Entretien avec Adil El Arbi et Bilal Fallah, réalisateurs du film «Rebel»
Propos recueillis par Kenza Makhdar, journaliste stagiaire
«Rebel», nouveau film des cinéastes maroco-belges, Adil El Arbi et Bilal Fallah, débarque en salles obscures. L’avant-première du film a eu lieu vendredi 26 août 2022 au Cinéatlas, à Rabat, en présence de l’équipe, de la presse, de la critique et des amoureux du 7ème. Dans cet entretien, les deux réalisateurs nous parlent de leur expérience de la réalisation du film. Rencontre.
Al Bayane : Qu’est-ce qui justifie le choix de ce nom «Rebel»? Que signifie-t-il ?
Adil El Arbi et Bilal Fallah : le nom «Rebel» fait référence à nos personnages principaux. Kamal qui est littéralement rebelle au début de l’histoire, il part en Syrie pour venir en aide aux victimes de la guerre. Ensuite, embrigadé par «Daech», Kamal, lui-même va se rebeller contre «l’Etat islamique» d’une certaine façon. Le petit garçon Nassim, frère de Kamal, se rebelle contre sa mère «Leila». Elle s’insurge contre le système belge et décide d’aller chercher seule son enfant.
Comment avez-vous vécu l’expérience de réaliser ce film ?
C’était très intense et personnel, parce que, en effet, c’est arrivé près de chez nous. Je connais des amis et des voisins, qui se sont rendus en Syrie en 2011-2012. Quelques-uns ont intégré l’Etat Islamique, puis ils sont revenus pour faire des attentats. Nous voulions vraiment raconter ces histoires. Je crois que ce film a été très dur, mais nous avons réussi à le réaliser.
Quelle a été votre réaction lorsque vous avez su que votre film «Rebel» a été désigné hors compétition dans la sélection officielle du Festival de Cannes ?
Pour nous, c’est un grand honneur, puisque le Festival de Cannes est le plus grand festival du monde. C’est toujours un Festival de rêve tout comme le rêve de pouvoir être un jour nommé aux Oscars. Alors qu’on réalise ce film, que nous trouvons le plus personnel et le plus important, nous ne pouvons qu’espérer qu’il sera sur la montée des marches à Cannes.
Vous avez réalisé une panoplie de films de différents genres. Qu’est-ce que vous essayez de transmettre à travers vos réalisations ?
On essaye de transmettre des histoires humaines très spécifiques, des histoires universelles qui touchent tout le monde.
Récemment vous avez appris l’annulation de «Batgirl». Qu’est-ce que vous pouvez nous dire à propos de cette décision ?
L’annulation du film «Batgirl», une histoire de super héroïne célèbre, était une nouvelle imprévisible et un choc pour nous. C’est dommage notamment pour l’équipe et les acteurs qui ont participé à ce film.
Vous avez commencé votre carrière en binôme. Est-ce qu’on pourrait vous voir un jour chacun dans son propre projet ?
Nous avons toujours réalisé des films ensemble depuis que nous étions étudiants. Et d’ailleurs, nos collègues dans le domaine ont apprécié notre collaboration, et le public s’est engoué de nos œuvres. Donc, nous ne pensons pas qu’un jour, nous pouvons se séparer.
Quel genre de film voulez-vous encore travailler ?
Déjà «Rebel» est une tragédie musicale mais qui ne comporte pas énormément de moments musicaux. Nous aimerons bien travailler sur une histoire ou un film où nous pourrons aller totalement dans la comédie musicale et pourquoi ne pas le réaliser au Maroc.
Quels sont vos projets futurs ?
Nous n’avons pas d’idées claires, mais pour le moment, c’est cent pour cent «Rebel».