En ces moments de vacances estivales, on se précipite pour drainer le maximum de touristes de toutes les régions du pays. Les établissements hôteliers, qui «chôment» durant presque toute l’année, s’apprêtent à s’assurer une certaine compensation lors de ces deux mois d’été.
Depuis des années, Agadir constitue la destination de prédilection de nombre de familles marocaines. Elles débarquent pour passer quelques jours sur sa marina, mais également pour profiter de la clémence de son climat, la quiétude et la stabilité. Hormis certaines structures hôtelières qui ont l’habitude de maintenir un taux de remplissage régulier pendant toute l’année, les autres attendent avec impatience cette période pour joindre les deux bouts.
Les moyens et petits hôtels fleurissent également aussi bien dans la zone balnéaire qu’au centre résidentiel. Le phénomène des résidences prend également de l’ampleur, plus particulièrement dans la zone dite Founty. Il se trouve maintenant qu’avec cet éventail d’offres hôtelières, les visiteurs sont face à une multitude de choix, en fonction de leur bourse. Il va donc falloir organiser toute cette panoplie d’offres, à travers le respect des normes arrêtées par le ministère de tutelle, en particulier celles relatives au classement des établissements touristiques (arrêté du ministre paru au bulletin officiel du 4 mars 2004).
Les structures hôtelières se doivent de suivre les normes minimales dimensionnelles, fonctionnelles et d’exploitation. Elles ne sont pas, outre mesure, dispensées des critères et conditions de droit commun en matière, notamment d’urbanisme, d’habitat, d’hygiène, de sécurité et d’accessibilité aux personnes handicapées. Or, combien d’établissements touristiques à Agadir remplissent réellement toutes ces exigences ? Toutes les dispositions techniques ne sont pas, pour une bonne partie, prises pour garantir une isolation thermique et phonique au niveau de l’ensemble des locaux et dépendances de l’établissement et notamment au niveau des chambres.
En effet, pour éviter toutes les nuisances sonores, les suites, les appartements et les chambres d’un hôtel classé situé en milieu urbain doivent être équipés d’un système de double-vitrage au niveau des baies vitrées. D’autre part, les locaux du personnel doivent être en parfait état de propreté munis d’un système de ventilation adéquat, bien équipés et comprendre un réfectoire, une salle de repos, des sanitaires et douches séparées hommes, femmes …Au niveau des prestations de service, l’hôtel classé doit obligatoirement disposer de personnel issu d’une école hôtelière, selon le classement allant de 55% à 15%, et immatriculé à la CNSS, conformément à la réglementation en vigueur.
Peut-on, donc, affirmer que nos hôtels dans une ville à vocation touristique respectent pleinement ces normes ? Rien qu’au niveau du personnel, on remarquera que même les unités les plus huppées transgressent cette règle car elles continuent de tourner le dos aux lauréats de l’école supérieure du tourisme et se contentent des employés sans formation mais recrutés pour des missions souvent extra hôtelières. Mis à part quelques directeurs issus de ces hauts centres de formation reconnus par l’Etat, les autres sont loin de se plier à ces critères.
S’agissant de l’hygiène, c’est là un déficit qui continue à affecter un bon nombre de nos hôtels qui ne respectent pas toujours les normes hygiéniques. Dans un autre registre en rapport avec le secteur touristique, il y a lieu de constater que l’organisation au niveau de la restauration est loin d’être mise en application. Le classement fourchette se fait dans l’ignorance et le clientélisme. Il convient également de déplorer fortement le fait que des cabarets régis par le cahier des charges et autorisés à ne faire que cela, se transforment en restaurants pendant le jour à des prix cassables, portant ainsi préjudice à leurs collègues dont l’autorisation est limitée à ce genre de service.
Au même titre, on déplorera aussi le fait qu’un snack autorisé à ne servir que les repas froids s’adonne illégalement à la restauration avec la mise en place des couverts à des tarifs compétitifs, alors que, juste à côté, se trouve un restaurant autorisé pour ce genre de prestations. C’est déloyal et injuste. Le cabaret c’est le cabaret, le restaurant c’est le restaurant et le snack c’est le snack, à chacun sa spécificité et son autorisation qu’il faut respecter à la lettre. Mais, qui se chargera de faire respecter les variances des professions touristiques ? Chacun doit assumer ses responsabilités car il y va de l’intérêt de la ville et de son image de marque.