Les chevillards et les intermédiaires font la loi

Aid Al Adha

Fairouz EL Mouden

Ce n’est jamais  assez ! Les chevillards et les intermédiaires continuent de fausser  le jeu de l’offre et de la demande des fruits et des légumes depuis des mois et des moutons depuis quelques semaines. La guerre des prix est sans merci à l’approche de la fête du mouton à un moment où l’éleveur se contente du peu et vend parfois à perte pour assurer le coût de revient. Le rôle de l’Etat est plus que jamais interpellé pour arrêter ce business juteux qui rend la vie dure aux citoyens.  La bonne qualité des moutons du sacrifice est certes garantie mais cela n’a pas empêché  certains éleveurs à utiliser des aliments interdits et des résidus bannis de la commercialisation… 

La vente des moutons dans les différents souks et marchés  a bel et bien commencé.  Les circuits de commercialisation sont gravement faussés par le jeu de l’intermédiation et celui des chevillards qui remontent la barre très haut pour fixer des prix de vente très élevés. Le niveau  des prix de vente des moutons destinés aux sacrifices de l’aïd AL Adha  devient  injustifié et excessif. De l’avis de Mejdoubi Abderrahmane, président de l’ANOC (association nationale des éleveurs des ovins et caprins) l’offre des ovins couvre largement la demande et la qualité sanitaire est indéniable et le prix de vente affiche une hausse qui ne doit pas dépasser 10% au grand maximum par rapport à l’année dernière soit 200 à 300 dirhams de plus par tête de mouton. La vente au kilo passe ainsi de 50 à 70 dirhams le kilo alors que normalement le prix départ  de l’éleveur ne dépasse pas 55 à 60 dirhams le kilo vif. Une hausse qu’il explique par l’augmentation des coûts des aliments et les effets néfastes de la sécheresse. Pour lui, le mouton qui coûte actuellement 2000 à 2500 dirhams est bon à consommer, celui à 4000 dirhams est encore meilleur.  Et d’ajouter que l’offre disponible convient à toutes les bourses.

Le président de l’ANOC confirme toutefois que les niveaux actuels des prix sont excessifs à cause des intermédiaires qui achètent directement au prix de la ferme  et revendent après dans les souks et différents points de vente dans les villes. Pour Mejdoubi, l’éleveur  ne cherche pas un super profit mais juste à couvrir ses charges et son coût de revient.  Notre interlocuteur s’étonne toutefois de voir certains souks de gros vendre des moutons non identifiés et ne portant pas de boucles. Pour lui, plus de 3 millions de moutons déjà identifiés et il invite les Marocains à opter pour l’achat des  moutons ayant  la boucle pour éviter des surprises  malodorantes. 

Malheureusement, certains cas de fraude ont été relevés dans la région du Grand Casablanca où des éleveurs malsains ont fait recours à des aliments interdits pour l’alimentation de leur bétail dont notamment les résidus et déchets du volaille, et  ce malgré les contrôles des transports mis en place au départ des unités de production de poulet dans les différentes zones.

L’interprofession et les chambres d’agriculture doivent jouer leurs rôles en termes d’organisation et d’implication nécessaires. C’est de la sécurité sanitaire du consommateur dont il est question.  

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