Saoudi El Amalki

Le partenariat d’exception renforcé s’est mis à pied d’œuvre, à grandes enjambées, sitôt que le cortège français foule le sol marocain. Après les griffes déposées par les deux chefs d’Etat sur les documents fondateurs d’une forte déclaration à grandes perspectives, une vingtaine de contrats sectoriels ont enchaîné, tous azimuts, sous les yeux des deux illustres initiateurs… Le discours solennel de Macron devant les parlementaires du Royaume, était marqué de charges intenses à la fois de fibres affectives où le sang marocain a coulé avec son pareil français et de faits historiques par le biais desquels les biceps des compatriotes ont contribué à la construction et l’industrialisation de la France d’aujourd’hui. La narration émotionnelle de cette histoire commune, traduit intimement le faste du parcours séculaire des deux nations, faisant allusion à des légendes de pensée et de création hexagonales tels Delacroix, Matisse et Majorelle de ce camp et des éminences comme Benjelloun, Slimani et Lâabi, de l’autre. Cependant, l’évocation du fameux refrain de la missive présidentielle adressée au Souverain, en juillet dernier, selon laquelle « le présent et l’avenir des provinces du sud s’insèrent dans la souveraineté nationale », fut à coup sûr, le moment le plus mémorable de l’orateur de marque, sous une rafale d’applaudissements  nourris. Ce fut tout d’abord, un speech marqué de gratitude profonde à l’égard du Maroc dont les soldats sont allés en France pour « libérer sa patrie du joug de l’occupant en Provence, dans la vallée du Rhône, mais également sur tous les théâtres où les forces françaises libres furent engagées ! ». C’est aussi l’allocution de lucidité  mutualiste dont le livre s’écrira de concert par les deux partenaires dans moult domaines auxquels les différents responsables de départements respectifs tracent les contours édificateurs… La rencontre du président avec les acteurs économiques de la CGEM en est l’illustration, de ce volontarisme affiché pour l’écriture du chapitre lubrifiant de ce livre lucide. C’est enfin la conviction du chef d’Etat admiratif de ce millénaire itinéraire d’un Maroc épris de vaillance et de chevalerie, libéré du fardeau des « fantasmes » du voisin de l’est et tout auréolé d’enfourcher pour de bon, cette nouvelle cavalcade avec un allié de proue authentique ! « Il faut voir et il faut dire que nous ne sommes pas tout à fait étrangers l’un à l’autre », rappelle Macron, tout en gardant à l’esprit ce maillage irréductible des cachets marocains en Espagne et au sud de France, à travers les patios et les zélliges bleues qui en sont les somptueux témoignages d’architecture. « Tout revêt ses habits de bals, les champs, les villes et les gens, et où l’air a le parfum des cymbales, dans ce pays d’or et d’argent », disait dans ce sens, Louis Aragon, le fou d’Elsa et le romancier-marxiste du 19 ème siècle. Macron aura donc conquis l’assistance de la coupole bicamérale par son verbe limpide, son admiration établie et son engagement à souhait. Un Macron sur un petit nuage et c’est tant mieux pour le déclic avec le Maroc des plus fringants pour l’écriture de la préface du livre !