Maroc-CEDEAO: une intégration logique, légitime et porteuse d’apports considérables

Si le retour au sein de l’Union africaine (UA) a repositionné le Maroc au cœur de la famille institutionnelle africaine, le Royaume, aujourd’hui à deux pas d’intégrer officiellement la Communauté économiques des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), fait montre de son engagement et de sa volonté réelle de contribuer concrètement, en tant qu’acteur majeur, à l’essor d’un continent tourné vers l’avenir.

Faire partie intégrante de cet espace économique sous-régional n’est désormais pour le Maroc qu’une question de formalité d’usage. Le 51e Sommet de l’organisation a, en effet, donné son accord de principe, en juin dernier à Monrovia, à la demande déposée quelques mois auparavant par le Royaume pour intégrer, en tant que membre à part entière, la CEDEAO.

Les leaders des 15 pays membres ont instruit la commission de la CEDEAO d’examiner les implications d’une telle adhésion conformément aux dispositions du traité révisé de la Communauté et de soumettre les résultats à sa prochaine session ordinaire à laquelle a été invité officiellement SM le Roi Mohammed VI.

Logique, légitime et porteuse de bienfaits et d’apports considérables pour les deux parties, l’intégration du Maroc au sein de la CEDEAO ne peut que l’être, vu les liens forts et multidimensionnels de coopération qu’entretient, d’ores et déjà, le Royaume avec les différents pays de cet espace sous-régional. C’est une nouvelle consécration d’une diplomatie Royale déployée tous azimuts au service du développement et de l’épanouissement du Continent.

De l’avis du Directeur de l’Observatoire des menaces terroristes, des radicalismes, des risques criminels et cindyniques (OM2R), le Sénégalais Abdoul Latif Aidara, l’accueil favorable réservé par les 15 membres de la CEDEAO à la demande d’adhésion du Maroc, est «un succès diplomatique» justifié par l’ancrage du Royaume dans la région.

Le Maroc est «géographiquement bien ancré dans l’Afrique de l’Ouest et ses efforts inlassables pour préserver ses racines africaines justifient un tel succès», a affirmé à la MAP le professeur Aidara, notant que « dans le contexte de cette Afrique composée de systèmes étatiques imbriqués et interdépendants, le Maroc retrouve sa famille africaine après son retour dans l’Union africaine ».

Déployée sous l’impulsion de SM le Roi Mohammed VI, l’ouverture du Royaume sur l’Afrique est citée, aujourd’hui, en modèle réussi de partenariat sud-sud et les rapports privilégiés avec la Sous-région de l’Afrique de l’Ouest constituent le fer de lance d’une approche d’échanges gagnant-gagnant adoptée corps et âme par le Maroc dans ses rapports avec le Continent.

Qualifiée d’«aubaine pour les deux parties» par le ministre sénégalais chargé du Budget, Birima Mangara, l’adhésion du Maroc à la CEDEAO serait bénéfique aussi bien pour le Royaume que pour la communauté ouest-africaine.

Le Maroc est très attentif à tout ce qui se fait en Afrique de l’Ouest et mesure tout l’intérêt économique de cette région pour le Royaume «avec un marché ouvert de plusieurs centaines de millions de personnes», a souligné Mangara récemment dans un entretien publié par le quotidien à grand tirage «Le Soleil», notant que l’existence de deux géants (ndlr. Le Maroc et le Nigeria) dans un même espace ne devrait pas gêner, «ça devrait même être une stimulation et un gain économique pour les autres pays».

En termes d’intérêts, l’intégration du Maroc en tant que 16ème membre de la CEDEAO, sera porteuse d’apports considérables aussi bien pour le Royaume que pour ce groupement régional. C’est une nouvelle dynamique qui bénéficiera au Maroc et aux autres membres et permettra à la Communauté régionale de devenir la 16ème puissance économique au niveau mondial.

Pour l’économiste sénégalais Kadialy Gassama, l’adhésion du Maroc qui possède un important capital de solidarités humaine, historique et culturelle avec les Etats autour du Sahara, «constitue une donne majeure pouvant indubitablement vivifier l’économie de la région».

La longue absence du Maroc de l’UA pendant plus de trois décennies n’a pas empêché le Royaume de tisser des « liens économiques forts » avec presque l’ensemble des Etats du continent, souligne Gassama dans une tribune, publiée récemment dans la presse, mettant en exergue la stratégie de partenariat gagnant-gagnant développée par le Maroc en Afrique.

Fruit et conséquence d’une action de longue haleine, entreprise par le Maroc sous la conduite clairvoyante de SM le Roi Mohammed VI, l’adhésion à la CEDEAO, comme la réintégration il y’a quelques mois de l’Union africaine, consolident ainsi l’africanité du Royaume et renforcent, si besoin en est, son enracinement continental.

Hassan Aourach (MAP)

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