On les appelle SDF (sans domicile fixe), appellation créée pour adoucir le sens de la réalité, changeant du coup la perception des choses, en cachant le sens réel du mot, alors qu’ils sont des sans abri, des vagabonds et des itinérants.
A Casablanca, leur nombre ne cesse de croitre ces derniers temps. Des Subsahariens, ayant fait escale au Maroc dans le cadre de leur périple à la recherche de conditions de vie humaines sur l’autre rive, mais aussi des Marocains, natifs des différentes régions du royaume, mis au banc de la société par la rigueur du destin et l’injustice des hommes.
Les uns et les autres, qui errent la journée dans la capitale économique du pays, y mendient, se retrouvent le soir dans un camp, un immense dortoir, bâti informellement dans les parages de la gare routière Ouled Ziane. Leur proximité de la gare routière laisse entendre qu’ils sont de passage dans la ville. Mais, le provisoire n’a que duré, dure et perdure encore. En très grande majorité des Subsahariens, pratiquement toute l’Afrique subsaharienne y est représentée, ces milliers de vagabonds, sont devenus aujourd’hui une réalité du paysage, un phénomène social, un danger pour leur vie et celle des riverains. Bref, une véritable bombe sociale.
Pratiquement, tous les jours des affrontements éclatent entre ces Subsahariens et les riverains. Des bagarres, des jets de pierres, des cris, des agressions et tous les autres comportements dangereux ponctuent l’atmosphère de ce campement informel, gardé et géré par des Subsahariens. Les plus forts font imposer leurs lois aux autres.
La situation est devenue tellement insoutenable que des riverains réclament, protestent contre ce désordre qui menace leur sécurité et transforme leur vie en cauchemar. Dernièrement, des incendies ont failli provoquer une catastrophe humaine sur les lieux. Les pluies diluviennes de la saison ont complété le reste, inondant ce dortoir informel, mettant ses «locataires» dans des conditions inhumaines.
Ce phénomène est en passe de déstabiliser cette zone mouvementée de Casablanca, qui a perdu son identité. On ne sait plus dans quelle contrée de l’Afrique, l’on se trouve dès qu’on traverse les ruelles jouxtant ce campement informel ? Dans le nord de l’Afrique ? Dans l’Afrique subsaharienne ? Et pas loin de cette zone, les SDF originaires de la Syrie aggravent la noirceur du tableau.
Un triste tableau. Toute cette population fait la manche durant la journée au niveau des ronds-points de Casablanca pour pouvoir survivre, provoquant d’autres spectacles désolants sur les lieux, sans parler des agressions dont sont victimes des automobilistes qui ne répondent pas à la demande de charité de certains quémandeurs subsahariens et autres.
Ainsi, un phénomène engendre un autre, plusieurs autres, créant le nid favorable à des comportements agressifs, violents, des maladies…et au bout du compte, le chaos. Il est donc souhaitable d’agir avant qu’il ne soit trop tard. Vaut mieux prévenir que guérir.
B.Amenzou