Le Proche-Orient plonge dans le ni-guerre ni-paix

Attendons pour voir…

Nabil El Bousaadi

La communauté internationale a poussé, ce lundi matin, un grand « Ouf » de soulagement car, après avoir fait craindre l’embrasement du Proche-Orient, l’attaque lancée, dans la nuit du samedi au dimanche, par le Hezbollah contre l’Etat hébreu pour venger la mort de Fouad Chokr, un des chefs militaires du mouvement chiite libanais, n’a pas – fort heureusement ! –  « fait dérailler » les négociations entre le Hamas et Israël qui se tiennent sous l’égide des Etats-Unis, de l’Egypte et du Qatar à l’effet d’obtenir une trêve dans la guerre dans la bande de Gaza.

Et si, comme l’a souligné l’éditorialiste du « Washington Post », David Ignatius, « les médiateurs américains au Caire ont continué à avancer, petit à petit, dans les négociations avec les représentants du Hamas », pour le quotidien libanais « L’Orient-Le Jour », le timing choisi, par le Hezbollah, pour le lancement de cette opération, n’a rien d’anodin dès lors que cette attaque, qui « est survenue peu après que Washington a(it) fait part de son optimisme quant à l’avancée des pourparlers vers la signature d’un accord à Gaza », semble avoir été lancée afin d’ « accélérer les pourparlers ».

Ainsi, pour le «Ha’Aretz » israélien, « les négociations demeurent la clé principale du calme dans la région » même si le « Times of Israël » a tenu, de son côté, à préciser qu’ « aucune percée » ne se dessinait à l’horizon du moment que chacun des protagonistes campe sur ses positions et continue à rejeter les différents compromis présentés par les médiateurs.

Le principal point de discorde, rencontré au cours de ces négociations, a trait, notamment, à la présence de soldats israéliens aussi bien dans le « couloir de Philadelphie », cette zone tampon de 14,5 kilomètres entre le sud de la bande de Gaza et l’Egypte, que dans le couloir de « Netzarim » qui sépare le nord et le sud de la bande de Gaza.

Un autre point d’achoppement porte sur les réserves émises par l’Etat hébreu à propos de la libération de certains prisonniers issus des rangs du Hamas qui, pour Israël, devront vivre hors des territoires palestiniens à leur sortie des geôles sionistes.

Disons, pour terminer, que si tout en déployant, sur le front diplomatique, d’important efforts pour l’instauration d’une « paix durable » dans la région, les Etats-Unis qui ont renforcé leur dissuasion militaire en envoyant plusieurs vaisseaux pour contraindre le Hezbollah et l’Iran à ne pas riposter, ont annoncé l’approbation de plusieurs contrats de ventes d’armes à Israël pour un montant global de 20 milliards de dollars alors que, de leur côté, le Hamas palestinien, le Hezbollah libanais, les Houthis yéménites et d’autres groupes irakiens appartenant à l’  « axe de la résistance » à Israël  ont promis de lancer des attaques contre Israël, c’est que le Proche-Orient est en train de plonger dans cette phase de ni-guerre ni-paix qui ne convient à personne mais attendons pour voir…

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