La 3ème session du Comité central adopte à l’unanimité le rapport du Bureau politique
Condamnation des crimes de guerre de l’entité sioniste sur la Palestine
M’Barek Tafsi
Les travaux de la troisième session du Comité central du Parti du Progrès et du Socialisme, tenue dimanche 22 octobre 2023 à Rabat, sous la présidence de Moulay Ismail Alaoui, Président du Conseil de la Présidence, entouré des membres du Bureau politique Touria Skalli, Ahmed Zaki, Charafat Afailal, Rachid Hamouni, Soumya Hijji, Khadija Arouhane, Younes Siraj et Fatima Zahra Barassat et en présence de l’ambassadeur de l’Etat de Palestine au Maroc, Jamal Choubki, ont été marqués par l’adoption du rapport du Bureau politique, présenté par le Secrétaire Général du parti, Mohammed Nabil Benabdallah.
Cette troisième session du Comité central a été également marquée par une allocution de remerciements et de gratitude de l’ambassadeur de Palestine au Maroc au peuple marocain en général et au PPS en particulier pour sa solidarité et son soutien constant à la lutte palestinienne.
Le Comité central a également examiné et adopté le programme commémoratif du 80ème anniversaire de la fondation du parti et donné le coup d’envoi des festivités de cette commémoration, à l’issue de l’adoption de la déclaration, élaborée à cette fin par le Bureau politique.
Dans ce rapport, intitulé « 80 ans de lutte pour un avenir meilleur », le Secrétaire Général du PPS a réaffirmé d’entrée le soutien du parti au peuple palestinien et la condamnation des crimes de l’entité sioniste.
Soutien constant au peuple palestinien et condamnation des crimes de l’entité sioniste et de sa sale guerre contre la Palestine
Alors le parti prépare ce rapport, a indiqué Benabdallah, le peuple palestinien est soumis à une guerre d’extermination collective et à une action annoncée d’expulsion forcée des habitants de Gaza assiégée.
« Nous réitérons la condamnation par notre parti de cette guerre barbare et sale menée par l’entité sioniste contre le peuple palestinien, en violation de toutes les règles du droit international humanitaire.
Ce qui rend la situation plus tendue et plus dangereuse, ce sont les opérations militaires condamnables de l’entité sioniste en Syrie et au Sud-Liban, qui menacent d’étendre dangereusement la sphère de la guerre. Nous condamnons fermement l’escalade militaire criminelle des forces d’occupation avec le soutien politique, militaire, médiatique et financier de l’Amérique et d’un certain nombre d’autres pays occidentaux.
Nous condamnons également le blocus absolu et inhumain imposé à Gaza et à son peuple, qui constitue une punition collective injuste, et qui a jusqu’à présent fait des milliers de martyrs et de blessés, et causé la destruction barbare de maisons et de biens, l’interdiction du passage de l’aide humanitaire à Gaza et la privation d’eau, d’électricité, de nourriture et de médicaments pour le peuple palestinien, a-t-il encore dit.
C’est pourquoi le PPS « appelle la communauté internationale à assumer ses responsabilités, par une action sérieuse, immédiate et efficace, pour mettre fin à l’agression contre la Palestine et assurer la protection internationale du peuple palestinien ».
Dans ces conditions tragiques, le parti du Livre enregistre « positivement la position officielle du Maroc sur ces développements dangereux».
Selon le PPS, a-t-il dit, cette situation est « le résultat du blocage des perspectives de paix, de l’intransigeance et de l’entêtement d’Israël dans son arrogance et son déni de l’existence du peuple palestinien, de sa politique de colonisation, d’agression, de meurtre et de siège et de sa violation de toutes les décisions de la légalité internationale, y compris celles auxquelles il s’est engagé dans les accords d’Oslo et de Madrid ».
D’après le PPS, a-t-il ajouté, « la seule façon de parvenir à la paix, pour tous les peuples et tous les pays de la région, réside dans la reconnaissance définitive et juste des droits nationaux légitimes du peuple palestinien, au premier rang desquels son droit à établir son État indépendant et viable avec Al Qods comme capitale », a-t-il expliqué, faisant savoir dans le même temps que le PPS, qui a toujours considéré la question palestinienne comme une cause nationale, poursuivra ses efforts et ses luttes pour soutenir le peuple palestinien dans sa lutte pour l’autodéfense, l’indépendance, l’émancipation et la libération ».
Oui, il est prématuré, voir difficile, de se prononcer sur les conséquences et les répercussions de cette sale guerre, mais il est déjà permis d’avancer que le peuple palestinien combattant a « surpris aujourd’hui Israël et montré la fragilité de sa machine sécuritaire et sa faible immunité ». Et c’est « ce que confirment les profondes dissensions au sein de la société israélienne, qui soulèvent des interrogations sur le sort de cette entité, même de la part de milieux israéliens », a-t-il dit.
Et ce malgré le fait que la machine sioniste de désinformation et de propagande pro-sioniste s’est mise à l’œuvre depuis les premiers jours de cette sale guerre contre la Palestine dans « le but de s’assurer l’alignement des positions officielles des pays occidentaux principalement et de l’opinion publique occidentale sur les positions de l’entité sioniste », a-t-il expliqué. Dans ce cadre, de « nombreux dirigeants de pays occidentaux se sont rangés derrière l’entité sioniste, de manière ouverte, flagrante et inacceptable, sous le faux prétexte du pseudo-droit d’Israël à l’autodéfense, au moment où ils restent muets devant l’extermination du peuple palestinien privé de droits ».
Face à cette situation, a-t-il dit, « la sympathie populaire mondiale au profit de la cause palestinienne s’est intensifiée et s’est accrue, affectant l’image de l’entité sioniste, qui a une nouvelle fois révélé son vrai et laid visage au monde ».
Bien sûr, la situation actuelle, avec ses meurtres, ses destructions et l’action d’extermination et d’expulsion par Israël du peuple palestinien combattant, a un impact sur les positions de plusieurs pays arabes, dont certains ont suspendu, même temporairement, les accords d’Abraham. Cela a également fait hésiter ou reculer d’autres pays à aller plus loin dans leurs relations avec Israël, après avoir perdu confiance dans les possibilités de réconciliation et de rétablissement de la paix avec une entité qui persiste dans l’agression et le meurtre, dans la négation des droits du peuple palestinien et dans la violation de la légalité internationale, en particulier avec le gouvernement sioniste extrémiste actuel.
Tout cela se déroule dans un contexte d’émergence progressive et croissante du rôle d’un certain nombre de pays, tels que l’Iran, l’Arabie saoudite, la Russie, la Turquie et la Chine, dans la région, ce qui aurait un impact direct sur les équilibres stratégiques régionaux visant à réduire l’influence impérialiste occidentale dans la région.
