La pilule est dure à avaler! Le Groupement des importateurs de véhicules pour l’équité tarifaire (Givet) déplore la hausse des droits de douane du régime commun prévue par le Projet de Loi de Finances (PLF 2018). Selon ses représentants, elle menacerait sérieusement l’activité des importateurs de voitures asiatiques et pourrait, du reste, avoir l’effet inverse de celui que l’Exécutif escompte.
Les importateurs de voitures asiatiques sont globalement restés zen toutes ces années lors desquelles ils ont été soumis à un régime tarifaire autrement moins avantageux que leurs concurrents qui acheminent des véhicules en provenance des pays de l’Union européenne, liés au Maroc par des accords de libre-échange. Pour rappel, les droits de douane sont de 17,5% pour les véhicules importés d’Asie contre 5,5% pour ceux provenant de l’UE.
Représentés par le Givet, ils avaient tenté de faire bouger les choses au début de la décennie actuelle, d’abaisser les droits de douane à 10% afin d’instaurer une concurrence moins déloyale entre les différents acteurs du marché du neuf. Mais ils n’avaient pas eu gain de cause et ont dû assister, entre 2008 et 2017, à la disparition, sur le marché marocain, de pas moins de douze marques asiatiques. Seuls les distributeurs les plus puissants et ceux qui importent une partie de leurs véhicules des usines européennes des marques qu’ils représentent ont pu survivre.
Cependant, suite au dévoilement du PLF 2018, qui prévoit le relèvement des droits de douane du régime commun de 17,5% à 20% et de 25% à 30% sur les importations en provenance des pays d’Asie, le Givet estime que c’est la goutte qui fait déborder le vase.
Effets inverses?
Ses représentants sont montés au créneau, dénonçant avec véhémence cette aggravation du différentiel entre leur régime tarifaire et celui de leurs concurrents, qui pourrait être synonyme, sur notre marché, de mise à mort d’autres marques asiatiques.
Dans un communiqué qu’ils ont fait parvenir à la presse, ils expliquent que l’Exécutif vise, avec le PLF 2018, trois objectifs : «l’augmentation de la recette douanière, la réduction de la balance commerciale et l’encouragement de la production locale». Mais, selon eux, cette mesure produira des effets inverses de ceux qui sont escomptés. Les conclusions de simulations que le Givet a commandées (à des organismes indépendants) sont sans appel : L’Etat devrait enregistrer un manque à gagner de 20 millions de dirhams, dû à une baisse du volume des importations de 10%, ce qui se traduira par une baisse de la TVA de 27 millions de DH, quand l’augmentation des droits d’importation représentera une recette additionnelle de 7 millions de DH seulement.