Le Code de la famille à la loupe

Conférence scientifique à Agadir

Saoudi El Amalki Reportage photo Mohamed Baïla

Encore une fois, une brave députée, tout feu tout flamme, Zaïna Idhelli, présidente du centre Souss Massa des études juridiques et judiciaires contemporaines, fait l’actualité à Agadir. Animée d’un admirable engouement, l’initiatrice de l’événement du jour, elle réunit une constellation d’éminences éclairées du monde de la Cognition, de la Magistrature, de la Jurisprudence, du Barreau, des Droits de l’homme et de l’Intelligentsia marocaine, de tout acabit autour des questions de la révision du code de famille. L’amphithéâtre exquis de la chambre d’agriculture était archicomble à craquer, débordant sur l’extérieur pour une flopée d’étudiants de la faculté des sciences juridiques, les yeux rivés sur un grand écran, placé pour la circonstance. En préambule de ce cérémonial du cénacle d’érudition, toute flamboyante, Zaïna Idhelli ouvrait le bal par un speech introductif de toute qualité, au long  duquel, elle passa en revue la raison du thème suggéré, la nature d’axes de débat et le choix des intervenants, tout en illustrant son mot d’un extrait du discours Royal annonçant « la nécessité de revoir le code et famille, car il s’avère qu’il est temps de le faire dans la paix et la cohésion ! ». Après quoi, le bâtonnier,  maître Abdeltif Ouammou, présidait de façon  magistrale, le premier volet du thème central qui s’articule autour de l’intitulé : Code de la famille entre l’instantanéité et les exigences de la réforme. A cet égard, Amina Bouayach, président du conseil national des droits de l’homme met en exergue toutes les actions entreprises par son instance pour contribuer à l’élaboration et la mise en œuvre de ce que tout le monde pourrait appeler de « code de la société ».

De leur côté, Brahim Bahmani, président de chambre du statut personnel et héritage à la Cour de Cassation, Ahmed Idlfquih, avocat et ex universitaire, Samir Aït Arjdal, président de Tribunal de première instance civile de Casablanca, ont émis tour à tour, les   spécificités endogènes de cette opération de toute acuité, relevant des principes d’équité de sexes, d’équilibre de la famille, de droit de chacune des composantes, de relations saines structurant les marges de manœuvre, de sens de convergence et d’adaptation…Toutes ces allocutions émanant de zéniths aguerris en la  matière, ont suscité une nette volonté de se joindre à ce débat national que le Souverain avait déclenché lors du discours du trône et au sujet duquel Il reconnut la « désuétude » le contenu actuel du code de famille et exhorta toute la galaxie d’hommes et de femmes de la Nation de s’atteler à y porter des retouches de bonne facture de manière à être en phase des profondes mutations sociétales qui ne cessent de s’opérer de manière constante. Il faut bien dire que le grand mérite de cette activité qui rassemble une lumineuse myriade d’acteurs, toutes tendances intellectuelles confondues, réside en la qualité d’échanges féconds, ce qui contribue concrètement au Royal et Sociétal. Et c’est tout à l’honneur de cette vaillante et dynamique parlementaire, Zaïna Idhelli dont les actions variées au grand service de la région et de la population ne se comptent plus. Cette conférence se poursuit avec un autre axe intitulé : Les perspectives d’amendement du code de famille entre la vision de jurisprudence et la réalité juridique. Le lendemain donc, la même affluence emplit la salle à raz bord et eut droit à trois allocutions respectivement de Mustapha Benhamza, président du conseil local d’Oujda, de Driss Fakhouri, professeur d’enseignement supérieur à la faculté des sciences juridiques d’Oujda et Malika Benradi, enseignante chercheur à la faculté des sciences juridiques à la faculté Abdal de Rabat. Ces interventions ont approché le thème sous un angle cultuel, cas du premier intervenant, en particulier sur la base des préceptes du malékisme ou par souci de conciliation des deux approches, tel que développé par le second, alors que le dernier se voulait plutôt moderniste, à travers l’évocation du long parcours du mouvement féministe pour l’équité et l’égalité des sexes. Après quoi, la parole fut donnée à la salle lors de la séance consacrée à la discussion, menée par Med Amine Benabdallah, universitaire chercheur en droit. Enfin, on passait à la lecture du rapport final de ce colloque par Bensalem Oudija, directeur des affaires civiles au ministère de la justice, au cours duquel il ne manquait de rendre hommage à la qualité du séminaire en termes d’allocution, de débat, d’affluence et d’organisation. Ce forum a tenu toutes ses promesses et s’érige en réel plaidoyer pour le relèvement du projet de code de famille en toute gestation, depuis l’ultime réforme qui date de plus 18 ans, a-t-il confié aux participants. Il est vrai que le rapport ressortait les points de vue assez différentiels des intervenants, selon les analyses présentées dont les uns s’alignaient sur les principes de la loi suprêmes et les accords et traités universels signés par notre pays, alors que les autres sont restés attachés aux dispositions de la Chariâ. Cependant, on aura relevé un certain léger penchant vers cette dernière tendance, prétextant la nécessité de garder la stabilité de la nation et l’homogénéité des constituantes de la famille. La séance est levée sur un point de convivialité où il était question de remettre des trophées honorifiques aux différents intervenants, sous une pluie de louanges en direction de Zaïna Idhelli, présidente du centre Souss Massa des études juridiques et judiciaires contemporaines et principal artisan de cette somptueuse rencontre.

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