Grand concert de l’ensemble El Akademia
Mohamed Nait Youssef
Un moment de grâce. Fastueux. Majestueux. À la Bibliothèque nationale du royaume du Maroc à Rabat, le grand concert de l’ensemble El Akademia a mis le public et les mélomanes de la musique classique et marocaine sur un petit nuage. De la bonne musique si douce, savoureuse et poétique. Qu’elle semble venir des cieux. Il est 20h30. Un samedi 20 juillet. L’auditorium de la BNRM est archicomble pour jouir sans entrave des sensations heureuses de la musique et de la magie des interprétations envoûtantes mêlant les compositions des ténors de la musique classique et les mélodies fascinantes de la musique arabo-andalouse. Un pur plaisir aux oreilles intelligentes ! Un moment avant le concert : un petit d’ouverture s’impose.
«Nul doute que nos musiciens qui se produisent en avant première de la fête du trône donneront le meilleur d’eux mêmes pour honorer Sa Majesté, le roi Mohammed VI. Ce concert est l’aboutissement d’un travail important, et il ne pourrait avoir lieu sans le soutien et l’implication de nombreuses personnes et institutions.», c’est avec ces mots que Mounia Rizkallah, violoniste franco-marocaine et chef d’attaque de l’Opéra de Berlin et fondatrice du programme El Akademia Masterclass, a annoncé cette savoureuse balade musicale liant les cultures et les sonorités d’ici et d’ailleurs.
Un périple musical savoureux…
La musique est un voyage. Les musiques voyagent. C’est ainsi que le périple musical a commencé : un dialogue entre le qanoun et le violon en interprétant le chef-d’œuvre de Lissan Eddine Ibn El khatib, le Mouwashah «Jadak el Ghaith». Un chant à la terre.
Entre Wagner, Mozart, Bach, les mains majestueuses de la virtuose Mounia Rizkallah et de l’ensemble El Akademia ont transcendé les âmes sensibles aux mondes des belles sonorités et rêveries en interprétant les belles œuvres telles ‘’Maryam Maryamti’’, ‘’Romance à l’Étoile’’, entre autres.
La musique était un beau souvenir à porter en mémoire. Elle nous habite par la suite. Un langage universel ! De Fès en passant par Jemaa el-Fna puis Berlin, les musiciens de l’Orchestre de Vienne et l’Orchestre Philharmonique du Maroc ont tissé les liens entre les peuples et les cultures. Tel était toujours l’une des tâches de l’art et de la musique.
La musique, une passerelle entre les cultures
“Le plus bel instrument, le plus vieux, le plus vrai, la seule origine à laquelle notre musique doit son existence, c’est la voix humaine.”, disait Richard Wagner.
Dans un monde déchiré, perdu, mitigé, la musique panse les plaies et rend la terre vivable et habitable. Certes, le monde est homogène, mais la musique fédère les cultures et construit des passerelles entre les peuples. La musique est une lumière dans la noirceur du désordre, du chaos. Dans un monde ayant perdu la repères, la musique en est la boussole.
«Dans un monde fragile et en perte de repères, El Akademia se veut un pont entre les cultures qui s’enrichissent sans jamais perdre leurs âmes. Le programme a pour volonté de montrer la richesse musicale traditionnelle du Maroc, sa complémentarité avec la musique classique européenne. Il a été conçu comme une symbiose entre deux styles musicaux, tout aussi importants l’un que l’autre.», a révélé Mounia Rizkallah. El Akademia , dit-elle, se veut une recherche musicale chargée de symboles, en constante évolution.
Ce métissage sonore entre la musique classique et la musique arabo-andalouse est le fruit d’un travail de recherche, de voyage.
Târ, derbouka, violon, qanoun, Violoncelle, la flûte traversière, la trompette, Mounia Rizkallah a réuni sur scène de la BNRM les langages musicaux classiques et arabo-andalous. Un moment de grâce par excellence.