Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib, a été reçu par le lroi Mohammed VI, le 29 juillet dernier à Tétouan, afin de présenter le rapport annuel de la Banque centrale sur la situation économique, monétaire et financière au titre de l’exercice 2018.
Une croissance économique de 3% en 2018
En effet, l’économie nationale a enregistré une croissance de 3% au cours de l’année écoulée contre 4,2% un an auparavant, selon le rapport annuel de Bank Al-Maghrib (BAM).
« Bénéficiant de conditions climatiques favorables pour la deuxième année consécutive, la valeur ajoutée agricole a augmenté de 4% après 15,2%. Pour leur part, les secteurs non agricoles ont poursuivi leur lente reprise entamée en 2016, enregistrant une progression de 2,6% au lieu de 2,9%.
Le rythme de l’activité s’est notamment amélioré dans les industries de transformation et la branche « Électricité et eau », est resté élevé, quoiqu’en ralentissement, dans la branche « Hôtels et restaurants », alors que dans le Bâtiment et travaux publics (BTP), il est ressorti quasi nul, fait savoir la même source.
Du côté de la demande, la décélération de la croissance est attribuable à la contribution des exportations nettes qui est redevenue négative, à hauteur de 1,3 point de pourcentage, celle de sa composante intérieure étant passée de 3,9 points de pourcentage à 4,3 points, relève BAM.
A prix courants, le PIB s’est chiffré à 1.106,8 milliards de dirhams (MMDH), en hausse de 4,1%, précise BAM, notant que compte tenu des transferts courants et des sorties des revenus de la propriété, le revenu national brut disponible s’est situé à 1.157,7 MMDH, soit 32.870 dirhams par habitant contre 32.342 dirhams une année auparavant.
Côté sectoriel, le rapport fait ressortir que l’activité du secteur primaire a enregistré en 2018 un accroissement de 2,7%, recouvrant une progression de 4% contre 15,2% de la valeur ajoutée agricole et une aggravation de la baisse de 8,3% à 11% de celle de la pêche. S’agissant du secondaire, la croissance a ralenti à 3% après 3,6% un an auparavant, avec des évolutions contrastées par secteur. La valeur ajoutée des industries de transformation s’est accrue de 3,5% contre 2,5% une année auparavant. Au niveau du secteur tertiaire, BAM indique que le rythme de l’activité s’est stabilisé à 2,7% et que sa contribution à la croissance est ressortie à 1,3 point de pourcentage, soulignant que le dynamisme de l’activité touristique s’est poursuivi, la valeur ajoutée de la branche « Hôtels et restaurants » s’étant améliorée de 6% au lieu de 11,5% en 2017.
Hausse 4,3% de la croissance de la masse monétaire
Aussi, le rythme de croissance annuelle de l’agrégat monétaire M3 a progressé de 4,3% en juin, après 3,9% un mois auparavant, selon Bank Al-Maghrib (BAM).
Le volume de la masse monétaire s’est ainsi établi à 1.331,3 milliards de dirhams (MMDH), précise BAM dans une note sur ses indicateurs clés des statistiques monétaires de juin 2019. Par composante, les dépôts à vue auprès des banques ont vu leur croissance s’accélérer de 3,3%, alors que la baisse des titres des organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM) monétaires s’est atténuée de 8% à 3%, relève la même source.
En revanche, le rythme de progression des placements à vue et de la circulation fiduciaire a décéléré de 3,8% à 3,6% et de 8,8% à 7,7% respectivement, fait savoir BAM, ajoutant que les comptes à terme ont marqué un repli de 0,2% après une hausse de 0,8% Par ailleurs, les réserves internationales nettes (RIN) se sont renforcées de 3,2% au lieu de 2,7%, tandis que les créances nettes sur l’Administration Centrale ont augmenté de 10,3% après 7,3%.
En glissement mensuel, l’agrégat M3 a enregistré en juin une hausse de 1,1% en raison de l’accroissement de 3,5% du crédit bancaire et de 1,1% des créances nettes sur l’Administration centrale.
