Le PPS appelle à sortir de la situation de doute et d’immobilisme
Le Comité central du Parti du progrès et du socialisme, réuni samedi à Rabat, en sa quatrième session ordinaire, tenue sous la présidence des membres du Bureau politique Aicha Lablak (présidente de la session), Rachid Hammouni, Nadia Touhami, Azzouz Sanhaji, Rachid Roukbane, Khalid Naciri et Fatimzahra Barassat, a adopté, à l’unanimité après examen et débat, le rapport du Bureau politique présenté par le Secrétaire général du parti, Mohamed Nabil Benabdallah, un communiqué final présenté par Azzouz Sanhaji et le règlement intérieur du parti, présenté par Rachid Roukbane, membre du Bureau politique. Trois réserves ont été émises au sujet du règlement intérieur. Dans son intervention, le Secrétaire général a indiqué que cette session se tient six mois après la troisième session, et ce dans le cadre de l’action du PPS visant à intensifier son action, élever son rendement et ses performances et renforcer ses positions.
Le rapport du Bureau politique, un document de référence
Evoquant le rapport présenté, il a précisé qu’il ne s’agit pas d’un discours circonstanciel mais d’un document de référence, fruit d’un travail collectif de la direction du parti en tant qu’intellectuel collectif, organique et engagé ; un document qui vise l’analyse de la réalité nationale avec objectivité, abnégation et nationalisme sincère. Il ne se contente pas d’analyser et d’explorer la situation, mais s’efforce aussi de faire un travail prospectif, pédagogique et d’encadrement.
Ce qui ne doit guère surprendre, étant donné que le PPS est attaché à dire la vérité à haute voix et à attirer l’attention sur les défaillances de notre système dans le respect total des institutions et de la Constitution, a-t-il dit. En agissant de la sorte, le Parti du progrès et du socialisme se perpétue en préservant son identité tout en étant au service du pays et tout en étant fier de la justesse et de la pertinence de ses positions, note le rapport, qui fait observer que les positions qu’occupe le parti dans l’édification institutionnelle du pays ne lui permettent pas de traduire dans la réalité ses idées et ses options.
Il a toutefois rappelé que le tout ne se mesure pas par la taille, les chiffres et la culture d’exhibition, notant que les propositions, les positions et les orientations que porte le parti provoquent des échos favorables et des réactions qui suscitent la fierté dans des milieux différents, en particulier chez les sages de ce pays, qui ne sont mus que par l’intérêt général de leur pays.
Ce qui suscite aussi l’espoir de voir l’action du parti influencer le cours des événements, l’évolution de la situation dans le pays ainsi que les décisions prises dans l’intérêt du pays et du peuple, a-t-il ajouté.
L’integrite terrotoriale
Insistant sur l’importance que le PPS porte à la cause de l’intégrité territoriale du Maroc, le Secrétaire général du PPS a indiqué que c’est à travers le renforcement du front intérieur et les progrès à réaliser aux niveaux social, démocratique et économique que cette question sera résolue sur la base de la proposition marocaine d’autonomie des provinces du sud et le parachèvement de cette intégrité à travers la récupération de Sebta, Melilla et des îles Zaffarines colonisées. Cette position ne contredit en rien la nécessité pour le Maroc de poursuivre ses efforts politiques et diplomatiques à ce niveau, a-t-il dit, précisant que le parti enregistre les éléments positifs de la dernière résolution 2468 du 30 avril 2019 du Conseil de Sécurité de l’ONU.
Processus démocratique
Dans le cadre de cette analyse, le Secrétaire général du PPS a fait savoir que le processus démocratique dans le pays a connu une dynamique remarquable qui s’est traduite par la réalisation d’acquis aux niveaux politique, social, institutionnel et des droits humains.
