un produit rapidement périssable qui dépend fortement des conditions de l’offre et de la demande. Soulaimani révèle que l’évaluation de la campagne agricole actuelle est très critique à cause des difficultés rencontrées sur le marché traditionnel, à savoir l’Union européenne. La fermeture du marché russe aux exportations marocaines qui représentaient près de 100.000 à 120.000 tonnes complique davantage la situation, dit-il et d’expliquer que la Russie représente une niche pour le Maroc sans quota préalable.
La COMADER (la confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural) n’a pas manqué de réagir pour défendre le Maroc face aux allégations et demandes de certaines organisations européennes de réviser à la baisse les quotas de la tomate du Maroc. Son président Mohamed Alamouria a rappelé que «les exportations des fruits et légumes marocains ne représentaient que 2% du marché de l’Union Européenne et s’interroge comment ce niveau (2%) peut déstabiliser ou nuire la production de fruits et légumes européens ». « Il est dommage que les conditions difficiles pour tous les opérateurs du secteur agroalimentaire méditerranéen, causées notamment par la pandémie de la Covid-19 et le Brexit, soient utilisées par des groupes d’intérêts pour remettre en cause l’accord de libre-échange qui profite le plus aux pays UE plutôt qu’au Maroc et la balance commerciale agricole le prouve. » a-t-il annoncé.
On rappellera également que la qualité et la compétitivité des tomates marocaines suscitent des jalousies de l’autre partie de la rive méditerranéenne, notamment chez les pays concurrents. La qualité, le goût et le niveau des prix de vente sont autant de facteurs qui démarquent l’offre marocaine et qui rendent la tomate plus demandée dans plusieurs pays européens.
Le Maroc figure en effet, dans le 4éme rang des pays exportateurs de tomates avec 770 millions de dollars après le Mexique, les pays bas et l’Espagne. Il est suivi par le Canada ; la France, la Belgique, les USA, la Turquie et la Chine.