La dernière session du Conseil de la région Souss Massa dont l’adoption du budget 2018 était au cœur du débat, a constitué un tournant capital dans le parcours de la nouvelle formule de l’action régionale. Au-delà du projet fort ambitieux soumis à l’assistance par le président du Conseil, ainsi que le message de préambule, non moins pertinent, du Wali de la région, on a eu droit à un échange délibératoire de haute qualité, notamment du bâtonnier Abdelatif Ouammou ou encore de l’expert Jamal Diwany, de la députée Amina Malainine et bien d’autres intervenants.
En effet, hormis quelques interventions dont les auteurs versent encore dans des questions d’ordre local réducteur, on aura aussi relevé que les soucis à caractère régional l’emportaient, de façon progressive, sur les errements bornés. Cette perception globale de la mission régionale était, en fait, revigorée par le contenu consistant du projet, fondé sur une impulsion accrue des ressources des investissements. Il n’en demeure pas moins non plus, que les préoccupations sociales étaient omniprésentes, dans les divers aspects de l’économie régionale, en corrélation avec la stratégie nationale.
Cette nouvelle vision inclusive s’insère alors dans une dynamique volontariste, visant à faire de la Région une locomotive féconde et compétitive, dans l’échiquier de l’essor national. Il est bien certain que la région Souss Massa renferme un potentiel naturel et économique, de nature à transformer ses atouts en générateurs d’opportunités d’emplois et de richesses, afin de combler les déficiences en matière de territoires précaires et des populations déshéritées. Pour ce faire, il aura donc fallu repenser le concept régional, en conformité avec les attributions de la régionalisation adoptée, il y a juste quelques années. Cette refonte régionale repose inéluctablement sur l’optimisation efficiente de la gouvernance, de la valorisation soutenue des compétences humaines et de la capitalisation intelligente des potentialités naturelles et économiques de la région…
A cet égard, on notera, avec un certain satisfecit mesuré, la focalisation braquée essentiellement sur des créneaux d’envergure, pouvant générer l’accès au développement escompté. Au niveau de la fortification des apports socioéconomiques, on aura apprécié, la conclusion, entre autres, de trois conventions fondatrices, à même de maximaliser toutes ces aspirations. Tout d’abord, la création de la plate-forme spécifique au bassin des chantiers navals en vue de mettre en fonction une forte redynamisation halieutique, en termes de pêcheries et d’industrie de transformation. Ensuite, la fondation d’un pôle Technoparc Sous Massa pour mettre en évidence les capacités inventives et les aptitudes des espaces de création. Enfin, la mise en place d’une zone franche, susceptible de raviver l’action entrepreneuriale et les activités économiques, au côté des différentes infrastructures pour appui des sites de l’industrie et des centres de la recherche.
Il va sans dire que cette nouvelle orientation incitatrice, insufflée dans les veines de la région Souss Massa présente, à coup sûr, des indicateurs d’une prouesse régionale fortement attendue. Il ne fait donc pas de doute que l’instauration de cet engouement affiché nécessitera également une large mobilisation de toutes les composantes régionales autour de ces performances, afin de réunir et solidifier les conditions endogènes nécessaires de l’expansion multiforme de la région, dans l’espoir de drainer davantage les soutiens exogènes de l’Etat, du privé, de la coopération internationale. Car, comme cela a été bien évoqué, au cours de ladite session d’octobre, c’est en forgeant les exigences de l’intérieur qu’on pourrait convaincre les fonds de l’extérieur.