Le chinois BYD triple ses bénéfices semestriels

Voitures électriques

Coup d’accélérateur pour BYD. Le constructeur automobile chinois, premier fabricant mondial sur le créneau de l’électrique, a multiplié par trois son bénéfice net au premier semestre, galvanisé par la forte demande en véhicules propres en Chine.
Le pays asiatique, principal producteur mondial de gaz à effet de serre en valeur absolue, vise en 2035 des ventes automobiles majoritairement composées de véhicules électriques et hybrides.
De généreuses subventions à l’achat ont permis ces dernières années aux ventes de décoller, tandis que de nombreux constructeurs locaux innovants ont vu le jour pour accompagner cette transition sur le premier marché automobile mondial.
Ce contexte a été plus que favorable à BYD, qui domine en Chine les ventes de véhicules dits « propres ».
Le groupe a dégagé au premier semestre un bénéfice net de 10,95 milliards de yuans (1,39 milliard d’euros), en hausse de 204,6% sur un an, a-t-il indiqué dans un communiqué.
Ce résultat est conforme aux estimations faites en juillet par BYD (entre 10,5 et 11,7 milliards de yuans).
Son chiffre d’affaires semestriel est lui aussi en forte progression sur un an (+72,7%), à 260,1 milliards de yuans (33,06 milliards d’euros).
« La puissance de la marque », les économies d’échelle et « la baisse des matières premières », expliquent ces bonnes performances, selon BYD (« Build Your Dreams », construisez vos rêves).
Spécialisée à l’origine dans la conception et la fabrication de batteries, la firme s’est diversifiée dans l’automobile à partir de 2003.
De nombreux constructeurs étrangers (Tesla, BMW, Mercedes, Audi, Toyota, Ford…) dépendent désormais de BYD pour leurs batteries.
Le groupe est par ailleurs devenu ce mois-ci le premier constructeur mondial à franchir la barre symbolique de 5 millions de véhicules électriques produits.
Basé à Shenzhen (sud de la Chine), BYD a cessé l’an dernier sa production de voitures à essence et se concentre désormais uniquement sur les modèles hybrides et électriques.
Nombre de marques locales (SAIC-GM-Wuling, Geely, XPeng, Nio…) rivalisent sur ce créneau en Chine avec Tesla et les autres constructeurs étrangers sur un marché très compétitif.
« Au premier semestre, les constructeurs chinois ont tiré parti de l’évolution vers des véhicules électriques, intelligents […] et s’imposent comme de sérieux concurrents », s’est félicité BYD.
Son concurrent XPeng, très en vue sur ce créneau, a ainsi annoncé lundi l’acquisition pour près de 700 millions d’euros de la filiale électrique du « Uber chinois », Didi, et le lancement commun d’une nouvelle marque de véhicules.
Les ventes de modèles hybrides et électriques ont pratiquement doublé en Chine en 2022 pour représenter plus du quart des véhicules écoulés, selon la Fédération chinoise des constructeurs de voitures individuelles (CPCA).
Pour soutenir la cadence, les constructeurs se livrent ces derniers mois à une guerre des prix au moment où les Chinois freinent leurs dépenses de consommation dans un contexte de ralentissement économique.
En juillet, BYD restait néanmoins le plus gros vendeur de véhicules électriques en Chine avec quelque 262.000 unités écoulées, selon l’entreprise.
A titre comparatif, Tesla, son principal concurrent, en a vendu environ 64.000 sur cette période, selon la CPCA.
BYD, qui commercialise ses véhicules dans une cinquantaine de pays, est présent en Europe et lorgne désormais la France.
Le ministre français de l’Economie, Bruno Le Maire, avait rencontré en Chine le mois dernier le patron de BYD, pour le convaincre de choisir l’hexagone pour sa future usine européenne.

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