Selon la Banque mondiale
La Banque mondiale a alerté sur l’aggravation de la crise de l’eau, la demande sur cette ressource, de plus en plus rare, devant dépasser l’offre de 40 % d’ici 2030, notamment sous l’effet du changement climatique.
« Les sécheresses, les inondations et les autres risques liés à l’eau gagnent en intensité, les eaux souterraines sont surexploitées et polluées, et les villes et les exploitations agricoles sont en butte à de graves pénuries d’eau. Ces phénomènes vont compromettre les acquis du développement et nécessiteront de nouveaux investissements dans des solutions de gestion de l’eau », relève l’organisation internationale dans un article signé de son directeur mondial sur les bonnes pratiques en matière d’eau, Saroj Kumar Jha.
Tout en prévenant que les populations pauvres et vulnérables seront touchées de manière disproportionnée, ce qui entraînera des inégalités croissantes, Jha a rappelé que la nécessité d’une gestion efficace et collaborative de l’eau ne fera que s’amplifier à mesure que les effets du changement climatique exercent une pression grandissante sur les ressources mondiales.
« Afin d’assurer la sécurité hydrique pour tous, il faut mettre en place des mesures radicales et investir à tous les niveaux », a-t-il indiqué dans cet article à l’occasion de la Semaine mondiale de l’eau qui se tient cette année du 23 août au 1er septembre à Stockholm en Suède.
« L’eau est un bien public sous-évalué et sous-estimé, souvent mal géré et en mal d’investissements plus judicieux. La valeur que nous lui accordons se reflète dans les politiques de gestion de l’eau des gouvernements », a souligné le responsable de l’institution internationale basée à Washington. Et de noter qu’une « gouvernance et des réformes budgétaires bien conçues, ainsi que des institutions autonomes et responsables, sont essentielles pour améliorer la gestion des ressources hydriques »
Une bonne gouvernance passe aussi, indique-t-on, par une gestion équitable et inclusive des ressources pour parer aux conflits particulièrement pour ce qui est des eaux transfrontalières, et pour réaliser les Objectifs de développement durable, non seulement en ce qui concerne l’accès à l’eau potable et à l’assainissement pour tous, mais aussi plus généralement pour la réduction de la pauvreté et l’amélioration de la sécurité alimentaire. « Sachant que 2 milliards de personnes dans le monde sont encore privées d’eau potable et que 3,6 milliards ne disposent pas d’installations d’assainissement, il est urgent de prendre de nouvelles mesures pour relever le défi mondial de l’eau », a rappelé Jha qui souligne que 150 milliards de dollars seraient nécessaires chaque année pour garantir l’accès universel à l’eau potable et à l’assainissement dans le monde.