Plusieurs questions ont été également traitées dans ce cadre, grâce à la conjugaison des efforts de Sa Majesté le Roi et des forces vives nationales, démocratiques, et à la convergence de leurs volontés. Ce qui a conféré au Maroc un aspect de singularité et des valeurs d’immunité, a-t-il estimé.
Dans le but de faire avancer ce processus, le PPS considère que la situation actuelle requiert de faire le point sur la situation, notamment en ce qui concerne les réalisations accomplies dans la perspective du parachèvement de la marche de l’édification et des réformes en insufflant un souffle démocratique nouveau dans la vie nationale, en mettant en œuvre un nouveau modèle de développement ambitieux et en élaborant des alternatives susceptibles de donner une forte impulsion aux projets de réformes, de démocratisation, de modernisation et du développement.
L’accord social du 25 aril 2019
Abordant la conjoncture nationale, Benabdallah a souligné que le Parti du progrès et du socialisme salue l’accord social signé le 25 avril 2019 et en félicite tous les partenaires avec à leur tête la classe laborieuse marocaine pour ses luttes, sa résistance et son combat, tout en enregistrant avec regret que des calculs politiciens et des surenchères stériles étaient derrière sa non signature en 2016. Ce qui avait fait perdre à la classe travailleuse l’occasion de bénéficier de ses bienfaits pendant une période de trois ans.
En cette occasion, le PPS souligne encore une fois la nécessité d’institutionnaliser le dialogue social et de le poursuivre tout en veillant à son immunisation par la responsabilité politique et le non recours aux calculs étroits et conjoncturels.
En dépit des avancées, le flou et la confusion persistent
Toutefois et en dépit des efforts précités, les conclusions de la troisième session du Comité central en ce qui concerne la situation nationale globale sont toujours valables. En effet la confusion, le flou, le manque de clarté, l’inquiétude et l’attentisme dominent.
Les quelque initiatives prises, de temps en temps ici et là, ne résistent pas devant l’énormité du vide et l’immobilisme du climat général. Elles sont aussi incapables de faire bouger la situation et de dissiper les craintes et les interrogations dans les différents milieux et chez de larges couches et classes.
Pour la plus grande partie de l’opinion publique, note le rapport du BP du PPS, les dossiers des grandes réformes les plus importantes sont presque en panne en raison de divers désaccords qui ont commencé à se manifester récemment de manière aussi bien normale qu’intentionnelle, étant donné qu’ils ont fait l’objet d’une utilisation politicienne de la part de certaines parties sensées être des partenaires. Ce qui aggrave la crise et la confusion de la situation et fait diminuer à son bas niveau le débit d’espoir de trouver des solutions aux problèmes et aux dossiers sociaux qui se posent et, encore moins, à procéder à leur mise en œuvre de manière solidaire, engagée et cohérente.
S’il est normal que des désaccords surviennent au sujet de certaines questions précises – ce qui constitue globalement de soi un signe de bonne santé- , le PPS émet des réserves et refuse totalement le fait de fomenter artificiellement des désaccords, d’exagérer l’ampleur des divergences ou de les mettre au service de petits calculs politiciens et irresponsables. Les différents acteurs sont appelés à jouer pleinement leur rôle de mandataire au sein des institutions sans abus en prévision des échéances de 2021, a-t-il commenté.
Le gouvernement, dont fait partie le PPS, toujours fidèle à son programme, est tenu d’être plus productif et efficient. Toute autre action constitue selon le PPS une mésestime inadmissible des intérêts du pays et du peuple, a-t-il martelé. C’est en procédant à ces surenchères stériles, que le gouvernement perd le contact et la communication avec la population et les institutions et que les grandes réformes, le temps et les efforts se perdent au même titre que les espoirs et les aspirations du peuple, a-t-il expliqué. Et c’est ainsi que se développe le sentiment du non sens et du manque d’impact de l’action politique et institutionnelle et que reculent l’enthousiasme et l’intérêt. C’est ainsi que s’approfondit aussi le fossé entre les citoyens, d’une part, et les partis politiques et la politique, d’autre part, et que le sérieux et la responsabilité se perdent.
