Un rapport publié conjointement par l’Organisation des Nations-Unies et par le Ministère congolais des Affaires Sociales et de la Santé a révélé que plus d’un tiers des congolais vivant dans le département du Pool, soit près de 81.000 personnes, sont prises sous le feu nourri des soldats de l’armée nationale congolaise et des milices de Frédéric Bintsamou communément appelé Pasteur Ntumi.
Aussi, en profitant d’une réunion tenue ce mardi 3 Octobre avec les sages et les notables du Département du Pool, le Président Sassou Nguesso a déclaré vouloir chercher à « dégager les pistes d’une sortie de crise » afin qu’il soit mis fin aux hostilités et, par voie de conséquence, aux exactions dont sont victimes les habitants de cette région. Invoquant sa qualité de «père de la Nation» le Chef de l’Etat, rappelant que « personne ne sera tué » dès lors que la Constitution du Congo «interdit la peine de mort» a invité les «Ninjas» conduits par le Pasteur Ntumi à «sortir des forêts» et à rendre les armes dont ils disposent et qui leur seront rachetées par les autorités pour permettre leur réinsertion sociale.
Reprise par le quotidien «Les dépêches de Brazaville», la déclaration faite par le Président réfute le caractère «politique» de la rébellion. Evoquant, par ailleurs, le cas de son rival Guy Brice Parfait Kolélas qui «siège à l’Assemblée et qui vaque tranquillement à ses occupations», le président Sassou Nguessou ne trouve aucune justification au choix fait par le pasteur Ntumi de rejoindre le maquis et de basculer dans une « violence aveugle».
Mais qui est ce pasteur et pour quelles raisons a-t-il rejoint le maquis pour se soulever contre l’autorité du chef de l’Etat ?
Ancien chef rebelle pendant la guerre civile, Frédéric Bintsamou était devenu un des plus proches conseillers de Sassou Nguesso en 2003. Mais s’étant un peu trop rapproché, lors des élections d’Avril 2016, du leader de l’opposition et candidat malheureux auxdites élections Guy Brice Parfait Kolélas, l’intéressé avait été accusé par son ancien mentor d’avoir porté atteinte à la sûreté de l’Etat; ce qui semble, à première vue, l’avoir contraint à prendre le maquis.
Enfin, la déclaration faite à l’issue de la rencontre entre le Président Congolais et les notables du Département du Pool va-t-elle pousser le Pasteur Ntumi à réintégrer la vie civile ? Le Président Sassou Nguesso va-t-il tenir parole et le laisser vaquer tranquillement à ses occupations ? Les deux hommes vont-ils parvenir à trouver le compromis nécessaire au retour de la paix au Congo-Brazzaville ? Autant de questions que se posent tous les congolais qui aspirent à vivre dans un pays où règnerait la paix et de la concorde…
Nabil Bousaadi