Ouvrir des pistes de réflexion sur l’émergence d’une industrie de l’animation marocaine

2e forum des métiers du film d’animation au Maroc

DNES à Meknès Mohamed Nait Youssef

La  2ème édition du Forum des métiers du film d’animation au Maroc qui a eu lieu les 3, 4 et 5 mars 2023, en marge du Festival International de Cinéma d’Animation de Meknès (FICAM®), dans les locaux de l’institut français de Meknès, a tenu toutes ses promesses. Rendez-vous incontournable du festival, cette plateforme ayant réuni des studios d’animation marocains, la chaîne de télévision nationale SNRT et des écoles d’arts, de cinéma et de journalisme, a œuvré pour mettre les jalons d’un marché du film d’animation marocain. En effet, pendant trois jours de réflexion, d’échange et de débat, les professionnels des métiers de l’animation se sont penchés sur l’avenir de cette filière au Maroc, ses défis et perspectives.

«On a consacré une conférence sur la place des politiques publiques dans le cinéma d’animation. L’idée, c’est de chercher les attentes du public. Par ailleurs, l’aspect qui est aussi intéressant dans le festival et qui est primordial, c’est le côté éducatif, c’est-à-dire que le festival a toujours programmé une variété de productions.», nous confie Fabrice Mongiat, directeur de l’Institut français de Meknès. L’animation, a-t-il révélé, permet aussi d’aborder des sujets de réflexion sur nos sociétés et qui permettent aux jeunes d’avoir le sens critique. «Le rôle d’un festival, c’est de montrer des choses peu connues que le public pourrait découvrir.», a-t-il ajouté.

Ouvrir des chantiers de réflexion sur l’animation…

Cette année, le forum a mis l’accent sur  la thématique «l’avenir en images ». En effet, l’approche, affirme Said El Mezouari, critique de cinéma ayant modéré les rencontres du forum, était interactive. « On a commencé par des  rencontres soit avec des réalisateurs, des producteurs qui travaillent dans les festivals, notamment avec Haruna Kishi qui est venue nous parler de la place du patrimoine dans le cinéma d’animation japonais. A l’occasion, elle a évoqué comment elle intègre la culture japonaise et le Haikou dans son travail. La deuxième rencontre était avec Olivier Catherin, l’un des producteurs les plus en vogue en ce moment, et qui vient de remporter le César du meilleur court métrage. C’était l’occasion d’évoquer comment développer les collaborations à l’international.», précise le critique de cinéma dans un échange avec Al Bayane.

 Selon lui, ces débats ont été intéressants, notamment le fait d’interroger cette expérience pour parler de comment on peut développer la coproduction au Maroc et par rapport au continent africain. « Il y avait aussi la rencontre avec Christian Gautellier qui est le directeur du festival international du film qui a été une occasion pour mettre le point sur les préjugés qu’on a sur le film d’éducation et de le confondre avec les films didactiques, les films à thèse ou moralisateurs. », a-t-il rappelé. En outre, la démarche est constituée à recueillir les thématiques des trois rencontres et de les accrocher à un arbre. « L’idée, c’est que les étudiants de l’ISADAC ont été sollicités à appeler les festivaliers pour qu’ils puissent poser des questions à partir de cette thématique. On a pu synthétiser ces questions pour faire à la fin une sorte de table ronde récapitulative pendant laquelle on a posé à nouveau des questions aux intervenants pour approfondir le débat et avoir plus d’idées.», a-t-il fait savoir.  Et d’ajouté : «le but  était de nourrir le débat pour avoir des idées sur lesquelles on pourrait travailler pour les prochaines éditions. On a essayé d’ouvrir des chantiers de réflexion sur l’animation et les perspectives de son développement au Maroc et en Afrique.»

De la nécessité de l’implication des pouvoirs publics…

Certes, les défis sont énormes, mais, aujourd’hui, il y a un intérêt pour le cinéma d’animation et une réelle volonté pour développer ce secteur émergeant, notamment avec la création des studios et surtout les productions des deux chaînes nationales 2M et la SNRT.

Dans ce cadre, une conférence placée sous le thème «le rôle de la SNRT dans l’émergence en animation » ayant connu la participation d’une belle brochette d’experts a été organisée par la SNRT, en marge des activités du FICAM.

En effet, Omar Errami, directeur de la production et de l’antenne à la SNRT,  a souligné que la SNRT s’est engagée depuis 2020 pour développer les créations en 2D et 3D. Au total, dit-il, ce ne sont pas moins de 150 épisodes qui ont été produits jusqu’à présent autour des thématiques et sujets différents. «C’est une première expérience qui s’ouvre sur l’avenir, et que nous essayons de développer et d’améliorer. », a-t-il indiqué, rappelons que l’animation est un moyen pour renforcer l’identité, la civilisation et la culture marocaines. «Nous misons sur le contenu valorisant la personnalité marocaine, mais qui contribue à l’émergence d’une industrie de l’animation marocaine.», a-t-il affirmé.

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