L’ex DG de Saham rachète Belassur
Cela fait 5 mois que Mehdi Tazi a quitté son poste de Président Directeur Général de Saham Assurances. Celui-ci avait annoncé à l’époque avoir pour ambition de s’orienter vers de nouveaux projets. Aujourd’hui, il les dévoile.
Il s’agit du rachat du cabinet Belassur, un courtier indépendant spécialisé dans l’étude, le conseil, le placement et l’audit des couvertures et des risques dans toutes les branches d’assurance. Le courtier opère sur le marché marocain depuis sa création, il y a 41 ans par Mohamed Belmkadem, son actuel dirigeant et associé, et compte aujourd’hui parmi les leaders sur le marché, derrière Agma Lahlou Tazi ou Afma.
Mehdi Tazi espère suivre les traces de Moulay Hafid Elalamy en se lançant dans son aventure entrepreneuriale. A 42 ans, ce dernier réalise ainsi comme tout comme son mentor des premiers investissements dans le secteur de l’assurance. Mais il compte aussi élargir son activité à l’international où il a tissé son réseau.
Mais aussi, en s’appuyant sur l’expérience qu’il a acquise au bout de 10 ans dans le secteur. «Il serait ridicule pour moi de ne pas capitaliser sur cette expérience et ces atouts», déclare-t-il. Une expérience qui s’est forgée au fur et à mesure que Moulay Hafid Elalamy l’accompagnait dans son parcours et qui l’inspire à ce jour.
L’innovation est l’élément de différenciation sur lequel mise l’ex Président Directeur Général de Saham pour développer son projet. «Une des grandes leçons que m’a apprises M. Elalamy c’est d’être en permanence innovant. C’est sa marque de fabrique», ajoute-t-il.
Mehdi Tazi a choisi le métier du courtage parce qu’il voit dans le segment un potentiel de développement important au niveau national et international et pense qu’il est possible d’exporter le savoir-faire marocain dans ce domaine. Toutefois, il tempère ses propos. «Il ne faut pas courir plusieurs lièvres à la fois. Je ne pense pas avoir l’équipe nécessaire pour attaquer plusieurs chantiers en même temps. Ce sera donc une deuxième étape», annonce ce dernier. Rappelons que quelques semaines à peine après avoir quitté le groupe Saham, Mehdi Tazi était en phase finale de closing d’une opération de rachat d’un courtier d’assurances en Afrique dont les détails n’ont pas été dévoilés. Cela pourrait constituer un bon début pour «la deuxième étape».
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Coup dur pour la SMT
Dans le cadre des amendements du projet de loi de finances, le ministère des Finances a décidé d’aligner la fiscalité du tabac brun sur celle du tabac blond comme cela est en vigueur partout dans le monde.
De ce fait, les répercussions directes de cette décision sont d’ores et déjà identifiées par plusieurs opérateurs du secteur. A vrai dire, ce nouveau régime fiscal devrait déboucher à terme vers la disparition des deux marques historiques, Casa et Olympic, qui totalisent 7% de parts de marché de la SMT et 20% de sa production. D’ici 2020, ces deux marques devront être vendues à 20,50 DH contre respectivement 11 et 13 DH actuellement. Par ailleurs, plusieurs impacts sont à prévoir, notamment d’ordre social concernant le sort qui attend les milliers de producteurs locaux de tabac qui approvisionnent la filiale marocaine d’Imperial Tobacco. En réalité, le principal objectif de ladite disposition est de lutter contre le manque à gagner en termes de recettes fiscales, partant du fait que l’orientation des opérateurs tend de plus en plus vers l’homologation de cigarettes de tabac brun pour payer une fiscalité inférieure de 50%. L’alignement de la taxe intérieure de la consommation (TIC) s’étalera ainsi sur la période 2017-2020.
Ceci dit, entre temps, l’on ne sait toujours pas les détails de la grille fiscale qui sera appliquée aux marques de cigarettes à base de tabac noir qui seront homologuées pendant cette période. Rappelons qu’avant cet amendement, il était question d’une norme sur la composition de la cigarette à base de tabac noir. Le gouvernement a finalement renoncé, car le dispositif était inapplicable et difficile à contrôler.
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Le saoudien SPIMACO monte en puissance
SPIMACO (Saudi Pharmaceutical Industries and Medical Appliances) augmente, encore une fois, le capital de sa filiale marocaine IPHARM, et en profite pour lui faire changer de dénomination.