De plus, la situation critique actuelle du peuple palestinien est l’une des périodes les plus sombres, car il reçoit des coups douloureux, dans la bande de Gaza déjà assiégée et dans toute la Palestine occupée en général. Cependant, cette épreuve a démontré l’importance de la cohésion et de l’unité des rangs palestiniens et a confirmé à toutes les composantes du peuple palestinien la valeur et l’importance de l’unité nationale face à un destin commun. Le Parti du Progrès et du Socialisme espère que cette tendance unitaire se renforce et qu’elle connaîtra une nouvelle renaissance rayonnante, a-t-il dit.
Séisme d’Al-Haouz : effets désastreux et réaction efficace dans le cadre d’un enthousiasme populaire et d’un sentiment exemplaire de solidarité
Evoquant la catastrophe du séisme d’Al Haouz survenu dans la nuit du 8 au 9 septembre dernier, le Secrétaire Général du PPS a tenu à renouveler ses sentiments de recueillement sur les âmes des martyrs de cette tragédie et exprimé le vœu de prompt rétablissement aux blessés, ainsi que le retour à la vie normale.
Il a également tenu à saluer les efforts considérables déployés par les Forces Armées Royales, la Gendarmerie Royale, la Protection Civile, la Sûreté Nationale, les Forces Auxiliaires, les autorités administratives locales, les instances élues et les différents acteurs de la société pour surmonter les répercussions immédiates de cette catastrophe.
Il a également exprimé ses sentiments de fierté pour le sens élevé de solidarité et de cohésion dont les Marocains ont fait preuve une fois de plus en cette période difficile, ainsi que pour le comportement civilisé et authentique de la population touchée.
Dans le même ordre d’idées, il a tenu à louer le programme de développement et de réhabilitation générale des zones impactées par le séisme d’Al Haouz, élaboré sous les directives Royales. Il a souligné de même la pertinence de l’approche adoptée dans ce vaste et ambitieux programme, en tant que réponse forte et volontaire aux répercussions du tremblement de terre, ainsi qu’au problème des insuffisances sociales et spatiales dont souffre la région du Haut Atlas.
Pour surmonter les répercussions de cette catastrophe naturelle, a-t-il dit, il faut une forte détermination, un long souffle, une planification minutieuse et une mise en œuvre efficace.
Dans le même temps, a-t-il dit, le PPS insiste sur la nécessité de respecter les normes de gouvernance, de rapidité, d’efficacité, d’écoute de la population et de respect des spécificités environnementales, culturelles, patrimoniales et architecturales de la région.
Et c’est justement dans cette perspective que le PPS a élaboré un document contenant des propositions pratiques et précises afin d’enrichir cet ambitieux programme.
Ce document, rendu public, met notamment l’accent sur la nécessité de transformer la situation critique du tremblement de terre en une occasion pour réaliser un véritable bond en avant dans les différents aspects de la vie, dans les zones touchées par le tremblement de terre, mais aussi dans toutes les zones rurales montagneuses.
Selon Benabdallah, il est en effet possible d’atteindre cet objectif à condition toutefois de le relier à la transparence et au suivi, à la démocratie participative basée sur l’implication des acteurs locaux sérieux et à une approche collective basée sur la participation réelle des élus. Il est également nécessaire d’élaborer une stratégie de développement réel et équitable du monde rural, avec la mise en œuvre effective de la planification écologique et la promotion de l’économie sociale et solidaire, outre la forte intégration de la recherche scientifique, l’appui sur l’accompagnement technique et juridique de la population, ainsi que la mise à niveau du secteur de l’aménagement du territoire national.
Selon le PPS, ce programme doit s’inscrire dans une stratégie globale de développement basée sur la mobilisation des capacités de l’Etat et des atouts de la société pour faire face aux effets du tremblement de terre, mais aussi pour relever les défis du développement et éradiquer toutes les formes de vulnérabilité et de déficit.
Le PPS considère en effet que la lutte contre les effets du tremblement de terre doit investir dans le climat d’enthousiasme national, les valeurs d’entraide de la société et le haut niveau de sens civique, qui ont été renforcés par l’obtention par notre pays de l’honneur d’organiser la Coupe du Monde de Football de 2030, afin de donner un nouvel élan au processus de concrétisation du contenu de la Constitution, et de mise en œuvre des grandes réformes que prône le nouveau modèle de développement, en particulier dans le domaine de la gouvernance et de la lutte contre les disparités sociales et spatiales.
Le 80ème anniversaire de la fondation du parti
Tout en affirmant que le parti célèbre cette année le 80ème anniversaire de sa création, le SG du PPS a fait savoir que le parti a consacré toute sa vie et à travers ses différentes générations à la lutte au service des causes du peuple. Il poursuit aujourd’hui cette marche avec la même détermination et la même sincérité, les mêmes valeurs nationales et humaines, et les mêmes principes, dans le cadre de la dialectique de la fidélité et du renouveau, a-t-il expliqué.
Il a également fait remarquer que cette session du Comité central se tient dans un contexte national et international particulier et en a exposé les grandes lignes :
- La situation internationale
Après avoir souligné la nécessité pour notre pays de déployer davantage d’efforts pour bien se positionner sur le plan international, il a rappelé que « nous sommes confrontés à une situation mondiale véritablement trouble, avec des fluctuations brutales et accélérées. C’est une situation annonciatrice de nouveaux rapports des puissances internationales.
Les contradictions profondes entre les puissances mondiales sont le titre le plus saillant du conflit d’intérêts, de la concurrence féroce pour le leadership mondial et la domination des positions d’influence et des biens, à la fois sur les ressources conventionnelles telles que le pétrole et le gaz, mais aussi sur les ressources naturelles non conventionnelles d’une valeur exceptionnelle pour construire les économies de demain (telles que le cobalt, le lithium, le nickel, le manganèse… etc).
Mais ce qui est certain, c’est que ce conflit, qui prend diverses formes, touche de nombreux domaines et ouvre de nouvelles opportunités pour de nombreux pays comme le Maroc et menace effectivement et gravement la paix mondiale, a-t-il estimé.
Un certain nombre d’événements mondiaux actuels, au premier rang desquels la guerre russo-ukrainienne avec une forte participation des pays occidentaux, avec ses fâcheuses répercussions, destructrices et susceptibles de s’aggraver, trouvent leur arrière-plan principal dans la course effrénée au leadership, au contrôle et aux intérêts, alors que l’Occident, dirigé par les États-Unis d’Amérique, tente, par tous les moyens, de maintenir son influence traditionnelle, de freiner les transformations possibles et d’empêcher l’émergence d’un nouvel équilibre des forces.
