C’est un message fort que le Maroc veut délivrer avant l’échéance décisive du 13 juin prochain. Dans sa note d’information destiné à éclairer les pays membres de la FIFA sur les atouts du Royaume, le Comité de candidature Maroc 2026 a d’abord dressé un comparatif entre l’état des lieux en 2003, date de la dernière tentative nationale pour organiser cet événement, et ce qu’il en est aujourd’hui.
En somme, « le Maroc a connu une croissance et un développement soutenus qui lui permettent plus que jamais d’accueillir la Coupe du Monde ». En l’intervalle de 15 ans, les indicateurs majeurs ont doublé, voir triplé, que ce soit au volet du PIB (x2,1), de la couverture du réseau autoroutier (x2,5), de la capacité des aéroports (x2,4), de celle hôtelière (x2,6), des arrivées touristiques (x2,1) ou encore, sportivement parlant, le nombre de stade de plus de 40.000 places (x3). Cette évolution démontre, selon la note, qu’ « en dépit de l’échec de la précédente candidature en 2003, le Maroc a continué de se développer à l’aide de politiques ambitieuses » pour, en d’autres termes, signifier au monde que les promesses faites en 2003 n’étaient pas des paroles en l’air mais que le pays a des plans et des stratégies de développement qu’il poursuivra indubitablement.
Une puissante connectivité au reste du Monde
Dans les grandes lignes de cette note de 17 pages, 5 arguments majeurs sont mis en avant. Le premier est celui du transport, et le Maroc y tire son épingle du jeu face au puissant réseau de ses trois rivaux. La connectivité du premier aéroport du Royaume, celui de Mohammed V à Casablanca, à 13 grands hubs internationaux, permet au d’être relié à 170 pays en une escale seulement. En termes de vols directs, le Maroc est directement connecté à 52 pays et 110 villes dans le Monde.
En conséquence, la couverture aéroportuaire du Maroc permet des vols directs entre les grandes capitales et les villes hôtes, ainsi que des vols domestiques courts. Tous les aéroports des villes hôtes ont jusqu’à 5 liaisons quotidiennes avec Casablanca. Ces aéroports présentent l’avantage d’être proches des centres-villes (27 km en moyenne).
Une fois arrivés, les touristes pourront rallier les villes hôtes par l’autoroute ou le train «de façon abordable», précise la note en précisant le temps nécessaire au différents trajets entre Casablanca et les villes hôtes, et donne même des estimations de prix pour les touristes au niveau du transport, de l’hébergement et des repas.
Un havre de paix et de sécurité
Le comité de candidature n’a pas omis de jouer la carte de la sérénité dont jouit le Royaume dans un monde où la menace terroriste est bien réelle. Le Maroc figure parmi les pays les plus sûrs du monde et a été épargné par les actes de terrorisme au cours des dernières années. Il fait aujourd’hui partie des pays du monde les moins impactés par le terrorisme (0.077 sur l’index Impact of Terrorism du Global Terrorism Index, classé dans le top 40 des pays).
La carte environnementale, un atout non négligeable
Au volet écologique, «L’impact environnemental d’une compétition à 48 équipes au Maroc sera inférieur à la précédente Coupe du Monde avec 32 équipes», indique le document. L’Impact carbone d’une Coupe du Monde au Maroc sera de 2,3 T CO2, bien en dessous de celui de l’édition Sud-africaine (2,8 T CO2) ou celle Brésilienne (2,7 T CO2), et pour cause, les courtes distances internationales à destination du Maroc. L’Europe est le premier émetteur de fans internationaux voyageant durant une Coupe du Monde, et le Royaume peut être atteint à partir de la plupart des destinations européennes par des vols de 2 à 4 heures, ce qui réduit les émissions des avions. Idem, la compacité du pays y joue un grand rôle car, une fois au Maroc, les courtes distances inter-villes contribueront à réduire les émissions de CO2 liées au transport.
De même, les stades modulaires hérités de la compétition seront pérennisés grâce à la diversité de leurs usages ultérieurs et leur impact environnemental limité. «En accord avec les meilleurs standards internationaux, les stades marocains se caractériseront par la flexibilité et la diversité de leurs usages et seront gérés de manière durable et responsable», peut-on lire dans la note.
Le Maroc tient ainsi à démontrer son engagement en faveur du respect de l’environnement et du développement durable, en esquissant dans le même document son implication dans la production d’énergies renouvelables. La note cite l’exemple de la centrale solaire Noor à Ouarzazate, dont la surface est équivalente à 3.437 terrains de football, avec pour objectif atteindre 52% du mixénergétique national et s’épargner 700 kt d’émissions de CO2.
Les droits TV, l’argument poignant
Au-delà de la rentabilité, la position du Maroc permettra aux fans de suivre les matchs aux heures optimales sans dégrader les conditions de jeu. Plus de la moitié des pays détenteurs des droits TV auprès de la FIFA pourront suivre 3 à 4 matchs par jours, ce qui ne sera pas le cas si la Coupe venait à être organisée dans le continent nord-américain.
Pour conclure, la note résume que «l’ambition du Maroc pour 2026 repose sur une vision claire, souhaitant montrer le meilleur du football aux yeux du Monde ». A travers tous les arguments précités et d’autres, le Royaume, «terre de football, s’engage à abriter en 2026 une Coupe du Monde impeccable : Célébrant le meilleur du jeu, et ses valeurs de tolérance, d’ouverture et de respect, offrant une expérience humaine authentique et léguant à la jeunesse Marocaine et Africaine un héritage durable».
Iliasse El Mesnaoui