Désormais, on parlera de SPIMACO des industries pharmaceutiques au Maroc (SPIMACO Maroc). Ce changement s’est accompagné par le passage à une nouvelle phase de développement de l’entreprise avec la prochaine inauguration de sa nouvelle unité pharmaceutique au Maroc, pour laquelle il a dû injecter 120 millions de dirhams au capital d’IPHARMA. Rappelons que ce dernier avait injecté 100 millions de dirhams un an auparavant, ce qui porte aujourd’hui le capital de SPIMACO Maroc à 470 millions de dirhams.
Cette initiative compte parmi les piliers du développement dans les meilleures conditions du projet de son usine spécialisée dans la fabrication de comprimés et de gélules en cours de finalisation, sur une superficie de 1.5 hectare. Notons que le tour de table de SPIMACO comporte aussi le groupe pharmaceutique panarabe ACDIMA auquel reviennent 20% des parts.
Le retard de l’obtention des différentes autorisations administratives a permis à SPIMACO de revoir les capacités de production de son projet et de les développer. L’inauguration, qui devait avoir lieu en 2015, n’aura finalement lieu qu’au cours du deuxième semestre 2017.
SPIMACO Maroc dispose déjà d’une unité opérationnelle qui fabrique des génériques pour différentes pathologies sous sa propre dénomination.
Rappelons que le groupe SPIMACO détient une douzaine d’unités entre l’Arabie Saoudite, l’Egypte et le Maroc, un chiffre d’affaires consolidé à près de 5 millions de dirhams en 2016 pour un bénéfice qui dépasse le milliard de dirhams.
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Pourquoi Delassus a vendu Citruma?
Le groupe Delassus, spécialiste de la production, du conditionnement et de l’exportation de fruits et légumes, fête ses 70 ans aujourd’hui. En 1965, Mohamed Bennani Smires rachète un comptoir de négoce de fruits et légumes créé par André Delassus en 1947, qui n’est autre que le groupe Delassus aujourd’hui. La famille a réussi à faire prendre de l’ampleur à son projet et à le développer. Le groupe s’est diversifié en amont et en aval et a investi d’autres créneaux, plus porteurs pour l’avenir.
La filiale du groupe, Citruma, spécialisée dans la production et distribution de jus de fruits et détentrice de la marque Marrakech, a été cédée dernièrement à Mutandis. La marque de jus Marrakech a été créée en 1985 par Frumat qui l’a cédé à Delassus à travers Citruma en 2006.
La transaction commerciale pour l’acquisition de la marque de jus Marrakech a nécessité de fortes négociations entre Adil Douiri, PDG de Mutandis et la famille Bennani Smires. Les enjeux derrière ce rachat se résume à la volonté de Delassus de se concentrer sur son métier de base qui est la production et l’exportation de produits agricoles.
Mais il faut aussi noter que le marché se trouve aujourd’hui dans une situation de concurrence intense avec les différentes marques qui s’y trouve et qui ne cessent d’augmenter le degré de compétitivité. Sans oublier la réticence des ménages en ce qui concerne les priorités d’achat au moment des courses. Malgré cela, la marque Marrakech occupe désormais une place importante sur le marché. «La marque est le symbole d’un produit premium, elle jouit d’une forte notoriété auprès des consommateurs», précise Kacem Bennani Smires.
Une chose est sûre : en quatre ans, Delassus a concentré ses efforts sur son activité principale. «Nous avons travaillé sur plusieurs paramètres et leviers pour améliorer l’export qui représente 90% de notre chiffre d’affaires», fait valoir Kacem Bennani Smires.
Ceci dit, Delassus possède à son actif le développement de variétés de clémentines de saison et à forte valeur ajoutée. Ce dernier a également développé ses exploitations en les équipant de techniques d’irrigation intégrée. Il a même opéré une mise à niveau doublée d’une restructuration pour asseoir la pérennité du groupe.
Plusieurs autres actions ont été réalisées, à commencer par la mise à niveau d’une station de conditionnement de tomate cerise (Duroc), ainsi qu’une station de conditionnement d’agrumes. Ces deux dernières comptent parmi les stations les mieux équipées et les plus performantes du Maroc.
Tenant compte des changements qui s’opèrent sur les marchés de l’export, dont le volume est à la baisse au profit de petits fruits, Delassus compte optimiser le marché à l’export, organiser le marché local et approvisionner régulièrement les circuits de transformation.
Soumayya Douieb