Mais malgré l’énorme potentiel que cet Occident a mobilisé, il n’a pas été en mesure d’arrêter la roue des transformations en cours, ni de trancher dans sa guerre contre la Russie, contrairement à ce qu’il souhaitait, attendait et annonçait.
C’est l’occasion aussi de soulever une question très grave, qui concerne le phénomène croissant de privatisation des guerres dans un certain nombre de conflits armés dans le monde, à travers le recours croissant à des armées et des milices parallèles, qui échappent à tout contrôle institutionnel ou questionnement, et qui opèrent en dehors des règles, normes et conventions internationales.
Dans ce cadre, le monde assiste à des développements non moins importants et marquants, notamment l’exacerbation des conflits commerciaux, informationnels et technologiques entre les grandes puissances mondiales. Il y a aussi le rôle croissant des blocs internationaux, continentaux et régionaux, anciens et nouveaux.
Cela s’ajoute à des développements qui sont effectivement intéressants, car ils montrent la profondeur des transformations, comme ce qui se passe au Moyen-Orient dans les relations entre l’Arabie saoudite et l’Iran et la réintégration de la Syrie au sein de la Ligue arabe.
L’un des développements les plus marquants reste aussi l’émergence remarquable du bloc des BRICS, qui représente, en particulier après les adhésions prévues, une force mondiale de poids et diversifiée, qui ne peut être ignorée ou contournée. Son impact futur sur le niveau de la lutte pour les intérêts et l’influence ne peut plus être occulté.
Il s’agit donc de développements profonds qui reflètent la tendance des grandes puissances traditionnelles à maintenir leurs positions actuelles, par opposition aux puissances montantes qui cherchent à redistribuer les sources de décision et de pouvoir dans le monde, au niveau géopolitique et de l’influence économique et financière.
Il s’agit donc d’une nouvelle situation internationale qui soulève les défis du maintien durable de la paix et des équilibres mondiaux, ainsi que les enjeux du non-alignement et de l’émancipation de la dépendance à l’égard de l’une ou l’autre partie dominante. Cette situation internationale a également des effets désastreux et directs sur le changement climatique, qui sont devenus une réalité en raison des modèles actuels de production et de consommation, caractérisés par les excès et l’épuisement des ressources. En témoigne la fréquence de tous les phénomènes naturels extrêmes dans le monde, y compris au Maroc, la hausse sans précédent des températures, les sécheresses, les inondations, la fonte des glaces, les blizzards, les incendies de forêt et autres.
L’une des répercussions de cette réalité mortelle sur terre est l’exacerbation du fléau des migrations climatiques, avec les tragédies humaines et sociales qui en découlent.
Pour éviter le pire au niveau planétaire, il n’y a pas d’autre choix que de réviser radicalement et collectivement les modes actuels de production et de consommation
Pour éviter le pire, il n’y a pas d’autre choix que de réviser radicalement et collectivement les modes actuels de production et de consommation, qui n’accordent pas d’intérêt à la planification écologique ou à la transition vers la croissance verte.
La situation requiert en substance, l’engagement de toutes les grandes puissances industrielles, sur les plans productif, financier et environnemental, en faveur des accords internationaux visant à limiter le réchauffement climatique et les émissions de dioxyde de carbone.
Les transformations en cours sur la scène mondiale ne s’arrêtent pas à ce qui a été évoqué, mais aussi à l’émergence de nouvelles valeurs et de nouveaux modes de production, à l’intensification de la course au leadership dans le domaine de l’intelligence artificielle, avec sa capacité à créer une supériorité et même un contrôle sur l’information et la finance, ainsi que des signes de changements structurels dans les modes de travail et les marchés du travail, à la suite de l’énorme boom technologique.
Le monde d’aujourd’hui est également caractérisé par la transformation des forces du capital industriel en forces financières, l’aggravation de la crise du modèle capitaliste, mise à nu et en évidence par la crise du Covid-19, la difficulté d’accès aux matières premières, de consommation et énergétiques, l’émergence de la crise alimentaire mondiale, à laquelle s’oppose le phénomène du gaspillage et de la dilapidation alimentaires, en particulier dans les sociétés occidentales, le retour en force au concept de la souveraineté et de la sécurité nationales, l’extension des contradictions de classe, l’exacerbation de la pauvreté même dans les pays riches outre les limites des organisations internationales existantes dans le traitements des conflits et le recul de l’intérêt du monde pour les justes causes des peuples.
À cela s’ajoutent la crise de la politique, les dangers de la montée des forces nationalistes, racistes, fascistes et d’extrême droite et le poids croissant des entreprises de médias sociaux et des moteurs de recherche et de leur influence sur les processus démocratiques et électoraux d’un certain nombre de pays.
Et ce au moment où le monde continue de subir les répercussions de la pandémie de Covid-19, avec une reprise économique complète difficile, malgré une légère amélioration. Les pressions inflationnistes se poursuivent également malgré l’adoption par les banques centrales de politiques monétaires restrictives.
Ce sont toutes ces données qui prolongent la période d’incertitude et de ralentissement de la croissance, en particulier dans la zone euro, où les pays devraient enregistrer des taux de croissance inférieurs à 1 %.
- La situation en Afrique
Abordant la situation en Afrique, le SG du PPS a indiqué que l’on assiste, dans ce contexte mondial instable, à des développements rapides dans un certain nombre de pays africains, y compris le dilemme des conflits armés et le fléau des coups d’État militaires.
Le continent africain possède un potentiel et des richesses énormes. C’est pourquoi, comme il a été victime du colonialisme direct dans le passé, il est aujourd’hui de plus en plus exposé aux dangers de l’intervention étrangère, qui cherche, par divers moyens et avec une logique coloniale et expansionniste, à imposer sa tutelle et à préserver ses intérêts en Afrique, et à accroître la fréquence et les formes d’exploitation des ressources du continent, sous de faux prétextes et des slogans fallacieux, telles la lutte contre le terrorisme, la défense de la démocratie ou la présentation de l’aide.
Dans ce cadre, le déclin de l’influence française en Afrique est perceptible, contrastant avec le renforcement de la présence russe, chinoise, turque ou autre.
Mais les problèmes de l’Afrique ne doivent pas être imputés uniquement aux autres.
Les mauvaises conditions de vie dans un certain nombre de pays du continent sont également liées à l’échec des processus démocratiques, à la mauvaise gouvernance, à la corruption, aux pots-de-vin, au gaspillage des opportunités de développement, à la collusion avec les puissances étrangères, à la domination des minorités oligarchiques et à d’autres phénomènes qui empêchent les peuples africains de tirer profit des richesses de leurs pays et la réalisation de leurs aspirations à la dignité, à la démocratie et au progrès.
