L’agence Standard and Poor’s
L’agence de notation américaine Standard & Poor’s (S&P) a maintenu la note de la dette souveraine du Maroc BB+/B, en relevant de « stable » à « positive » la perspective associée à cette note, à la faveur notamment de « l’amélioration des réformes socio-économiques et budgétaires ».
« Ces perspectives positives reflètent nos attentes selon lesquelles le Maroc s’appuiera sur ses récentes réalisations en matière de mise en œuvre de réformes socioéconomiques et budgétaires, ouvrant la voie à une croissance plus forte et plus inclusive et à une réduction des déficits budgétaires », a souligné l’agence de notation dans un communiqué publié vendredi.
L’économie marocaine a fait preuve de « résilience » face aux multiples chocs lors des cinq dernières années et a maintenu son accès au financement intérieur et extérieur, a noté S&P Global, ajoutant que « la poursuite de la mise en œuvre des réformes socio-économiques et budgétaires contribuera à formaliser davantage l’économie et à la rendre plus inclusive et compétitive, stimulant ainsi la croissance du PIB et réduisant les déficits budgétaires, quoique progressivement. »
« Les déficits budgétaire et courant ont diminué plus que prévu en 2023, à 4,4% et 0,6% du PIB, respectivement, et nous nous attendons à ce que la consolidation budgétaire se poursuive », a affirmé l’agence américaine.
S&P Global a indiqué qu’elle pourrait relever la note du Maroc dans les 12 à 18 prochains mois « si le gouvernement continue de mettre en œuvre des réformes structurelles, favorisant une croissance économique plus forte et un élargissement de l’assiette fiscale, tandis que les déficits budgétaires continuent de diminuer ».
« Nous pensons que le changement en cours, quoique progressif, dans la structure économique sous-jacente du Maroc bénéficiera aux perspectives de croissance, à la stabilité économique et à la trajectoire budgétaire », selon le communiqué.
L’agence de notation prévoit que la croissance du PIB du Maroc atteindra 3,4% en 2024, contre 3,1% en 2023, soutenue par des performances robustes au niveau des secteurs du tourisme, de l’automobile et de l’aérospatiale, avant de grimper à 3,7% en 2025-2027.
La croissance économique sera soutenue par une demande intérieure plus forte, aidée par une inflation en baisse et un investissement privé accru, qui bénéficiera des réformes économiques en cours et d’une croissance plus forte dans la zone euro, principal partenaire commercial du Maroc, a ajouté S&P Global.
L’économie du Royaume bénéficiera également progressivement du développement de projets d’envergure compte tenu de l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations en 2025 et de la Coupe du monde de football en 2030, de la mise en œuvre de réformes socio-économiques et de l’expansion de la capacité d’exportation du Maroc, a affirmé la même source.
L’agence de notation prévoit aussi que le déficit budgétaire diminue à 3% du PIB d’ici 2027.
L’économie marocaine a fait face à plusieurs vents contraires mondiaux, régionaux et locaux ces dernières années, a noté S&P Global, qui cite la flambée des prix de l’énergie et des produits alimentaires, les conséquences de la pandémie du COVID-19 ainsi que de multiples épisodes de sécheresse.
En 2023, le nombre d’arrivées touristiques était supérieur de 12,3% à celui du niveau de 2019 avant la pandémie, a relevé l’agence de notation, notant qu’il s’agit d’une performance « meilleure que la moyenne mondiale », malgré le séisme qui a frappé la région de Marrakech en septembre de l’année écoulée.
« Le déficit du compte courant s’est réduit à 0,6% du PIB en 2023, contre notre précédente estimation de 2,7%, reflétant en partie la poursuite de la diversification de l’économie », a noté S&P Global, qui cite plusieurs mesures prises par le Maroc, dont la mise en place d’un registre unifié pour mieux cibler les ménages éligibles aux programmes d’aide sociale et la réforme de la charte d’investissement.
« La mise en œuvre de réformes structurelles et de programmes de soutien social limitera la baisse brutale des déficits budgétaires à court terme, mais soutiendra l’assainissement budgétaire à moyen et long terme », a affirmé l’agence.
En termes de perspectives, l’agence s’attend à ce que les flux d’IDE augmentent progressivement dans les années à venir, à mesure que la mise en œuvre de réformes économiques structurelles rend le Maroc plus attractif pour les investisseurs tout en rappelant, dans ce cadre, la confiance de la communauté financière internationale dont jouit le Royaume qui s’est traduite récemment par le succès de l’émission obligataire réalisée en mars 2023.