Casablanca et ses visiteurs vivent mal cette saison estivale. C’est un constat. En effet, des travaux de réaménagement de certains sites, d’élargissement de certains boulevards, d’entretien de certaines chaussées ou simplement de bricolage au niveau de quelques voiries sont lancés et exécutés, en même temps, à des heures de pointe et à longueur de journée.
Du coup, des embouteillages énormes sont provoqués transformant des zones en boucans d’enfer, à cause des klaxons des automobilistes, et des poussières des chantiers qui étouffent les populations. Les parages de certains sites se transforment en brasier sous les effets des vents et les vagues de forte chaleur.
Cet état des lieux est aggravé par le manque de signalisation des travaux sur des panneaux d’affichage pour informer les automobilistes et les piétons des dangers que ces chantiers présentent sur la circulation. Dans la zone de Aîn Diab, la beauté du paysage, qui attirait les habitants de la ville et ses visiteurs en vue de respirer et de se dorer aux bienfaits du soleil entre terre, ciel et mer, a complètement disparu cet été à cause de l’anarchie découlant du déroulement des travaux et de leur désorganisation sur les lieux. Pis encore, cette anarchie est devenue source de malheur et de déprime de la population de la ville.
L’accident mortel, ayant coûté la vie, tôt lundi dernier, à Mme Pierrette M’jid sur la chaussée du boulevard, aurait pu être évité si une voie réservée aux piétons était aménagée dans le cadre des travaux de réaménagement de la zone. Il faut dire que les piétons se trouvent obligés, à leurs risques et périls, de partager la voie avec les automobilistes. Du côté de l’Est, sur l’axe autoroutier de la Métropole, des travaux d’entretien de certains ponts sont effectués à des heures de pointe. Ce qui perturbe la circulation en cette période de vacances. Le constat est le même sur le boulevard Ouled Ziane qui connait des centaines de passages d’autocars par jour, accédant ou quittant la gare routière Ouled Ziane.
Dans les parages de la gare ferroviaire «Casa-port», la situation n’est guerre reluisante. Le mouvement des ouvriers se mêle à celui des piétons et des voyageurs, générant un spectacle désolant dans la zone qui connait d’ailleurs l’affluence d’une autre population liée au port et à ses activités. Cet état de choses n’est pas sans se répercuter également sur le tourisme dans la ville blanche, qui est classée cinquième destination touristique africaine, en accueillant plus d’un millions de visiteurs étrangers.
C’est dire que les répercussions négatives de la manière dont sont gérés les travaux dans la métropole sont innombrables.Ainsi, un programme de construction provoque une destruction. On construit d’un côté et on détruit de l’autre. Si les travaux d’aménagement et de réaménagement sont nécessaires pour le développement de la métropole afin d’être plus attractive et plus compétitive à l’échelle continentale et au niveau mondial, force est de constater que la programmation des chantiers et la manière dont sont menées les œuvres ternissent l’image de la capitale économique du pays.
B.Amenzou