A l’occasion du mois sacré du Ramadan et à l’approche de la reprise des éliminatoires de la Coupe du Monde 2018 de football qui seront prochainement à la 3e journée de la phase des groupes, dernier Cap avant d’aller en Russie, pour les cinq pays gagnants du Continent dont le Maroc, on vous propose de revisiter ensemble le parcours de certains joueurs ayant accompagné l’équipe nationale en Coupes du Monde (1970 et 1986 au Mexique, 1994 aux Etats-Unis et 1998 en France).
Abdelkrim Merry, communément surnommé MerryKrimau ou simplement Krimau, est l’un des premiers et rares joueurs ayant rejoint les rangs de l’équipe nationale après un long parcours professionnel en Europe.
Né en janvier 1955 à Casablanca, Merryn’a certes pas eu la chance de faire long feu au championnat national. Mais Krimaua fait ses débuts à l’Espérance Casablanca où il a été formé et préparé durant sa période de jeunesse avant d’être repéré par le club français du SC Bastia à l’occasion d’un tournoi amicalavec la sélection marocaine des juniors. Son poste de prédilection était attaquant de pointe, ce qui lui a permis d’être sollicitépar le club corse avec lequel il a joué plusieurs saisons de 1974 à 1980. C’était la première véritable lancée de Krimau qui allait, par la suite, évoluer dans pas moins de 8 équipes pour marquer le championnat français par ses buts mais aussi par sa combativité et sa vivacité sur les terrains des clubs d’élite.
Grand ambassadeur du football marocain en France, Krimau a marqué plus de 100 buts en 330 matches environ depuis son départ avec Bastia en 1974, en passant les clubs de Lille OSC, Toulouse, Metz, Strasbourg, Tours, Le Havre, Saint-Étienne jusqu’à l’arrivée Matra Racing de Paris lors des saison 1987-1989.
Il s’agit là d’un parcours long et riche de Krimau, un des joueurs les plus talentueux de sa génération, avec ses belles performances de finaliste de la coupe UEFA en 1978 en compagnie du SC Bastia, champion de France de division 2 en 1982 (Toulouse FC) et champion de France de division 3 en 1975 avec la réserve du SC Bastia en plus de son titre de buteur du championnat français à maintes reprises.
Ce qui lui a également permis de mériter, non seulement sa convocation en équipe nationale mais aussi et surtout sa titularisation à part entière. Krimau qui a porté le maillot du Onze national pendant une douzaine d’années, entre 1977 et 1988, n’était pas tellement chanceux lors des premiers rendez-vous internationaux surtout en Coupe du Monde. L’équipe nationale présente avec brio lors de son premier mondial de 1970 au Mexique avant qu’elle ne rate l’édition de 1974 en Allemagne, allait connaitre le même sort en s’éclipsant lors des deux mondiaux suivants, période du début de la carrière internationale de Krimau. Lors des éliminatoires du Mondial 1978 en Argentine, Les Lions ont été éliminés par l’Aigles de Tunisie suite aux tirs au but (4-2) après deux matches nuls (1-1) au retour au stade Menzeh à Tunis comme en aller au stade Père Jégo à Casablanca. Lors des éliminatoires du Mondial 1982 en Espagne, les Nationaux ont été également éliminés par les Lions Indomptables du Cameroun après deux défaites (2-0) au match aller à Kenitra et 2-1 au match retour à Yaoundé.
Mais la 3e restait la bonne pour Krimau qui ira au Mondial 1986 au Mexique, le second de ce pays américain après celui de 1970. C’était une belle occasion pour Krimau et ses coéquipiers de revivre les souvenirs de l’équipe nationale précédente du capitaine Driss Bamous, Ould Hoummane, Ghandi, Ghazouani… et tant d’autres ayant laissé de très bonnes impressions : défaite difficile (2-1) devant l’Allemagne de Beckenbauer qui a été menée au score en première mi-temps, défaite déméritée devant le Pérou de Cubillas (3-0) et nul précieux face à la Bulgarie (1-1).
Grand joueur professionnel d’Europe de l’époque, Krimau avait donc eu le mérite de renforcer une belle ossature de joueurs locaux du championnat national à l’exception de Mustapha El Haddaoui et Aziz Bouderballa qui venaient d’effectuer leur première expérience professionnelle en Suisse, le Rajaoui à l’équipe Lausanne et le Wydadi à celle de Sion. Sous la houlette de l’entraineur Mehdi Faria, les Lions de Krimau avaient annoncé la couleur avant ce Mondial 86 où ils ont dominé les éliminatoires africaines de la tête et des épaules. Durant le Mondial, l’aventure était des plus belle car les Lions ont terminé premiers de leur groupe grâce à la victoire large du troisième match sur le Portugal 3-1 (avec un superbe but de Krimau et un doublé d’Abderrazzak Khairi), et les deux matches nuls contre l’Angleterre et la Pologne sur le même score de (0-0).Krimau et les Lions qui avaient eu le mérite de continuer à évoluer dans leur fief au célèbre stade de Guadalajara grâce à leur statut de tête de groupe, n’ont cédé en huitièmes de finale face à l’Allemagne que sur un petit but marqué par Lothar Matthäus sur un coup francà 2 minutes du coup de sifflet final par Lothar Matthäus. C’était une fin en apothéose pour Krimau et les Lions qui restent fiers d’être les premiers à passer le cap des poules en phase finale d’une Coupe du monde dans l’histoire du Continent africain.
Krimau, lui, qui a totalisé en tout 17 sélections et 5 buts marqués, allait tirer sa révérence au terme de la Coupe d’Afrique des Nations organisée au Maroc 1988 où les Lions avaient été contraints de terminer en 4e place tout comme lors de la CAN 1986 disputée en Egypte.
Après avoir raccroché les crampons, Krimau est resté lié au football mais en portant d’autres casquettes, celles d’entraîneur, de président de l’Association des footballeurs marocains professionnels et internationaux, de consultant pour la télévision marocaine… jusqu’à aujourd’hui où il est également consultant chez nos confrères de Radio Mars.
Un parcours riche, ici et là, d’un footballeur qui a vraiment marqué son époque…
Rachid Lebchir