Dès lors, il est devenu nécessaire de se rendre compte par tous que les failles, les tragédies, les conflits, l’instabilité, la dépendance et les risques de scission et de division des pays africains sont des dilemmes qui menacent non seulement l’avenir de l’Afrique et de ses peuples seulement, mais aussi la paix continentale et mondiale. Ils constituent aussi un facteur de migration forcée et un stimulant et foyer pour le développement des groupes terroristes, en particulier à l’est et à l’ouest du Sahel et de la Corne de l’Afrique.
La situation en Afrique confirme la nécessité de lier dialectiquement entre les luttes de libération et les processus de développement, de démocratisation, de renforcement des institutions et de la légalité, tout en veillant à ne pas tomber dans le piège de se débarrasser d’une dépendance pour se soumettre à une autre.
Dans ces conditions, il est nécessaire de souligner que le retour réussi du Maroc à sa place naturelle au sein de l’Union africaine s’est fondé sur le renforcement de la coopération Sud-Sud sur un pied d’égalité et la défense de son intégrité territoriale.
- LA VISION DU PARTI pour un ordre mondial alternatif
Dans ces conditions complexes, le Parti du Progrès et du Socialisme poursuivra ses efforts pour l’émergence d’un ordre mondial multipolaire alternatif, d’un monde équilibré, juste et solidaire, d’un monde humain dans lequel prévalent la solidarité et le respect de la souveraineté, de l’unité et de l’intégrité territoriale des Etats, et la non-ingérence dans leurs affaires intérieures, pour la réalisation des aspirations de leurs peuples à la démocratie, à la dignité, au développement et à l’égalité.
Le PPS continuera également à croire en la nécessité de donner la priorité aux solutions pacifiques pour résoudre les différends. Ceci requiert évidemment une profonde révision du fonctionnement des organisations internationales, dans le sens de l’impartialité effective, de l’indépendance véritable, de l’équilibre, de l’efficacité et de la justice. Le PPS estime en effet que le monde doit accorder la priorité extrême à la cause écologique, aux questions du changement climatique, à la préservation des ressources naturelles et des richesses des peuples et à la protection de la vie sur terre, à travers la prise en charge par les grandes puissances de leurs responsabilités à cet égard, à l’égard de tous les peuples du monde, et en particulier des peuples vulnérables.
Il est également nécessaire que les pays du Sud, en particulier les pays africains, cherchent véritablement à lier leurs marches de développement à la protection de leur indépendance et de leur souveraineté, au soutien de leurs économies et de leurs efforts de développement, mais aussi au développement de leurs processus démocratiques et institutionnels, à la réforme de leur gouvernance et à la lutte contre la corruption et la mauvaise gestion de leur affaires.
Tout en menant cette analyse de la situation internationale, le PPS garde un grand espoir et reste optimiste que le monde de demain peut être meilleur, d’autant plus qu’il voit, au milieu de toutes les tragédies et fléaux mondiaux, une émergence réelle et prometteuse d’une nouvelle génération de luttes et de formules et de mouvements de lutte dans la plupart des régions du monde, qui s’opposent aux guerres, au néocolonialisme, à l’exploitation, aux tendances hégémoniques, à l’exploitation abusive des ressources et des richesses. Ils défendent aussi l’environnement et la vie, la dignité, les valeurs humaines universelles, la libération, la coexistence, la tolérance et le dialogue.
Tout en aspirant à ce que le monde s’oriente vers l’émergence d’un ordre mondial alternatif fondé sur la satisfaction des intérêts des peuples, leur promotion et leur égalité et la préservation de leurs ressources et de leurs richesses, le PPS nourrit l’espoir que le Maroc occupe une position privilégiée et pionnière, à l’intérieur comme à l’extérieur, au service de ses intérêts nationaux fondamentaux et des attentes de développement du peuple marocain.
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Hommage à Moulay Ismail Alaoui
Un vibrant hommage mérité a été rendu à l’occasion du 80ème anniversaire de la fondation du parti à Moulay Ismail Alaoui, président du Conseil de la Présidence, qui accompagne sans relâche la lutte du parti depuis une longue date, administrant la preuve qu’il s’agit d’un militant hors pair dont la droiture, l’honnêteté intellectuelle, l’engagement politique et le combat au service du pays et du parti méritent d’être enseignés aux générations montantes.
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- La situation nationale :
La cause de l’intégrité territoriale la priorité des priorités
Face à ces changements rapides, le Maroc poursuit ses efforts pour mettre fin une fois pour toutes au conflit artificiel autour du Sahara marocain. Dans ce cadre, de grands acquis diplomatiques ont été accumulés grâce à des changements positifs dans les positions d’un certain nombre de pays importants. Dans le même temps, plus le Maroc remporte des succès diplomatiques, plus les adversaires de son intégrité territoriale redoublent de manœuvres et d’actions hostiles. Ce qui nécessite une vigilance de tous les instants, des efforts continus et une dynamique plus forte. C’est ce qui ressort en particulier de l’intransigeance et de l’hostilité des dirigeants algériens, par opposition à la politique de la main tendue, que Sa Majesté le Roi a soulignée à plusieurs reprises dans de nombreux discours prononcés en direction de l’Algérie voisine. Cependant, les dirigeants de l’Algérie poursuivent une politique de tensions et de sourds. Ils continuent à manœuvrer, à provoquer et à prendre des mesures contre les intérêts du Maroc, en utilisant divers moyens, y compris les médias et en essayant de monter le peuple algérien frère contre le Maroc. Et ce, malgré le fait que cette approche négative s’est avérée inefficace depuis plus d’un demi-siècle.
Le PPS, qui a toujours considéré la cause de l’intégrité territoriale non seulement comme une question de ferme conviction dans la marocanité du Sahara, mais aussi comme une cause qui s’inscrit dans le cadre de la lutte de libération nationale et de récupération des terres spoliées par le colonialisme, continuera à soutenir l’approche du Maroc, fondée sur la politique de la main tendue vers ses voisins, et attachée à l’unité, à la complémentarité et à la coopération des pays et des peuples du Grand Maghreb, pour un avenir de progrès, de développement, de prospérité et de résolution des défis communs de toutes sortes. Le PPS restera, fondamentalement, attaché à l’intégrité territoriale du pays.
Sur la base de ces convictions fermes, le Parti du Progrès et du Socialisme croit que le Maroc ne peut pas faire trainer et supporter encore des années les conséquences de ce différend artificiel autour de son intégrité territoriale, qui remonte à près d’un demi-siècle. Il considère donc qu’il incombe à l’ensemble de la communauté internationale de se hâter de mettre fin à ce conflit artificiel, par la reconnaissance définitive et sans équivoque de la marocanité du Sahara, à travers l’adoption d’une solution sérieuse et réaliste, basée sur la proposition marocaine d’autonomie.
