Une rentrée scolaire sous haute tension de prix élevés
Fairouz EL Mouden
C’est parti pour une nouvelle rentrée scolaire 2024/2025. Les élèves retrouvent à nouveau les bancs de l’école bouclant ainsi la fin des grandes vacances d’été. La ruée vers les librairies pour se procurer les manuels et fournitures scolaires bas le plein ces derniers jours, mettant à nouveau à rude épreuve la communauté des parents qui clament haut et fort les niveaux élevés des prix. Rien ne freine aujourd’hui la frénésie des tarifs imposée par les écoles privées et des prix fixés par les libraires. Les charges scolaires pèsent lourdement sur les marocains sans que cela ne suscitent la sensibilité ni la réactivité des responsables gouvernementaux et des autorités compétentes. Une charge qui absorbe plus de 50% des revenus des familles qui ont été forcées de recourir à l’enseignement privé face au déficit avéré des établissements scolaires publics marocains…
Le mois de septembre sonne le début d’un nouveau calvaire pour les parents des enfants scolarisés dans les écoles privées bilingues et étrangères. Les tarifs exigés par ces écoles ne cessent d’augmenter d’une année à l’autre. Des hausses qui deviennent automatiques voire même inévitables. Des pourcentages qui suscitent la grogne des parents et des associations de parents d’élèves qui n’arrivent toujours pas à estomper la cadence des hausses annuelles des frais de scolarité et d’inscription ou de réinscription. Une cadence aggravée par la révision à la hausse des prix des fournitures et manuels scolaires tous niveaux confondus. Et ce en dépit de la suppression de la TVA sur les fournitures scolaires. Pour rappel, l’administration des Douanes et Impôts Indirects (ADII) a annoncé une extension de la liste des fournitures scolaires bénéficiant de l’exonération de la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) à l’importation. Objectif, alléger les coûts pour les familles à l’occasion de la rentrée scolaire. Cette exonération s’appliquera ainsi à des articles supplémentaires, à condition qu’ils soient destinés exclusivement à un usage scolaire. Malheureusement, cela n’a pas eu l’effet escompté sur le coût des fournitures et manuels scolaires. Les frais augmentent sans cesse notamment ceux des cahiers grands formats dont le prix varie entre 20 et 50 dirhams, la colle est facturée à 20 dirhams l’unité et le prix de certains fournitures dépasse les 100 dirhams. Du côté des manuels, les niveaux de prix sont en hausse continue, notamment pour les manuels de maths, physique, français et anglais à l’instar des manuels d’arabe vendus encore à petit prix.
Tout indique que les parents sont pris en otage de partout. La sonnette d’alarme est tirée pour dénoncer des situations de monopoles et d’entente sur les prix et de lobbying multisectoriels. Une situation qui devient vraiment insoutenable pour de nombreuses familles qui crient à l’injustice et à la surenchère qui s’installe dans un secteur d’enseignement et d’éducation gouverné aujourd’hui selon une logique de business et de marge bénéficiaire ascendante d’une année à l’autre sans aucune gêne et sans aucune intervention de membre du gouvernement ! L’hémorragie s’aggrave et les outils de sauvetage à même de l’estomper s’annoncent toujours défaillants voire même quasi absents !