Depuis des années, la Cour des comptes ne cesse d’interpeller les universités marocaines à disposer d’un système d’audit et de contrôle interne, leur permettant d’être transparentes dans leur gestion. Ce vœu pieux de la cour des comptes sera enfin réalisé. Lundi dernier, le «projet audit et contrôle interne à l’université marocaine», dans le cadre du programme ERASMUS, a été présenté à Rabat. Objectif : renforcer les capacités des universités marocaines et améliorer la gouvernance du secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique».
La capacité d’accueil des universités marocaines a plus ou moins doublé au cours des dernières années. A titre d’exemple, en 6 ans, l’effectif de l’université Abdelmalek Essaâdi a plus que quadruplé, passant de 20.738 en 2009-2010 à plus de 83.000 étudiants, en 2016-2017. Dans un tel contexte, il devient nécessaire de créer une fonction interne, permettant de gérer cette évolution. Dans ce cadre, le projet mené par Erasmus vise concrètement à mettre en œuvre des outils permettant la prévention des dérives et la maîtrise de la gestion et du fonctionnement des universités marocaines. Entre autres mesures, le projet vise à élaborer un système de contrôle interne et d’audit au sein des universités du Royaume. Il s’agit en outre de favoriser un management dynamique en lieu et place d’une gestion administrative purement statique. Sans oublier d’améliorer les pratiques de gestion au profit des partenaires de l’université marocaine.
Selon le directeur de la direction du budget et des affaires générales auprès du secrétariat chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Abdelilah Afifi, ce projet regroupe six universités marocaines et six universités européennes, en plus du ministère de l’enseignement supérieur. Il s’inspirera des modèles qui existent dans les universités européennes. A en croire ses propos, le projet audit et contrôle vise davantage à respecter l’application des règles et procédures de gestion financière et comptable. Dans le cadre de ce projet, les universités seront dotées d’outils informatiques performants leur permettant de mener à bien l’audit et le contrôle interne, a confié pour sa part Hassan Ezbakhe, vice-président de l’Université Abdelmalek Essaadi, qui assure la coordination d’Erasmus conjointement avec l’université de Vigo en Espagne.
Celui-ci a d’ailleurs souligné que «la Cour des comptes n’a cessé de rappeler, aux organismes audités, dont une grande partie des universités nationales, la nécessité de disposer d’un système d’audit et de contrôle interne devant veiller à la protection des principes et valeurs de la bonne gouvernance et de la transparence dans la gestion».
C’est lors d’un séminaire axé sur la présentation du contexte juridique et organisationnel de l’université marocaine, que ledit projet a été présenté. Organisé par l’université Abdelmalek Essaâdi, en collaboration avec le ministère de l’enseignement supérieur et l’université Mohammed-V de Rabat, ce séminaire aborde des thématiques telles que «l’exercice du contrôle financier de l’État sur les établissements et entreprises Publics: quels enjeux pour les universités marocaines?», «la gouvernance de l’université marocaine, le système d’information comptable et financier des universités marocaines un outil incontournable au service de l’audit et le contrôle interne».
DFE