Pour atteindre cet objectif légitime et réalisable, comme le PPS l’a toujours souligné, et compte tenu des développements positifs dans ce dossier, mais aussi des manœuvres hostiles, le renforcement du front intérieur reste la soupape de sécurité pour notre première cause nationale, et le pilier principal de lutte.
Grande incapacité du gouvernement à faire face à la détérioration des conditions politiques, sociales et économiques
Depuis son dernier Congrès nationale, le PPS est présent, comme d’habitude, dans la scène, avec ses positions politiques audacieuses et responsables et ses propositions précises et réalistes. Il œuvre aussi sans relâche pour contribuer, à partir de sa position, aux efforts du pays visant à sortir de l’état de stagnation politique et à surmonter la lenteur du développement économique et la détérioration des conditions sociales due aux conséquences de la situation mondiale volatile d’une part, et à la faiblesse de la vision et de la volonté politiques d’autre part.
Après deux années complètes d’existence, ce gouvernement est toujours déterminé à se cacher derrière la justification de la situation actuelle par les seules fluctuations internationales. Il ne tient pas compte de l’évidence, selon laquelle le rôle de tout gouvernement, en tout temps et en tout lieu, est d’affronter et de traiter les situations, et non de les justifier. Il ne tient pas compte non plus du fait qu’un certain nombre de pays dans le monde, y compris des pays aux systèmes purement libéraux, ont pris de réelles initiatives pour alléger l’impact de l’inflation et de la cherté des prix sur les populations et les entreprises, en particulier les petites et moyennes entreprises, et pour protéger le pouvoir d’achat, sans le prétexte fallacieux de la liberté des prix et de la loi de l’offre et de la demande, comme s’il s’agissait d’une liberté absolue qui échappe à tout contrôle et est illimitée.
La principale caractéristique de la situation générale dans le pays aujourd’hui est marquée par la persistance du gouvernement actuel à ignorer les revendications et les souffrances des citoyens pour les laisser exposés à une inflation sans précédent, à l’augmentation des prix et à la spéculation, sans aucune mesure réelle pour protéger leur pouvoir d’achat, ignorant les appels de tous les acteurs économiques, sociaux, politiques et civils.
L’on enregistre également une faiblesse significative de la présence politique et au niveau de la communication de ce gouvernement, et une incapacité flagrante à prendre le pouls de la société, ou à écouter toute opinion contraire ou critique, ou toute proposition, pertinente ou juste soit-elle.
Ainsi, le gouvernement traite ces situations préoccupantes avec une légèreté basée sur une compréhension superficielle de la démocratie et de la majorité numérique, faisant ce qu’il veut, comme il veut, et à sa guise, sans aucun égard pour l’opinion publique, le parlement, les institutions de gouvernance, l’opposition, les partis, les syndicats, les médias ou la société civile. Il ne s’agit pas seulement d’une compréhension superficielle, mais d’une compréhension qui comporte des risques réels pour les acquis du pays dans le domaine du pluralisme et de la démocratie, surtout lorsqu’il s’agit de nier le droit constitutionnel et politique d’un parti politique de s’adresser au chef du gouvernement, comme cela s’est produit après que le PPS lui ait envoyé une lettre ouverte en mars dernier.
La manifestation la plus ignoble de la négligence du gouvernement de ses responsabilités est peut-être son silence compréhensible sur ce qui se passe sur le marché des hydrocarbures, qui est embourbé dans des connivences suspectes et les ententes illicites, où les entreprises concernées accumulent des profits astronomiques, faramineux et illégaux.
En plus de toutes les augmentations précédentes des prix des carburants à la consommation, le gouvernement a autorisé cinq augmentations des prix du gasoil en un mois. Tout cela se passe sans que le gouvernement ne montre la moindre volonté d’intervenir et de contrôler, par tous les moyens à sa disposition, et sans prendre l’initiative de trouver une issue à la situation de La Samir. Le peuple marocain attend toujours la décision juste, rapide, effective et définitive tant attendue du Conseil de la concurrence dans cette situation irrégulière.
Malgré l’amélioration relative récente des prix de l’énergie et des matières premières sur les marchés internationaux, celle-ci ne se répercute pas positivement sur les prix sur les marchés nationaux. Ce qui a des effets fâcheux sur les coûts de production et de ses intrants et sur les prix de tous les produits de consommation, et par conséquent sur le pouvoir d’achat des Marocains et des petites et moyennes entreprises. Depuis des mois, les turbulences sur les marchés internationaux ont déjà entraîné une hausse du coût de production et de ses intrants, avec une baisse relative de ce coût récemment.
Un signe des difficultés économiques, financières et sociales est que, à l’exception de l’amélioration des performances du secteur automobile, des transferts des Marocains du monde et du tourisme, et de la baisse des dépenses de la compensation, principalement due à la baisse des prix du butane, le taux de croissance ne dépassera pas 3,2% à la fin de cette année au lieu des 4% annoncés, et il y a une récession dans des secteurs clés tels que la construction. L’inflation continue également de faire pression, son taux ayant récemment atteint 11 % pour les produits alimentaires, qui représentent environ 60 % des dépenses des familles pauvres.
Les investissements directs étrangers sont également en baisse. L’endettement du Trésor se maintient à un niveau élevé, dépassant 70 % du PIB, les petites et moyennes entreprises font faillite par milliers, les emplois perdus dans l’économie nationale dépassent les emplois créés et le chômage des jeunes avoisine les 40 % malgré la baisse de l’activité, en particulier chez les femmes.
Malgré le fait que, compte tenu de la crise, le gouvernement a engrangé des recettes supplémentaires importantes, qui n’étaient pas incluses dans ses prévisions, dont la plupart sont des recettes fiscales, estimées à 50 milliards de dirhams en 2022 et un montant important que le gouvernement évite d’annoncer pour l’année 2023 en cours, il a jusqu’à présent refusé d’affecter ne serait-ce qu’une partie de ces recettes exceptionnelles afin de soutenir le pouvoir d’achat des Marocains, en particulier des familles pauvres et des couches vulnérables.