Et comme la nature ne supporte pas le vide, tout cela risque d’aboutir à l’aggravation du climat du désespoir, de la nonchalance, du nihilisme, du populisme, de la spontanéité et de la culture de la non considération réciproque, de la médiocrité et de la perte de la crédibilité restante dans les institutions que le pays est en train de construire pierre par pierre depuis l’indépendance, selon Benbdallah.
Le droit du PPS d’alerter sur les défaillances
Tout en faisant partie de l’actuelle majorité, le parti du progrès et du socialisme estime nécessaire d’exercer son droit d’attirer l’attention positive sur les risques qu’encourt cette majorité. Il ne vise pas à l’affaiblir ou en mésestimer les efforts ou à les minimiser. Ce qui importe pour lui, ce sont la crédibilité des institutions et la réussite du gouvernement, a-t-il dit.
C’est donc en toute franchise, responsabilité et indépendance que le PPS procède à ces critiques positives, a-t-il dit, rappelant que le PPS agit de la sorte dans l’intérêt du pays et du peuple. Personne n’a le droit de retarder ou de saborder le processus des réformes dans le pays, a-t-il martelé, soulignant que les calculs politiques ne doivent pas être au dessus de l’intérêt du pays et des aspirations des citoyennes et des citoyens.
Pour un souffle démocratique nouveau
Et c’est justement ce climat négatif et l’asphyxie de l’espace politique national qui en résulte, qui poussent le PPS à continuer d’appeler à donner « un souffle démocratique nouveau », un mot d’ordre fort visant à raffermir et à conforter la singularité du processus marocain dans son environnement régional changeant. Ce vide qui s’agrandit de jour en jour constitue en effet un grand danger qui menace le processus des réformes au Maroc, a-t-il ajouté.
La crise des enseignants
A titre d’exemple, a-t-il dit, le PPS n’a ressenti à aucun moment une quelconque solidarité ou cohésion gouvernementales, suite à l’éclatement de la question des enseignants, cadres des Académies régionales de l’éducation et de la formation (AREF) qui a pris une tournure protestataire. L’on n’a pas ressenti non plus une juste évaluation de la situation ou une évaluation sérieuse de l’intérêt des élèves. Il n’y a pas eu non plus une quelconque volonté collective de faire face aux problèmes et de présenter une réponse politique et pratique, a-t-il affirmé. D’aucuns appellent à faire preuve de fermeté alors que d’autres font preuve d’opportunisme politicien en miroitant de soutenir les enseignants pour montrer que le gouvernement est faible et incapable, oubliant qu’ils étaient les grands défenseurs de la formule de contractualisation, à laquelle le PPS s’était opposé en toute clarté et sans équivoque depuis sa proposition pour la première fois. Le PPS a toujours expliqué que le procédé proposé n’est pas à la hauteur des impératifs de la continuité du service public. Il n’est pas non plus en mesure de combattre la précarité et l’instabilité des ressources humaines dans un secteur aussi vital que l’enseignement, souligne-t-il.
Dans tous les cas, le PPS se félicite aujourd’hui du retour des enseignants cadres des AREF dans les classes, tout en exprimant l’espoir que cela contribue à la création d’un climat propice pour se pencher sur la réforme sérieuse et profonde du système d’enseignement national dans la globalité de ses aspects.
