Dans une nouvelle charte qui souligne le caractère désormais «politique» et non plus religieux du conflit qui l’oppose à Israël et reconnait les frontières de 1967, le Hamas, groupe islamiste palestinien, renonce, à la fois, à son exigence initiale portant sur la destruction de l’Etat d’Israël et à sa collaboration avec l’organisation des Frères musulmans. Le Hamas fait, désormais, une distinction très nette entre les juifs, en tant que communauté religieuse et l’occupation des territoires palestiniens qui relève du projet sioniste.
Cette évolution de la doctrine politique du Hamas qui se démarque, désormais, de l’organisation des Frères musulmans et dont l’annonce est faite 48 heures avant la première rencontre entre le nouveau locataire de la Maison Blanche et le Président de l’Autorité Palestinienne est bien évidemment dictée par le souhait du Hamas d’améliorer ses relations avec la communauté internationale et principalement avec l’Egypte, les pays du Golfe ainsi qu’avec l’ensemble des pays occidentaux qui voient en la confrérie des Frères musulmans une organisation terroriste.
Il convient de préciser par ailleurs qu’à l’issue d’élections qui devront se dérouler avant le 15 Mai prochain, le chef du mouvement palestinien Khalid Meshaal, en exil à Qatar, va quitter la direction du mouvement. Ismaïl Haniyeh, l’actuel numéro deux du bureau politique du Hamas, est pressenti pour en devenir le chef.
Mais est-il dit qu’en se mettant sous les ordres d’un nouveau bureau politique, en se démarquant des Frères musulmans et en faisant une distinction très nette entre les juifs et les sionistes, le Hamas parviendra à rallier à sa cause tous les pays et organisations qui l’ont toujours taxé de “terroriste” ou, au moins, une bonne partie d’entre eux?
Rien n’est moins sûr, malheureusement, et ce, d’autant plus que le document par lequel le Hamas cherche à tout prix à faire peau neuve et à montrer patte blanche est vu comme étant «mensonger» par le bureau du Premier Ministre israélien qui le rejette sans aucune forme de procès en précisant, dans un communiqué, que « le jour où le Hamas cessera de creuser des tunnels (de la bande de Gaza vers le territoire israélien), investira ses moyens dans le développement d’infrastructures civiles et cessera de financer une éducation prônant le meurtre d’Israéliens, on pourra parler d’un réel changement».
Enfin, si le Hamas tente, tant bien que mal, de se départir de cette intransigeance qui, en lui collant à la peau des années durant, avait fait de lui une «organisation terroriste» aux yeux de la communauté internationale, l’administration israélienne semble, de son côté, vouloir camper sur ses positions et n’être point prête à changer son fusil d’épaule.
Nabil El Boussaidi