Sur cette base, le PPS a envoyé une lettre ouverte au chef du gouvernement, contenant un diagnostic et des suggestions qui ne peuvent être considérés comme des enchères démagogiques. Cette lettre a trouvé un large écho auprès du public
Le PPS a ainsi proposé au gouvernement un ensemble de mesures, tant dans l’immédiat qu’à moyen terme, telles que : l’utilisation des dispositions de la loi sur la liberté des prix et de la concurrence, qui permettent au gouvernement de plafonner progressivement les prix des produits qui connaissent des hausses excessives, d’activer un contrôle véritable du marché intérieur et de traiter les défaillances des circuits de commercialisation. Ces dispositions légales lui permettent aussi de réprimer strictement les pratiques de corruption de certains grands intermédiaires, spéculateurs et monopoleurs et de procéder à une évaluation immédiate du soutien accordé aux professionnels des transports qui n’a pas eu d’impact positif tangible.
La lettre du PPS rappelle aussi au gouvernement son engagement de réaliser le revenu de dignité des personnes âgées, de procéder à l’augmentation des revenus des salariés et des pensions de retraite et d’utiliser les mécanismes douaniers et fiscaux au niveau de la production et de la consommation (taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et la taxe intérieur de consommation (TIC) ), dans le but de faire baisser les prix, de réguler le marché des hydrocarbures et de l’assainir des conflits d’intérêts et de toutes les pratiques et ententes contraires à la transparence et à l’intégrité.
La lettre appelle également le gouvernement à intervenir pour faire baisser les prix des carburants à la consommation proportionnellement à la baisse des prix du pétrole sur le marché international, de taxer de manière appropriée les bénéfices astronomiques réalisés par les sociétés de distribution des carburants, de trouver une solution pratique et constructive pour la remise en service de La Samir, et de permettre au Conseil de la concurrence de jouer pleinement son rôle dans le domaine du contrôle des prix et de lutte contre la spéculation et les monopoles illégaux et le stockage clandestin des marchandises, de donner la priorité à la souveraineté alimentaire nationale, avec ce que cela requiert comme évaluation rapide, objective et audacieuse des politiques agricoles poursuivies pour une production orientée vers l’exportation et de prendre les mesures nécessaires, dont certaines d’entre elles sont prévues dans le document du Nouveau Modèle de Développement, pour établir les conditions d’une bonne gouvernance, d’une complémentarité, d’une convergence et d’une coopération entre les différentes institutions nationales, pour la mise en œuvre effective de l’Etat de Droit dans le domaine économique, et la lutte contre les rentes, la prévarication, la corruption et les monopoles illicites, en vue de créer un climat propice aux investissements et à la création en nombre suffisant d’emplois permanents et décents.
Cependant, le gouvernement a tendance à adopter des approches comptables sans aucun sens social ou politique, car il a rejeté et rejette de manière systématique toutes ces propositions, et des dizaines d’autres, présentées par le PPS dans divers documents et initiatives parlementaires. Ces propositions ont été adoptées dans un certain nombre de pays, y compris ceux dont l’économie est purement libérale. L’une des raisons pour lesquelles le gouvernement n’a pas répondu aux propositions du PPS est qu’il évite de faire face aux conflits d’intérêts et qu’il continue de servir les intérêts étroits de certains groupes aux dépens des plus larges couches de la sociales.
Ainsi, le gouvernement ne s’est limité qu’à quelques mesures ayant un impact social et économique limité ou nul, comme le programme Awrash et Forsa, le soutien aux professionnels des transports, et l’adoption d’exonérations fiscales sur l’importation de certains produits de consommation tels que les vaches et les moutons. Ces mesures sont maigres et ne sont pas à la hauteur de l’acuité des conditions sociales. Elles se sont révélées inutiles, ni pour faire baisser les prix et soutenir le pouvoir d’achat, ni pour soutenir les entreprises nationales, en particulier les petites et moyennes entreprises.
Cependant, il faut saluer en toute objectivité les efforts du gouvernement pour achever la première tranche de l’autoroute de l’eau, sous les hautes directives Royales. Il s’agit d’un projet qui s’ajoute certainement aux acquis et aux réalisations accumulés dans la politique nationale de l’eau depuis des années et des décennies.
C’est l’occasion aussi pour le PPS de réaffirmer la nécessité pour le gouvernement de réviser les politiques agricoles qui ne prennent pas en compte l’épuisement des faibles ressources du pays en eau, en particulier certains aspects de « Génération Green 2020-2030 » venu consolider un ensemble d’acquis du Plan Maroc Vert, d’après le gouvernement. Le PMV s’est avéré en fait être inefficace pour garantir la souveraineté alimentaire du pays, améliorer les conditions des zones rurales ou celles des petits et moyens agriculteurs, notamment à la lumière de la sécheresse structurelle qui entraîne une accélération du rythme de l’exode rural avec ses répercussions sur la détérioration de la situation sociale et environnementale et l’aggravation de la crise urbaine.
Il convient également de reconnaître que des progrès ont été accomplis dans les aspects législatifs et réglementaires concernant la généralisation de la couverture sanitaire. Mais encore une fois, il faut attirer l’attention sur les problèmes réels de gestion de la phase transitoire qui entravent le droit effectif de millions de citoyens d’accéder aux services de santé.
D’une manière générale, les efforts déployés au niveau de la réforme des secteurs de la santé et de l’enseignement ne réussiront que s’ils assurent les capacités nécessaires pour parvenir à une école publique qui offre des conditions de qualité, d’excellence et d’égalité des chances, tout en améliorant les conditions matérielles, professionnelles et de formation de toutes les femmes et de tous les hommes de l’enseignement, et aussi en s’appuyant sur un hôpital public qui offre des services de qualité avec équité et accessibilité, tout en abordant le problème des ressources humaines dans le domaine de la santé, en termes de nombre, de répartition et en faisant face au phénomène de leur migration à l’étranger.
Tout cela doit être basé sur le fait que le secteur privé doit jouer un rôle complémentaire et de soutien à cet égard, tout en le soumettant effectivement au contrôle et à l’orientation de l’Etat, afin qu’il ne s’accapare pas les avantages des chantiers de réforme susmentionnés, de sorte que les secteurs de la santé et de l’enseignement deviennent un nouveau foyer pour l’économie rentière.
Dans ce contexte, il convient également de noter que le gouvernement accuse un retard important dans la réalisation de ses engagements et de ses promesses, notamment en ce qui concerne l’aide directe aux familles dans le besoin. Le PPS émet l’espoir que le gouvernement sera au rendez-vous, à la suite du récent discours Royal, qui a souligné la nécessité d’accorder les subventions sociales aux familles ciblées d’ici la fin de l’année.
Après avoir souligné que les données statistiques du Haut commissariat au plan et de Bank Al Maghrib ne sont pas rassurantes, le SG du PPS a rappelé que l’actuelle rentrée politique est marquée par la présentation par le gouvernement du projet de loi de finances, qui fixe quatre priorités : consolider les mesures pour faire face à la situation et faire face aux répercussions du tremblement de terre, continuer à jeter les bases de l’Etat social, mettre en œuvre des réformes structurelles, puis renforcer la soutenabilité des finances publiques.