Le Secrétaire général a rappelé aussi que la majorité n’a pas eu une vision unifiée au sujet de la loi cadre de l’éducation et de la formation –de la part de deux de ses composantes en particulier-. La majorité n’a pas fait preuve de responsabilité collective ou de solidarité. Des divergences simplistes et superficielles voir subjectives et politiciennes ont surgi réduisant toute la philosophie de la réforme du système d’enseignement à l’unique question des langues d’enseignement. C’est ainsi que l’on s’est retrouvé devant une situation surréaliste marquée par un discours identitaire noyé dans le conservatisme et un discours en face, qui voudrait jeter de coté les deux langues nationales constitutionnelles en particulier la langue arabe. Au cours de ce débat, le PPS n’a pas cessé de rappeler que la langue arabe est la langue d’enseignement première à coté de la langue amazighe à mettre en œuvre et que l’ouverture sur les langues vives n’est pas seulement un choix constitutionnel mais plutôt une option inéluctable que nécessite l’ouverture du pays sur le monde, la science, le savoir, la connaissance et le développement technique et technologique. Dans le cadre de ces échanges byzantins, le débat sérieux a disparu au sujet de la signification et des détails de la réforme du système d’enseignement. Quant à l’adoption du projet de loi cadre, elle a été retardée et le pays a laissé passer encore une fois l’occasion de se pencher de manière sérieuse sur la promotion de l’école publique garante de l’égalité des chances, l’amélioration qualitative et la généralisation de l’enseignement et le développement des méthodes, des programmes d’enseignement et de la pédagogie poursuivies. L’on a raté de nouveau l’opportunité d’améliorer la situation du personnel enseignant et de l’administration d’éducation, a-t-il ajouté, estimant que des efforts nouveaux seront nécessaires pour assurer le succès de notre enseignement.
Les petits commerçants
Par ailleurs, le secrétaire général a indiqué qu’il ne faut pas oublier non plus les manifestations, organisées au début de l’année en cours, pour protester contre la facturation électronique et le contrôle douanier des autoroutes ainsi que contre d’autres mesures prises par le gouvernement, notamment les secteurs concernés, mesures votées par le parlement. Et pourtant rien ne prouve que les commerçants et les petits prestataires sont concernés par ces mesures, du moment qu’ils sont soumis au régime de la déclaration fiscale forfaitaire. Ces simples commerçants ont été utilisés pour faire échouer la volonté de l’Etat de soumettre les gros commerçants au principe de la transparence dans le paiement de leurs impôts. Partant de ces considérations, le secrétaire général du PPS a soulevé la question de savoir à qui profite la situation ? Est ce que le gain de voies électorales supplémentaires et leur préservation en 2021 est plus important que l’intérêt du pays et du peuple, la solidarité, la cohésion et l’engagement ?, s’est il encore interrogé. Dans ce cas, il est du droit du peuple de mépriser et de décrier même la politique politicienne, a-t-il dit, attirant l’attention sur la nécessité de ne pas généraliser. Pour le PPS, il y a une grande différence entre la pratique politique dans les règles de la noblesse, de l’intérêt général et de la pratique au sens de l’insolence et de l’indécence politiques.
C’est pourquoi, l’on a besoin aujourd’hui de dépasser cette insolence politique qui fait fuir le citoyen de toute action politique constructive et l’éloigne par conséquent de la contribution à l’édification démocratique consistante. Le besoin est aussi pressant de rationaliser davantage les outils de la coalition de la majorité, qui fonctionne, malheureusement, loin de la logique de la bonne gouvernance et que dominent les approches politiciennes et les labyrinthes des calculs d’une campagne électorale avant terme, a-t-il indiqué.
…. et à instaurer un climat de confiance
La situation est donc marquée par le comportement de la plus grande partie des acteurs qui occupent la scène politique sans la remplir étant donné qu’ils n’apprécient pas la conjoncture historique et ses défis à leur juste valeur et qu’ils sont malheureusement incapables de contribuer effectivement à la concrétisation et à la mise en œuvre des appels incessants de Sa Majesté le Roi pour faire bouger l’espace public, élaborer un nouveau modèle de développement et prendre de nouvelles initiatives de développement dans les domaines social, politique et institutionnel ainsi que dans les domaines des réformes à tous les niveaux ; des actions à même de créer un climat propice au rétablissement de la confiance, de la crédibilité et de l’enthousiasme.
