C’est à travers leur industrialisation que les pays et les nations se dotent des piliers et des leviers nécessaires à leur décollage économique ainsi que des moyens les plus performants pour assurer leur développement, a affirmé Aicha Lablak, présidente du Groupement parlementaire du progrès et du socialisme (GPPS – PPS).
Elle intervenait lors de la séance plénière du 18 décembre, au cours de laquelle la Chambre des Représentants a adopté le projet de loi de finances 2018, à l’issue d’une deuxième lecture. Dans une intervention au nom des groupes et du groupement de la Majorité, Lablak s’est félicitée des bonnes relations de réactivité positive et de coopération fructueuse entre le parlement et le gouvernement.
C’est ce climat positif qui a permis de se prononcer positivement au sujet de la grande partie des amendements présentés par les Conseillers et qui concordent avec ceux émanant de la Chambre des représentants, a-t-elle dit.
Un souffle social nécessaire
Il s’agit surtout des amendements qui tiennent compte des besoins sociaux, des revendications des différentes couches sociales et des opérateurs économiques et sociaux et qui renforcent, par la même, l’action déployée par le gouvernement pour que le présent projet de loi de finances revête le souffle social nécessaire que requiert la délicate conjoncture du pays.
Le présent débat offre aussi l’occasion de confirmer les avis exprimés par les groupes et le groupement de la Majorité lors de la première lecture du texte, qui soulignent la nécessité d’accorder la priorité à la production de la richesse, à la création des opportunités d’emploi des jeunes, à la réduction des disparités sociales et spatiales et à la mise en place de véritables infrastructures stratégiques industrielles, étant donné que l’industrialisation est le pilier et le levier les plus performants qui permettent aux pays et aux nations de réaliser leur décollage économique, selon la députée.
Aujourd’hui, le Maroc est appelé à poursuivre des politiques publiques visant surtout l’encouragement et l’orientation des investisseurs vers les activités industrielles au lieu d’aller investir dans des secteurs, qui permettent de réaliser facilement et rapidement des bénéfices et dont l’impact est limité sur l’œuvre de développement dans son ensemble, a-t-elle ajouté.
Les débats autour des lois de finances constituent en fait les moments les plus propices pour s’arrêter sur les développements de la situation économique et sociale du pays. Ils offrent aussi l’occasion de procéder à l’évaluation à mi-chemin de la mise en œuvre par le gouvernement de ses engagements contenus dans son programme, sur la base duquel il avait obtenu la confiance du parlement.
Abordant les mesures prises par le gouvernement pour mobiliser les fonds nécessaires à la couverture du déficit budgétaire, Aicha Lablak a indiqué que le gouvernement a décidé de transférer des établissements publics au secteur privé. Elle a fait savoir que cette opération doit être menée dans le respect d’un certain nombre de principes politiques, fondés sur la préservation des secteurs de nature stratégique dans le giron du secteur public avant d’appeler à une évaluation approfondie et transparente des effets économiques et des répercussions sociales de l’opération de privatisation, dans le but ultime de préserver l’intérêt de l’économie nationale et de sa force de compétitivité, de protéger le pouvoir d’achat des citoyens et la qualité des services publics en particulier ceux ayant trait à la nouvelle génération dans les domaines de la santé, de l’enseignement, de l’emploi, du logement et de l’environnement. Et ce dans la perspective de réaliser la justice sociale et spatiale et l’égalité dans l’accès à ces services, a-t-elle noté.
Réaliser la justice fiscale
Elle a en outre salué l’engagement du ministère de l’économie et des finances d’organiser un colloque national sur la fiscalité, dont l’objectif est de procéder aux révisions fondamentales nécessaires et d’en évaluer l’impact économique et social à la lumière notamment des exonérations et autres avantages concédés. Et ce dans le but aussi d’assurer à la fiscalité nationale la stabilité requise d’une part et de parvenir d’autre part à réaliser la justice fiscale escomptée, qui constitue l’une des principales illustrations de la justice sociale et de la répartition équitable des richesses.
C’est aussi le meilleur moyen de supporter de manière solidaire et appropriée les charges publiques, a-t-elle martelé.
C’est pourquoi, l’on estime que les mesures et dispositions prises dans le cadre de la loi de finances 2018 constituent une entrée vers le nouveau modèle de développement du pays, lequel doit être volontariste, inclusif et capable de présenter les solutions économiques et sociales nécessaires à la promotion de la situation du pays et à son assainissement de tous les aspects des monopoles, des rentes, des prévarications et des abus d’influence, dans le but de rétablir la confiance des citoyens dans les instituions constitutionnelles et la politique du pays et de réaliser le projet social fondé sur la justice, l’égalité et la répartition équitable des richesses. Un projet social imprégné de l’esprit d’appartenance à la nation et des valeurs du progrès et de la modernité dans le cadre de l’Etat national démocratique à même d’assurer la réalisation du développement économique et social escompté et à faire du Maroc une puissance influente au niveau régional, continental et international, a-t-elle ajouté.
A cette occasion, nous appelons le gouvernement, les syndicats et les employeurs participant au dialogue social à réagir positivement aux revendications des travailleurs et à déployer l’effort de communication requis pour dépasser les manifestations de tension et d’obstruction et ouvrir de nouvelles perspectives qui permettent la mobilisation de larges couches de la société pour aller de l’avant et de s’impliquer dans les grands chantiers des réformes du pays, a-t-elle dit.
M’Barek Tafsi