Certes, personne ne peut être en désaccord avec l’orientation du projet de loi de finances. Mais les pratiques et les mesures gouvernementales sont loin de leur sens réel. La meilleure preuve en est le déni presque complet du contenu du modèle de développement, a-t-il dit, rappelant avoir souligné à plusieurs reprises la centralité de la consolidation du processus démocratique, fondée sur la dialectique de la démocratie et du développement. Il a également réaffirmé la nécessité d’assurer un large espace démocratique, à travers le renforcement du rôle des acteurs politiques pour porter et mettre en œuvre le nouveau modèle de développement.
Mais le gouvernement, qui a adhéré à ce modèle de développement en le considérant comme sa principale référence, l’ignore aujourd’hui complètement.
Les quatre piliers de la transformation prônée par le nouveau modèle de développement portent sur des sujets clés tels que la lutte contre la prévarication et la corruption et les conflits d’intérêts, l’assainissement du monde des affaires, la valorisation du capital humain et le recours à la numérisation. Ces piliers sont : 1/ Une économie productive et diversifiée capable de créer de la valeur ajoutée et des emplois de qualité ; 2/ Un capital humain renforcé et plus tourné vers l’avenir ; 3/ Des opportunités d’inclusion de tous et de consolidation du lien social ; 4/ Des espaces territoriaux adaptables pour consolider les fondements du développement.
Et Benabdallah de s’interroger : Mais où est le gouvernement dans tout ça ?! Et où est le gouvernement par rapport au concept d’un véritable Etat social ?!
Il n’y a pas de transformation économique, pas de tendance vers les nouveaux métiers d’avenir, rien de nouveau dans le dossier de réhabilitation de l’élément humain, pas de réforme fiscale, pas de réforme du secteur des institutions et des entreprises publiques, pas d’intégration du secteur informel dans l’économie formelle, pas d’emplois stables, pas de soutien à l’entreprise, pas de lutte contre la corruption et les rentes, pas de sortie des couches sociales de la pauvreté et de la précarité, pas de succès dans le soutien aux petits paysans, pas de création d’une classe moyenne paysanne, pas d’amélioration réelle du pouvoir d’achat des Marocains, pas de dialogue social productif pour trouver des solutions, pas de progrès en matière de justice salariale, pas de réforme des caisses de retraite, pas de souveraineté alimentaire ou énergétique, pas d’intérêt nouveau pour le monde rural et les petits agriculteurs, et pas de souci de préserver les services publics de base, tels que l’eau et l’électricité, qui sont plus que jamais menacés après la promulgation par le gouvernement de la loi sur les entreprises régionales multiservices.
7/ L’ALTERNATIVE DEMOCRATIQUE PROGRESSISTE: nécessaire et possible pour ouvrir les perspectives
Selon le Secrétaire Général du PPS, ce qui encore pire que l’échec du gouvernement à faire face à la situation économique difficile et à la détérioration des conditions sociales, c’est que ce dernier ne prête aucune attention aux dimensions démocratiques et aux libertés, à l’égalité et aux droits qui y sont associés.
En plus de son incapacité à initier des réformes et des transformations majeures, dont la plupart sont contenues dans le document du modèle de développement, le gouvernement prouve chaque jour qu’il est loin de se rendre compte que la réussite du processus de développement passe nécessairement par la mobilisation autour de cette œuvre de développement, la mise en œuvre intégrale de la Constitution, l’évitement de tomber dans la démocratie formelle, le dépassement de l’état de stagnation et de tensions politiques, et la création d’un climat sain. Cela nécessite également un espace politique et partisan fort, un débat public, l’égalité entre les femmes et les hommes, la confiance dans les institutions élues et la participation intense des citoyens. Il appelle également à de plus grandes libertés, y compris la liberté d’expression et la liberté de la presse, que le gouvernement cherche à enfreindre en adoptant une loi sur mesure qui enterre le Conseil national de la presse.
Par conséquent, le PPS attire de nouveau l’attention du gouvernement sur ces défis majeurs et inquiétants au niveau démocratique, en espérant que cet appel soit pris au sérieux pour pouvoir parvenir à la réconciliation de la société avec ses institutions élues et ses médiations politiques, syndicales et civiles.
L’un des impératifs les plus importants est la protection de l’espace politique et électoral contre les mondes des intérêts étroits, des rentes et de l’argent corrompu et corrupteur.
Il est également nécessaire de commencer à préparer les conditions appropriées pour des élections dans lesquelles la concurrence loyale l’emporte autour des programmes partisans et non sur les intérêts rentiers, des élections qui attireraient et produiraient les capacités les plus nobles et les plus efficaces de notre pays, sans crainte de ce qui pourrait résulter d’élections saines, régulières et transparentes, où toutes les composantes de la nation se rassemblent aujourd’hui autour des composantes fondamentales de notre pays et de ses institutions de base et autour du contenu de la Constitution de 2011.
En plus de tout cela, il est nécessaire d’assurer un climat d’apaisement et de détente politiques et de respect des droits de l’homme, en adoptant notamment des formules appropriées pour clore certains dossiers liés à l’arrestation de journalistes ou des mouvements sociaux.
Oui, au cours de la première décennie de ce millénaire, le Ma roc a fait d’importants progrès. Il y a eu une forte dynamique au niveau des réformes dans tous les domaines, et ces réformes ont eu des effets positifs sur la position du Maroc dans le monde et sur la question de son intégrité territoriale. A ce sujet, le Maroc a présenté la proposition d’autonomie, qui a été largement saluée au niveau international.
Cela s’est produit avant la formulation de la Constitution de 2011, qui comprenait des avancées importantes, notamment sur le plan démocratique et institutionnel, ainsi qu’au niveau des libertés, de l’égalité, de la gouvernance et des droits de l’homme.
Malheureusement cet élan a perdu de son rythme et de son dynamisme. C’est pourquoi, le PPS appelle depuis son dernier Congrès national de 2018, a un nouveau souffle démocratique, a-t-il expliqué, notant qu’il s’agit d’un appel sincère qui est toujours d’actualité.
Tout en mettant l’accent sur les dimensions démocratiques de la réforme souhaitée, le PPS a également soulevé des questions et des propositions dans ses documents récents, en particulier le document de l’Alternative démocratique progressiste du onzième Congrès, le mémorandum du parti pour contribuer au nouveau modèle de développement, le document des propositions du Parti du Progrès et du Socialisme post-pandémie de Corona et le programme électoral national du parti pour l’année 2021.
Il a également rappelé rapidement les axes les plus importants de l’alternative économique du parti, sans entrer dans les détails.