Par ailleurs, le PPS ne nie pas que la situation de gel et de confusion actuelle trouve en partie son explication dans les défaillances que connait la vie politique du pays ainsi que dans certains choix qui ont fait preuve d’échec, montré leur limite et dévié peu ou beaucoup le processus démocratique de sa trajectoire.
Dans tous les cas, et en vertu des résolutions de la 3ème session du Comité central, le PPS est tenu de respecter ses engagements de continuer son action de l’intérieur de l’actuelle expérience gouvernementale, malgré tout ce qui a visé le parti et a affaibli ses capacités , a-t-il dit, soulignant que le PPS continuera ainsi tout en préservant sa liberté et son indépendance pour prendre des initiatives contraires en cas de besoin.
C’est ainsi que le PPS restera lié, à la lumière de cette approche globale, par les décisions prises par le précédent Comité central, sachant que toutes les éventualités restent ouvertes, en fonction de la capacité de ce gouvernement de faire avancer les réformes fondamentales ou de les abandonner. Le PPS poursuit donc de bonne foi et en toute sincérité et responsabilité ses efforts pour corriger ce qui est possible de l’être et pour jouer un rôle positif de rapprocher les points de vue avec un souffle réformiste fort. Et s’il ne réussit pas, c’est au Comité central que revient de décider en temps opportun de la position que le parti doit occuper, selon Benabdallah.
Blocage et crise de confiance
Le blocage que l’espace public subit depuis au moins trois ans ne peut en aucune manière représenter un mode de gestion et de gouvernance de la chose publique du pays. Le vide politique, partisan et syndical, le rétrécissement des fonctions de l’intermédiation civile sous toutes ses formes ne peuvent qu’approfondir la crise de confiance dans l’action institutionnelle responsable et faire entrer le pays dans le labyrinthe d’un système qui se meut entièrement dans la rue, dans le populisme et dans la spontanéité. Et ce qui se passe dans de nombreuses expériences aux conséquences néfastes auxquelles l’on assiste, a-t-il dit.
Les problèmes restent sans solutions avec cette méthode et cette approche. C’est pourquoi le PPS souligne que la situation suscite l’inquiétude, tout en rappelant la nécessité de réfléchir à des alternatives qu’il convient de mettre en œuvre en temps opportun, sachant que si ces alternatives sont proposées en retard elles restent sans impact et leurs coûts risquent d’être élevés.
L’attachement au processus démocratique
L’alternative, la meilleure à adopter par le Maroc pour dénouer la situation consiste en l’attachement au processus démocratique, à la saine pratique politique et à la crédibilité, selon Benabdallah.
Et comme le PPS n’est là que pour rechercher des issues d’espoir devant le pays et le peuple, il considère que la balle est dans la bataille des acteurs politiques en particulier, ceux qui appartiennent au camp démocratique, progressiste et moderniste et les défenseurs d’une société des droits, des libertés et des valeurs de l’égalité et de la justice sociale. Le temps donc est au combat pour mobiliser les forces et créer le tapage nécessaire, a-t-il indiqué, précisant qu’il est temps aussi de renforcer les liens et les rapports entre ces forces pour rétablir des plateformes d’action conjointe, tisser des réseaux ouverts pour dépasser les cadres et organisations existants pour englober l’ensemble des forces et ceux qui sont de bonne foi et toutes les bonnes volontés qui aspirent au changement et qui sont disposées à agir dans ce sens ainsi que toutes les volontés qui aspirent à un avenir meilleur pour le pays et le peuple à travers notamment la mise en œuvre de la Constitution de 2011, sous la conduite de Sa Majesté le Roi, garant de l’unité nationale. Pour le PPS, c’est là la voie à suivre pour soutenir la volonté de l’édification démocratique et de l’Etat des institutions dans lequel chaque institution exerce pleinement ses pouvoirs et ses prérogatives constitutionnelles et participe aux réformes auxquelles le pays a besoin dans le but aussi d’y insuffler ce souffle fort que Sa Majesté le Roi a donné au Maroc au cours des dernières années du millénaire en cours et ce de manière à donner une nouvelle impulsion à la promotion des libertés individuelles et collectives et un souffle fort pour l’extension des aires démocratiques.