BAM: Plus d’un milliard de coupures imprimées en 2018
Le total des billets imprimés en 2018 s’est élevé à plus d’un milliard de coupures, fait savoir Bank Al-Maghrib (BAM) dans son rapport annuel au titre de l’exercice écoulé.
En effet, la Banque centrale a produit 516 millions de billets de banque marocains et 525 millions de billets de banque étrangers en 2018. La production des pièces de monnaie a, quant à elle, concerné 80,5 millions d’unités, fait savoir la même source. Concernant la production des documents sécurisés, BAM a produit 1,5 million de passeports et plus de 11 millions de documents sécurisés incluant les vignettes, les timbres, les cartes et autres types de documents sécurisés.
Le rapport fait également ressortir qu’à partir de 2020, la Banque centrale se chargera aussi de la fabrication de la nouvelle génération de permis de conduire et cartes grises électroniques. A cet égard, une convention de partenariat avait été signée le 28 février 2018 avec le Ministère de l’Équipement, du Transport, de la Logistique et de l’Eau.
Faux monnayage: 9.074 billets détectés d’une valeur de 1,4 MDH
Le nombre de faux billets détectés a poursuivi sa tendance baissière avec un recul de 7% à 9.074 faux billets d’une valeur de 1,4 million de dirhams (MDH), selon le rapport annuel de Bank Al-Maghrib (BAM).
Les contrefaçons ciblent les billets de 200 dirhams à hauteur de 63% et par type de coupures, la série d’émission 2002 est la plus dominante dans les billets contrefaits avec une part de 48%. L’entretien de la qualité a porté sur un volume de 3,1 milliards de billets, en augmentation de 5%, dont 85% effectué par les Centres Privés de Tri (CPT) et le reste par la Banque centrale.
Ce traitement, relève la même source, a permis de produire 1,6 milliard de billets valides recyclés directement aux banques et 434 millions de billets valides versés à BAM, ajoutant que le taux de recyclage global s’est ainsi situé à 79% contre 80% en 2017.
Le traitement effectué par BAM vise à s’assurer de la qualité de l’entretien effectué par les CPT. Hormis ces contrôles de la qualité, la Banque centrale a procédé à des contrôles inopinés pour s’assurer du respect de la réglementation en matière de recyclage de la monnaie fiduciaire qui ont concerné 174 agences bancaires et porté sur 77 missions menées auprès des CPT.
La formulation de la Stratégie nationale d’Inclusion financière finalisée
Bank Al-Maghrib (BAM) a indiqué, dans son rapport annuel au titre de l’exercice 2018, que la formulation de la Stratégie nationale d’Inclusion financière a été finalisée.
Les travaux de l’élaboration de cette stratégie ont été menés conjointement avec le ministère de l’Économie et des Finances dans le cadre d’une approche participative ayant impliqué l’ensemble des parties prenantes publiques et privées, a souligné BAM.
A cet effet, la vision, les leviers et la structure de gouvernance de cette stratégie ont été définis partant d’une analyse approfondie de l’état des lieux de l’inclusion financière au Maroc et en se référant notamment aux résultats de l’enquête Findex qui a été développée par la Banque mondiale, a précisé la même source, rappelant que ladite stratégie vise la résorption du déficit et la réduction des inégalités dans ce domaine au bénéfice en particulier des jeunes, des femmes et de la population rurale.
Le rapport a également fait savoir que pour développer l’utilisation des paiements électroniques, BAM, conjointement avec l’Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT) et les autres parties prenantes, a poursuivi les travaux de déploiement du paiement mobile national, avec la définition des règles nécessaires à son fonctionnement et la mise en place du switch mobile.
Dans ce sens, la Banque centrale a accordé l’agrément à 10 établissements de paiement qui sont ainsi habilités à ouvrir des comptes de paiement et à offrir des services de paiement pour leur clientèle.
Change: Évolution du DH à l’intérieur de la bande de fluctuation
Le cours de référence du dirham a évolué tout au long de l’année écoulée à l’intérieur de la bande de fluctuation, fait savoir Bank Al-Maghrib (BAM) dans son rapport annuel au titre de l’exercice 2018.