L’alternative démocratique et progressiste du parti vise notamment à placer l’être humain au cœur du processus de développement, à établir la justice sociale et territoriale et à parvenir à une répartition équitable des richesses du pays, à renforcer les investissements dans l’école publique, la formation professionnelle et la recherche scientifique, à améliorer la santé publique et les hôpitaux publics, à prêter attention aux valeurs et à la dimension culturelle et sociétale et à investir dans la culture et la créativité, à promouvoir les conditions de la jeunesse, à consolider le processus démocratique pour porter le modèle de développement, à activer les principes et les dispositions constitutionnels démocratiques, à élargir le champ des libertés et à renforcer le domaine des droits de l’homme et à s’appuyer sur la démocratie territoriale.
Cette alternative se propose aussi de promouvoir la décentralisation et la régionalisation avancée, d’accélérer la réforme de l’administration et du système judiciaire en rapport avec la nécessité de produire un système de droit pénal nouveau et moderne avec un souffle plus fort pour élargir l’espace des libertés.
Dans ce cadre, la promotion de l’égalité est au cœur du projet intellectuel du parti et de son alternative démocratique et progressiste, y compris la nécessité d’élaborer un code de la famille moderne avec des réformes réelles et profondes.
A ce propos, le Secrétaire Général a de nouveau salué l’initiative royale, concernant la révision du Code de la famille, précisant que le PPS est tout à fait préparé et disposé à contribuer positivement au succès de ce grand chantier social.
Les propositions du parti s’inspirent évidemment de son identité et des fondements de l’égalité, de la nécessité d’une promotion équilibrée et équitable de la condition de la femme, du renforcement de la famille marocaine dans toutes ses composantes et de la protection de l’intérêt supérieur de l’enfant, dans le cadre des références constitutionnelles, des constantes nationales et des composantes fondamentales du pays.
Le PPS est en effet déterminé à contribuer avec célérité et responsabilité au débat public qui doit se tenir sur cette question sociétale fondamentale. Il aspire à ce que le débat sociétal sur la réforme du Code de la famille soit serein, rationnel et civilisé.
A cette occasion, le SG a dénoncé les campagnes d’accusation de trahison et de calomnie qui sont dangereusement dirigées contre tous ceux qui appellent à la réforme et à la modernisation.
Le mémorandum du parti sur la réforme du Code de la famille se fonde sur les constantes de la Constitution de 2011 et sur les conventions internationales ratifiées par le Maroc. Il tient aussi compte des transformations sociales, a-t-il dit.
Après avoir souligné qu’il n’y a pas grand-chose à attendre de ce gouvernement, qui dispose de la majorité à tous les niveaux, il a regretté que malgré tous les efforts, l’opposition parlementaire, dont le PPS fait partie, n’est pas homogène et ne constitue pas un front fort pour faire face aux orientations du gouvernement et de sa majorité. L’une des composantes de cette opposition ne cache plus sa volonté de rejoindre à tout prix le gouvernement.
Pour ce qui le concerne, le Parti du Progrès et du Socialisme reste fermement convaincu que la réforme est possible. Tout au long de l’histoire, le Maroc et les Marocains ont prouvé leur capacité à surmonter toutes les épreuves et les crises, en s’appuyant sur les nombreux acquis dans tous les domaines.
Pour ce faire, le PPS poursuit ses efforts et ses initiatives visant à l’émergence d’un mouvement social et citoyen, afin de produire une alternative à la situation actuelle, d’apporter les réformes nécessaires et de contribuer à insuffler un nouveau souffle dans les réformes dans le pays.
Le parti a en effet eu les premiers contacts en ce sens avec les syndicats de l’Union marocaine du travail et de la Confédération démocratique du travail. Il a également tenu une réunion avec le Parti du Mouvement Populaire.
A présent, il poursuit ses actions à ce niveau avec d’autres grands partis et avec des organisations de la société civile, a-t-il dit.
8/ Le 80ème anniversaire de la fondation du parti : une célébration du bilan militant rayonnant du parti et une prospection de d’un avenir prometteur
Le Parti du Progrès et du Socialisme, célèbre aujourd’hui avec fierté et confiance dans l’avenir, le 80ème anniversaire de sa fondation.
Tout en s’apprêtant à célébrer cet événement hautement symbolique, le PPS le fait en reliant le passé au présent et à l’avenir, à travers notamment le rappel du parcours du parti, de ses luttes et de ses contributions importantes et de sacrifices au service du pays et du peuple.
En célébrant un tel évènement, le parti se réjouit de poursuivre son enracinement dans la société et de consolider ses valeurs et ses principes dans les générations actuelles et futures.
Tout au long de la célébration, le parti cherchera à accueillir dans ses rangs une nouvelle génération de citoyens, la «génération du 80ème anniversaire ».
Quant au programme général de cette célébration, il comprend des rencontres-hommage, des conférences intellectuelles et politiques nationales et régionales sur des questions clés, l’annonce du lancement d’un projet de formation complet et la désignation de 2023-2024 comme année de la formation partisane, l’organisation de l’université annuelle sur le parti et son parcours, l’organisation de portes ouvertes, d’une exposition itinérante, de présentations et de rencontres avec le lancement de la campagne des 10 000 nouveaux adhérentes et adhérents, l’organisation du Forum national des organisations du parti, en plus de la création et de l’inauguration d’un stand permanent pour exposer des documents et des photos du parti à son siège national à Rabat, et la création d’une plaque commémorative outre la plantation d’un arbre de commémoration symbolique, l’organisation d’une rencontre internationale sur la situation dans le monde et enfin l’organisation d’une grande cérémonie de clôture le dimanche 19 novembre 2023 à Rabat.
Le SG a lancé à cette occasion un appel chaleureux et sincère à toutes les militantes et à tous les militants, aux structures, organisations et secteurs du Parti pour une mobilisation globale et une forte implication dans les activités de cette célébration, avec la possibilité pour eux d’initier des programmes spéciaux, dans le même contexte et avec les mêmes objectifs.
Cette célébration doit également permettre de mettre en exergue l’un des objectifs les plus importants du parti visant à renforcer sa présence politique, électorale et organisationnelle dans les rangs de toutes les couches sociales avec l’ouverture et l’accueil de nouvelles capacités et compétences, des jeunes, des femmes et des intellectuels.
C’est l’occasion aussi pour le parti, a-t-il dit, d’ouvrir les portes d’adhésion au PPS, pour perpétuer la mémoire de la première génération des militants et des dirigeants historiques du parti, faire connaître leurs sacrifices, leurs parcours et leurs contributions aux générations actuelles et futures, et en même temps pour contribuer à l’enracinement du parti dans la société.