Journalistes et hirak du Rif
Serait d’une grande aide dans ce sens toute initiative collective de création d’un climat nouveau d’apaisement et d’action pour clore définitivement les dossiers à effet négatif comme celui des détenus du Hirak du Rif et le dossier de certains journalistes, a-t-il proposé.
Le Maroc a réussi dans des domaines dans lesquels de nombreux autres pays ont échoué, car il s’est toujours approprié une réserve démocratique et institutionnelle vivante et évoluée et parce qu’il a toujours pris les initiatives et les mesures prospectives et déployé des efforts de réformes, qui lui ont permis d’acquérir l’immunité requise pour dépasser les perturbations et les aspects négatifs de ce qu’on appelle le printemps arabe, a-t-il rappelé.
Appel a un dialogue national
C’est pourquoi, le PPS appelle aujourd’hui à travers son Comité central à un dialogue national auquel participent tous les acteurs et les forces vives du pays, un dialogue serein et profond au sujet des alternatives et des sorties autour desquelles il faut se mettre d’accord pour insuffler un souffle démocratique nouveau dans les veines et artères de la vie nationale aux niveaux politique, institutionnel, économique, social et éthique.
Le PPS estime que le dialogue auquel il appelle correspond parfaitement avec ce que l’on connait en termes de réflexion collective pour l’élaboration d’un nouveau modèle de développement national, lequel ne doit pas être réduit à ses aspects économique, matériel et social. Ce modèle doit être inclusif de toute la question du développement en l’étendant à la réforme du paysage politique et aux questions de la démocratie, de la gouvernance et du développement durable avec ses importantes ramifications écologiques ainsi qu’au système des valeurs et de la culture. Il doit également consacrer la plus grande partie de l’effort du développement et ses fruits au traitement des attentes des couches et des espaces déshérités et à la satisfaction de leurs revendications sur la base de la répartition équitable de la richesse nationale. Ce dialogue national constituera aussi un tournant historique qui atteste de la prospection et de la vigilance nationale du pays, à condition toutefois que son ordre du jour soit global et ouvert à tous les sujets et questions vitales qui concernent le présent et le futur du pays dans tous les domaines y compris la démocratie, le pluralisme politique et les outils et approches du système électoral du pays dans sa globalité.
Dans ce cadre, le PPS a présenté sa vision relative au modèle de développement au sujet duquel il a organisé une conférence de presse au cours de laquelle le parti a exposé les axes des grandes réformes qu’il propose dans les domaines social, économique et institutionnel ainsi dans ceux de la gouvernance, des valeurs et de la culture.
C’est ce que le parti a également entrepris en présentant ses idées et propositions concernant la réforme de la politique fiscale à l’occasion des troisièmes assises nationales de la fiscalité, tenues vendredi et samedi et ce dans le sens d’adopter des réformes portant sur la justice, l’efficacité, la rentabilité et la gouvernance fiscales, dans la perspective de réaliser la justice sociale et spatiale et d’assurer les conditions nécessaires à la protection des droits et de la dignité de l’homme dans les villes et leur périphérie et dans les campagnes et leurs douars qui souffrent toujours de la pauvreté, de la précarité et de l’injustice sociale, a-t-il noté.
La feuille de route «Tajaddor» se poursuit
Toutefois et dans le but de mobiliser les masses autour de la vision et propositions du parti pour lui permettre de les traduire dans la réalité, il est nécessaire de renforcer l’outil partisan, comme le souligne le dernier congrès national du parti, à travers la mise en œuvre du plan « Tajaddor » et des mesures et décisions prises dans ce cadre, outre les initiatives prises par le Bureau politique du parti, a-t-il dit, rappelant que le parti n’est pas un forum de réflexion, mais un acteur politique sérieux aspirant à créer le changement et non pas à se contenter de le réclamer ou d’en dessiner la méthode théorique.