Sur la période allant du 15 janvier (date de lancement de la première étape de la réforme du régime de change) au 31 décembre, le dirham s’est ainsi déprécié de 3,6% face au dollar, résultat d’un effet panier baissier de 4,1%, lui-même lié à une dépréciation de l’euro de 6,7% vis-à-vis du billet vert, et d’un effet marché haussier de 0,5%, précise BAM dans ce rapport, ajoutant qu’à l’égard de l’euro, la monnaie nationale s’est appréciée au cours de la même période de 3,2%.
Comparativement aux monnaies des autres principaux pays partenaires et concurrents, le dirham s’est notamment renforcé en moyenne de 37,1% contre la livre turque, de 12,8% vis-à-vis du dinar tunisien et de 1% par rapport au yuan chinois, indique la même source, notant que dans ce contexte, le taux de change effectif est ressorti en appréciation de 2,1% en termes nominaux et, eu égard à un différentiel d’inflation en faveur du Maroc, de 1,2% en termes réels.
S’agissant des interventions de Bank Al-Maghrib sur le marché des changes, le rapport fait ressortir que les cessions nettes de devises aux banques se sont chiffrées à 7,3 milliards de dirhams (MMDH) en 2018 contre 53 MMDH en 2017, avec en particulier un montant de 4,6 MMDH à travers des opérations de gré à gré.
Ces échanges ont eu lieu exclusivement entre le début de l’année et le 20 mars, date à partir de laquelle aucune demande d’achat ou de vente de devises des banques n’a été enregistrée auprès de la Banque centrale. En outre, depuis le 15 janvier, les cessions par les banques de billets étrangers à BAM se font exclusivement contre devises.
Avec la mise en œuvre de la réforme de change, le marché interbancaire a connu une nette dynamisation, les échanges de devises contre dirhams ayant atteint en moyenne mensuelle 10,7 MMDH, en progression de 22,5% par rapport à l’année 2017.
En ce qui concerne les opérations des banques avec la clientèle, ils ont été marqués notamment par la conclusion en plusieurs étapes de l’opération de cession des filiales de Saham Assurance.
Ainsi, les achats et ventes au comptant de devises contre dirhams se sont établis respectivement à 21,1 MMDH et à 21,7 MMDH en moyenne mensuelle. Le solde des opérations des banques au comptant est ainsi revenu de 1,7 MMDH à 536 millions de dirhams (MDH) en 2018.
Pour ce qui est des transactions à terme ferme, reflétant la hausse des opérations de couverture par la clientèle, les achats se sont accrus de 10,3% à 11,2 MMDH en moyenne et les ventes de 16,7% à 3,9 MMDH.
Parallèlement, le montant des échanges des banques avec les correspondants étrangers s’est chiffré en moyenne mensuelle à 37 MMDH, en recul de 21,5% par rapport à 2017, tandis que leurs dépôts à l’étranger ont augmenté de 3,2% à 8,5 MMDH.
Dans ces conditions, leur position de change est ressortie positive à 6,1 MMDH en moyenne durant 2018, contre un solde négatif de 707 MDH en 2017. Elle est demeurée globalement positive tout au long de l’année avec un pic moyen de 11,3 MMDH en septembre 2018.
La réforme du régime de change vise principalement à renforcer la résilience de l’économie marocaine face aux chocs externes et à soutenir sa compétitivité. La première phase de cette transition graduelle a consisté en l’élargissement de la bande de fluctuation du dirham de ±0,3% à ±2,5%, tout en maintenant inchangé le panier de référence comme base de calcul du cours central.
BAM a également renforcé et adapté son cadre opérationnel, mettant en place, comme principal mode d’intervention, un dispositif d’adjudications pour les achats/ventes de devises contre dirham. La mise en œuvre de cette réforme s’est déroulée tout au long de l’année dans de bonnes conditions, avec une large appropriation par le système bancaire, une adaptation progressive des opérateurs et un approfondissement du marché.