Économie mondiale
Les perspectives de l’économie mondiale sont mitigées, au regard des évolutions de la croissance et de l’inflation, et du contexte actuel marqué par plusieurs chocs, a affirmé, vendredi à Marrakech, la première directrice générale adjointe du Fonds monétaire international (FMI), Gita Gopinath.
Intervenant lors d’un panel « Débat sur l’économie mondiale », tenu en marge des Assemblées annuelles de la Banque mondiale (BM) et du FMI, M. Gopinath a souligné que l’inflation commence à ralentir et le système financier s’est bien maintenu malgré des taux d’intérêt plus élevés.
Cependant, a-t-elle relevé, la croissance mondiale reste faible à court et moyen terme, avec une prévision du FMI d’environ 3%, bien en deçà de la moyenne des deux dernières décennies, en raison de toutes les politiques monétaires de resserrement.
M. Gopinath a également noté que le monde connaît un nombre important de chocs, tels que les conflits géopolitiques et leurs conséquences sur les cours de l’énergie, ajoutant que l’endettement est à des niveaux record et crée des incertitudes.
De son côté, la directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), Ngozi Okonjo-Iweala, a mis l’accent sur la vulnérabilité des chaînes d’approvisionnement, préconisant de déconcentrer et de diversifier les chaînes d’approvisionnement pour renforcer la résilience.
A cet égard, Mme Okonjo-Iweala s’est dite pour la promotion de la « réglobalisation » pour renforcer la résilience inclusive, ce qui permettrait d’éviter la fragmentation du commerce, laquelle aurait des conséquences négatives sur l’économie mondiale.
De plus, la DG de l’OMC a jeté la lumière sur la montée en puissance du commerce numérique et des services livrés numériquement, suggérant que des efforts doivent être faits pour soutenir ces secteurs.
Pour sa part, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, a abordé la situation économique actuelle après les récentes crises, revenant sur les perturbations de l’approvisionnement, la volatilité des prix de l’énergie, l’ajustement des salaires à l’inflation, les politiques de resserrement et les réformes structurelles à venir liées à la « réglobalisation » et au changement climatique.
Parallèlement, elle a souligné l’importance de la coordination entre les banques centrales et les autorités fiscales pour atteindre la stabilité des prix.
En ce qui concerne le commerce, Mme Lagarde a recommandé la mise en œuvre complète des directives existantes pour libérer la prestation de services et encourager les investissements dans la transition verte et l’économie numérique.
Les assemblées annuelles BM-FMI, qui reviennent en terre africaine 50 ans après, offrent l’occasion à l’élite économique et financière mondiale pour débattre des grands enjeux liés notamment aux politiques de financement, à la croissance économique et au changement climatique.