«La Commune, acteur incontournable dans la promotion du toursime»
Hicham Bouanane, président de la Commune de Martil, considère que la Commune est un acteur incontournable dans la promotion de l’activité touristique. Pour lui, l’attractivité de la ville s’explique par plusieurs facteurs, à commencer par la diversité et la richesse de son offre touristique. Mais cela n’est point suffisant. En fait, notre interlocuteur met l’accent sur plusieurs faiblesses, à commencer par le comportement de certains citoyens, qui font preuve d’un manque de respect aux normes écologiques ou encore de l’insuffisance des recettes financières de la Commune pour mener à bien sa mission, d’où l’importance de créer un fonds spécial pour le soutien des villes considérées comme une destination touristique à part entière, persiste et signe-t-il.
Al Bayane : comment se porte l’activité touristique dans la ville de Martil?
Hicham Bouanane : la ville de Martil s’est transformée, il y a quelques années, en une destination touristique de choix pour des centaines de milliers de familles marocaines, notamment pendant la saison d’été. Il faut dire que l’attractivité de la ville s’explique par plusieurs facteurs, à commencer par la diversité voire la richesse de son offre touristique, qui sont accessibles pour l’ensemble des catégories sociales. A cela s’ajoute, les ressources naturelles et culturelles dont dispose la région constituant ainsi un fort potentiel pour le développement touristique de cette collectivité territoriale. Il est à souligner que cette dynamique a été due, en premier lieu, à SM le Roi Mohammed VI, qui a eu, depuis son accession au Trône, la bienveillance d’accorder à la région un intérêt particulier, en procédant à lancer des grands chantiers structurels.
Grâce aux infrastructures routiers et les équipements mis en place, la région a fait peau neuve et a été propulsée parmi les destinations les plus prisées dans le Royaume.
La Commune, en tant qu’entité territoriale, a-t-elle un rôle à remplir dans le développement touristique de la région?
En fait, la Commune est un acteur incontournable dans la promotion de l’activité touristique. Son rôle consiste, conformément aux lois en vigueur, à assurer la propreté des plages de baignades, la maintenance des espaces verts et de l’éclairage public, l’amélioration des facettes et l’embellissement de la ville, entre autres.
La ville de Martil, en termes de flux, fait l’objet d’une énorme pression touristique. Ainsi, la Commune a mis tout un dispositif pour le suivi et le contrôle des activités de nettoyage des plages et qui sont effectuées par l’opérateur concerné. Cela requiert une mobilisation permanente de tous les intervenants. Ainsi, nous sommes appelés de prendre en considération les observations et recommandations émises par la Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement en vue de se conformer aux standards environnementaux requis. Nous avons également, avec le soutien du gouverneur de la ville, créé un centre d’accueil pour les enfants en situation difficile, en ayant comme référentiel la lettre de SM le Roi Mohammed VI, adressée aux participants du 8e sommet Africités à Marrakech à l’occasion de la mise en place de la «Campagne des villes africaines sans enfants en situation de rue».
Combien de visiteurs reçoit la ville durant la période de l’été?
Selon le recensement de 2014, la ville de Martil compte 64 mille habitants, alors que durant la période d’été, elle accueille environ 700 mille vacanciers, en provenance de toutes les régions du Maroc, soit dix fois de plus de la population locale.
S’agissant des plages de baignades (Martil et Cabo Negro), étalées sur plus 6 km, elles accueillent, pendant la période d’estivage, environ 86 mille vacanciers. Cela impose à la Commune de déployer des efforts considérables afin de répondre au mieux aux besoins des estivants tout en assurant leur confort. Outre les services commerciaux, qui sont octroyés par une commission provinciale, dans le cadre de la transparence, la Commune a équipé les plages par des blocs contenant des représentants des services de la protection civile, de la santé et de la sécurité…
La Commune dispose-t-elle d’un programme d’animation artistique durant la saison de l’été?
La Commune en tant qu’acteur de développement touristique, a mis en place tout un programme culturel et artistique, qui a été initié par le service culturel et ce en collaboration avec les associations de la société civile.
Outre les festivals initiés par certains opérateurs économiques sur les plages, le Conseil communal, ambitionne à se positionner en tant que promoteur de la culture, qui est d’ailleurs une variable déterminante pour le marketing touristique de la région.
Après la fête du sacrifice, la ville de Martil va abriter un festival qui sera consacré à «la chanson ghiwani», et qui connaitra la participation de plusieurs troupes musicales et des figures éminentes de la scène artistique, notamment Omar Sayyed. Le festival aura lieu les 19, 20 et 21 août courant près de «Borj Martil».
Qui plus est, nous avons organisé des festivals dédiés à la peinture murale, ou encore des cérémonies consacrées au patrimoine musical andalou. Et ce n’est pas tout. Nous avons, en outre, conclu un partenariat avec l’institut national des beaux arts à Tétouan. Le but escompté est de mettre en exergue l’identité culturelle de la ville et celui de sensibiliser les gens à l’importance de l’art dans leur vécu quotidien.
Quelles sont les entraves de développement du secteur touristique dans la ville de Martil?
Il s’agit d’entraves structurelles qui sont liées à un déséquilibre spatial. Cela étant, une ville touristique nécessite un renforcement des établissements hôteliers et des constructions adaptées aux besoins des estivants. A titre d’exemple, la loi doit exiger la construction des sous-sols permettant le stationnement des voitures, et éviter, par conséquent, les embouteillages… Autre point non moins important, celui du comportement de certains citoyens, qui laisse à désirer, en faisant preuve d’un manque de respect aux normes écologiques. Je dois également mettre l’accent sur le fait que les recettes de la Commune de Martil ne permettent point aux décideurs de la Cité d’assurer convenablement les multiples charges financières. L’Etat doit se pencher sur ce problème en créant un fonds spécial pour le soutien des villes qui sont considérées comme une destination touristique à part entière.
Propos recueillis par Khalid Darfaf