Les professionnels du secteur automobile ont saisi l’occasion de la 6e édition du Salon de l’Automotive Meetings Tanger-Med, organisée récemment sous le Haut Patronage de SM le Roi pour décortiquer le sujet de la convergence anticipée vers les objectifs des écosystèmes 2014-2020. Certes «le secteur automobile va bien au Maroc», a affirmé Elalamy, mais il serait prématuré de «crier victoire», car il s’agit d’un secteur «en mouvance permanente». Elalamy a insisté en outre sur l’impérieuse importance de la formation continue pour gagner ce pari.
Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie, de l’Investissement, du Commerce et de l’Économie numérique, s’est réjoui récemment à Tanger, à l’ouverture de l’Automotive Meetings Tanger-Med (AMT), de la bonne performance du secteur de l’automobile qui décidément «va bien», mais qui, pour aller de l’avant dans son élan, a besoin de la persévérance et des efforts soutenus de tous. Elalamy a saisi cette occasion pour présenter les réalisations du secteur automobile, en indiquant que celui-ci peut s’enorgueillir d’un capacitaire de production avoisinant les 700.000 véhicules par an (500.000 par Renault, et bientôt 200.000 par PSA).
Outre la création de 163.000 emplois (97% de l’objectif 2020), le Ministre a promis un taux d’intégration de 78% en 2020 contre seulement 50% actuellement. Ainsi, la branche de l’industrie automobile est aujourd’hui le premier exportateur au Maroc, avec des réalisations d’environ 70 milliards de dirhams (MMDH) sur un objectif de 100 MMDH, ce qui hisse le pays au rang de premier producteur de véhicules en Afrique, s’est félicité le ministre, ajoutant que l’automobile a pu attirer quelque 3 milliards d’euros (MM€) en sourcing (2 MM€ avec Renault et 1 MM€ avec PSA), lesquels chiffres «sont en train d’être révisés certainement à la hausse». L’automobile, c’est également 200 équipementiers installés au Maroc à la faveur d’un positionnement géographique exceptionnel, d’infrastructures routières, autoroutières, portuaires et industrielles de «très bonne qualité».
Outre ces différents facteurs industriels et logistiques favorables, les économistes et les professionnels du secteur s’accordent à dire que le Royaume tire son épingle du jeu grâce à sa stabilité politique et économique.
Objectif, 100 Mds DH CA à l’export
Quant à Mohamed Lacham, Président de l’Association marocaine pour l’industrie et la construction automobile (AMICA), il a souligné l’importance de développer la composante recherche et développement, et d’intégrer le développement durable, dont le recyclage et la valorisation pour s’engager en permanence dans une économie circulaire.
Cette manifestation a connu la participation du Directeur général de PSA Maroc, Rémi Cabon, qui a assuré, pour sa part, que l’usine Peugeot, basée à Kénitra, débutera en 2019 son activité par la production de véhicules conçus et développés au Maroc, avec un taux d’intégration prévu à 65%. Quant à Marc Nacif, Directeur général de Renault Maroc, il a indiqué que Renault Maroc réalise 10% de la production globale du groupe, faisant savoir que le groupe entend renforcer sa capacité de production et introduire prochainement de nouveaux modèles.
Elalamy s’est arrêté longuement sur les objectifs du secteur automobile, en précisant qu’il faut porter la production annuelle à un million de véhicules, et le chiffre d’affaires à l’export à 100 milliards de dirhams. Pour ce qui est de l’offre Maroc, il a indiqué qu’elle comprend la mobilisation du foncier, avec six zones franches opérationnelles ou en cours, un appui financier à l’investissement pouvant atteindre 20% du montant de l’investissement, une aide à la formation pouvant atteindre 6.000€ par personne, la mise en place prochaine d’un centre d’essai automobile et une offre spécifique aux joint-ventures.
Mais pour renforcer l’attractivité du Maroc, il est impératif de continuer à chercher de nouveaux constructeurs pour atteindre l’objectif d’un million de véhicules par an, d’encourager les joint-ventures et de développer les commodités identifiées par les constructeurs. En cela, le ministre de l’industrie a insisté sur l’apport incontournable de la formation, avant de conclure que «le tournant pour le Maroc dans le secteur de l’automobile est décisif» dans une conjoncture en mutation, notamment le Brexit et la saturation de l’Europe de l’Est en matière de ressources humaines, ce qui nécessite, a-t-il dit, de «retrousser ses manches pour gagner des marchés maintenant (et) saisir les fenêtres de tir» qui ne tarderont pas à se refermer.
Badr Atabi