Tout en valorisant, à juste titre, les acquis consentis durant le parcours des réformes que notre pays ne cesse de cumuler, on ne peut non plus occulter les déficits et les grabuges qui persistent encore aussi bien au sein de la haute sphère que dans la société. Chez nous, c’est plutôt la lutte contre la dépravation multiforme, l’économie de rente, l’accaparement illicite, le monopole vorace, la corruption malsaine, l’impunité laxiste… dont il est question. Sans nul conteste, on aspire à une vie meilleure. L’emploi et la dignité, entre autres, sont insistants. La cherté des denrées de consommation et la hausse des produits rudimentaires accablent les petites bourses. Les disparités sociales et spatiales, la privation, l’exclusion et la précarité atterrent les plus démunis.
Mais également, l’indignation devant les dépassements, les atteintes à la liberté et aux droits divers, les fraudes et les mafias de tous bords. Ils ne disent rien de mal, les manifestants qui rouspètent par-ci et par-là, sauf que certains opportunistes extrémistes, de droite et de gauche, ont la malveillance de s’approprier les sursauts de masses, inspirés des vagues de protestation qui s’opèrent autour d’eux. Ces groupuscules, sortis de leurs tanières et tournant perpétuellement le dos au processus de long terme dont la Nation s’identifie à plein régime, ont toujours tenté de se faufiler dans les rangs des victimes en colère et cru bon de semer l’amalgame dans les rassemblements de civilité.
Même les jeunes, indignés par les soubassements perfides, fustigent les horreurs de la spoliation. Eux qui arborent leurs slogans revendicatifs et rêvent de meilleurs lendemains, dans la stabilité et la concorde. On ne saurait alors envenimer les desseins communs et hypothéquer les délivrances embaumées par les entrains de la révolte pacifique. Il va sans dire que le panache des jeunes, virevoltants de nature, est avide d’interlocuteurs adultes, prédisposés à l’écoute, au respect et à l’estime. On n’a pas le droit de laisser germer le spectre du nihilisme et du désespoir au sein des jeunes, fragilisés par les affres de la vie. Quoique mitigée par les générations de nuisances, la scène politique nationale, région par région, localité par localité, devra se ressaisir en direction de cette jeunesse flamboyante par les beaux idéaux, mais terrassés par les souillures de la médisance. Le paysage politique a besoin d’être meublés de propos de la raison, de la sagesse et de la citoyenneté. A l’aune des réformes de haute facture qui émaillent actuellement notre pays, les jeunes sont en quête de la main tendue. Celle qui ne les trahit pas. Celle de la confiance et de la vérité.