Dans ce cadre, les sections provinciales ont organisé leurs conseils provinciaux au titre de leurs sessions d’automne et de printemps. Des circulaires d’encadrement ont été adressées aux sections et organisations. Les sections ont été appelées aussi à faire preuve de responsabilité, d’efficacité et de respect des engagements. Un réseau d’évaluation du rendement des sections a été mis en place.
La réaction positive des militantes et militants et leur mobilisation ont donné une dynamique notable à la vie interne du parti, a-t-il relevé, félicitant les organisations locales et provinciales avec leurs responsables et militants pour cette mobilisation et cet esprit militant dont le parti est fier.
Dans le but de poursuivre cette mobilisation à tous les niveaux, il importe d’organiser les congrès régionaux dans les délais prescrits tout en œuvrant pour insuffler un nouvel esprit dans les organisations parallèles et renforcer la présence du parti dans les milieux des Marocains du monde, a proposé le SG du PPS.
En cette occasion, il est nécessaire d’exprimer l’appui et le soutien du parti à l’organisation de la Jeunesse socialiste et au Forum Parité-Egalité qui poursuivent les préparatifs de leurs congrès respectifs, qui constitueront à coup sûr des fêtes militantes et des étapes marquantes qui apporteront au parti la valeur ajoutée attendue.
Et pour rester toujours objectif, il importe d’exhorter de nouveau toutes les sections du parti à faire preuve d’un plus haut degré d’enthousiasme et de renforcer leur présence sur le terrain en multipliant les activités, les actions et les réunions et en s’impliquant de manière plus forte à coté des citoyens pour porter leurs causes légitimes. Quant aux secteurs socioprofessionnels, ils sont tenus aussi de déployer davantage d’efforts pour améliorer leur rendement, renforcer leurs rangs et intensifier leurs initiatives, a souligné Benabdallah, qui a appelé les membres du Comité central à s’assurer une plus forte présence dans les activités militantes et organisationnelles locales et dans les instances socioprofessionnelles. S’agissant des communes et des provinces dans lesquelles le parti dispose d’élus (es), le PPS y doit renforcer sa présence et son organisation à travers de nouvelles adhésions dans les rangs du parti. Les organisations locales et provinciales du parti et ses élus (es) sont tenus de mettre en place et d’exécuter des plans visant à assurer une présence électorale honorable du parti dans les zones où il n’est pas présent. Le PPS aspire en effet à aller aux prochaines échéances avec un esprit supérieur, une meilleure organisation et des visions et des objectifs clairs.
C’est l’occasion de saluer chaleureusement les élus (es) du parti dans leurs différentes responsabilités de mandataires. Ils constituent en effet le front de lutte institutionnel et de proximité de leur parti. C’est pourquoi, le parti les appelle à continuer la lutte et les assure du soutien des organisations locales et provinciales, a-t-il noté.
L’occasion est aussi propice pour souligner de nouveau l’importance de la complémentarité et du soutien réciproque devant marquer l’action des élus et des ministres du parti pour satisfaire les attentes légitimes du parti.
Le SG du PPS a également rendu hommage aux dirigeants historiques et fondateurs du Parti du progrès et du socialisme, soulignant la nécessité du changement et du rajeunissement du parti pour permettre aux générations montantes de reprendre le flambeau du combat, de perpétuer la mission du parti et de réaliser les objectifs qu’il s’est fixé.
