Arrestation et condamnation d’enseignants contractuels
M’Barek TAFSI
La Jeunesse Socialiste, organisation parallèle du Parti du Progrès et du Socialisme, «condamne fermement les agressions, la répression, les arrestations et les condamnations arbitraires» contre les enseignantes et les enseignants contractuels, appréhendés lors de « leurs manifestations pacifiques » pour « l’abandon définitif du système des contrats » et « leur intégration dans la fonction publique ».
Jeudi 10 mars courant, le tribunal de première instance de Rabat a en effet prononcé des condamnations contre 45 enseignantes et enseignants : 32 d’entre eux ont été condamnés à deux mois de prison avec sursis chacun et 12 autres à deux mois de prison avec sursis assortis d’une amende de 1000 dirhams chacun. Quant à l’enseignante contractuelle Nezha Majdi, elle a été condamnée à 3 mois de prison ferme.
Dans un communiqué en date du samedi 12 mars, le bureau national de l’organisation de la JS insiste sur « l’iniquité » des ces jugements à l’encontre des détenus d’opinion et des enseignants contractuels, convaincus de la justesse de leur cause.
Il condamne de manière absolue cette dérive et indique avoir suivi avec étonnement et consternation les développements du dossier des enseignants contractuels qui ont été la cible d’une offensive acharnée et de pratiques répressives, qui marquent un recul sans précédent au niveau des droits humains au Maroc depuis l’adoption en 2011 de la Constitution.
Cette offensive s’est traduite par des arrestations, des poursuites judicaires et des procès « inéquitables en violation flagrante des conventions internationales ratifiées par le Maroc et de la législation nationale y afférente ».
La campagne a été également marquée par des « procès inéquitables, le non respect des droits de la défense et des accusations préfabriquées », des pratiques qui rappellent, selon le communiqué, la fameuse expression de « tout ce qui est susceptible de porter atteinte à l’ordre public » qui servait comme prétexte pour porter de fausses accusations contre quiconque oserait exprimer son opinion.
La Jeunesse Socialiste réitère aussi, dans son communiqué, « sa solidarité inconditionnelle avec les enseignants contractuels qui ne réclament que leur intégration dans le cycle de la fonction publique » et « exhorte les parties concernées à revenir sur leurs décisions et jugements ».
Elle en appelle aussi à toutes les organisations des droits humains, syndicales et partisanes et à tous les secteurs de la jeunesse à agir de concert pour contribuer à la recherche d’une solution définitive à ce problème qui « coûte très cher au système de l’éducation et de la formation et met en péril l’avenir d’une partie importante de cette catégorie sociale ».
Pour leur part, les enseignants contractuels ont fustigé ces condamnations et réaffirmé leur mobilisation et leur détermination à poursuivre leur mouvement jusqu’à la satisfaction de leurs revendications.