Et c’est pourquoi, il a été procédé à la création de commissions préparatoires transitoires pour ce qui est de certaines organisations qui n’ont pas fait preuve de sérieux dans l’exercice de leurs responsabilité ou qui ont manqué à leur devoir, a-t-il noté. Le parti n’est la propriété de personne. Personne d’entre nous n’a le droit de faire ce qu’il veut ou de ne pas faire ce qu’il doit faire pour remplir son devoir.
Cette décision devra être confortée par le Comité central, la direction décisionnelle du parti pour améliorer l’outil organisationnel du parti, a-t-il encore souligné.
Soutien à l’appel d’Al Qods
Evoquant les développements de la cause palestinienne, le Secrétaire général du PPS a fait savoir qu’elle traverse une période critique, en raison de la gravité des mesures et des plans impérialistes et sionistes dans la région tout entière, dans le cadre de ce qu’on appelle la transaction du siècle et à la suite de la reconnaissance par Washington d’Al Qods comme capitale de l’Etat d’occupation, du transfert de l’ambassade des Etats unis à Al Qods, de la tentative de liquidation de la question des réfugiés et de la légalisation et de la reconnaissance de l’occupation outre la décision de reconnaitre la souveraineté israélienne sur le Golan syrien.
Tout en exprimant le refus et la condamnation de ces plans catastrophiques sur le futur et la stabilité de la région tout entière, le PPS souligne que l’établissement d’un Etat palestinien indépendant avec Al Qods Ach-charif comme capitale ne peut se concrétiser qu’à travers surtout la réalisation de l’unité nationale palestinienne et le fort engagement des forces et des consciences vives à travers le monde pour ressusciter la solidarité et le soutien à accorder au peuple palestinien pour lui permettre de poursuivre la lutte pour sa cause juste.
Tout en renouvelant le soutien du parti à l’appel historique d’Al Qods, lancé récemment par Sa Majesté le Roi Mohammed VI et le Pape François, selon lequel cette cité doit rester une ville de paix, un lieu de rencontres, un symbole de la coexistence pacifique et un centre des valeurs du respect mutuel et du dialogue.
C’est l’occasion aussi pour le PPS d’exprimer sa fierté pour la visite du pape dans notre pays, un indicateur fort sur l’importance de notre pays comme une terre de dialogue, de coexistence et de paix, un centre de rayonnement et d’attractivité au niveau mondial avec des teneurs historiques et civilisationnelles à divers affluents, capable de jeter les ponts entre les religions et les cultures et de présenter une réponse significative à la recrudescence de la violence, de la rancœur, de la haine, de l’exclusion et de l’extrémisme, a expliqué le SG du PPS.
Evoquant la situation en Libye, le secrétaire général du PPS a mis en garde contre une guerre civile en Libye tout en appelant l’ensemble des acteurs libyens à cesser immédiatement les combats et à conclure un cessez le feu pour préserver l’unité nationale et aller vers la réalisation de la stabilité du pays et le lancement du chantier de la construction réformiste globale, loin de toute ingérence étrangère.
Soudan… et Algérie
Au Soudan, le PPS salue la résistance du peuple et ses forces vives pour leur lutte visant à la satisfaction de leurs revendications et aspirations à la démocratie, à la dignité, à la justice et à l’établissement d’un Etat de Droit, faisant fi de la répression et des tentatives de les faire taire.
Tout en passant en revue les drames humains et les graves conséquences destructives de la guerre qui se poursuit au Yemen, le PPS appelle toutes les parties concernées à cesser cette guerre et à entamer immédiatement une action visant la reconstruction du pays et la sauvegarde de son unité et des opportunités de son développement.
Le PPS profite aussi de cette occasion pour exprimer l’espoir de rétablir la paix en Syrie pour que le pays puisse entamer la reconstruction d’un système démocratique dans un climat d’indépendance et de stabilité.
Sur un autre plan, le Parti du progrès et du socialisme exprime son respect total et sa considération de la volonté du peuple algérien de trouver rapidement la voie vers la démocratie, la stabilité et le progrès.
M’barek Tafsi