Le droit à la TERRE !

Récemment, en plein centre ville de la capitale du Souss, un imposant parterre de l’élite locale, en grande partie des acteurs Amazigh, s’est manifesté hautement, en arborant des banderoles et des slogans de protestation! Son mot d’ordre s’articule autour d’un seul concept qu’est la TERRE, symbole d’essence et d’existence en parfaite connexité avec le legs ancestral, en termes d’expression et de patrimoine.

Dans le respect des exigences de la voix publique, les manifestants ont vomi leur souci qui ronge toute une communauté désabusée par la spoliation et l’injustice. Encore et surtout,  ils ont condamné les formes d’exclusion et de privation dont la région fait l’objet, aux plans des investissements publics et des appuis sectoriels d’envergure, à la différence de nombre de ses homologues du royaume. Une autre occasion de d’exorciser, une fois n’est pas coutume et à titre d’exemple, le mal effroyable, causé par le sanglier qui massacre, depuis des lustres, les champs et les biens des populations. En dépit des doléances persistantes des ayant-droits, cette cruauté porcine continue à dévaster la terre sacrée et entraîner des ruines assassines.

Dans le même ordre d’idées, les plaignants n’ont pas manqué de fustiger, haut et fort, les invasions ravageurs des dromadaires qui ne font qu’anéantir les propriétés foncières des milliers de citoyens. De géantes caravanes qui se comptent par centaines agressent violemment les pâturages en culture, sous les yeux complices des chameliers. On déplorera vivement ces atrocités qui se produisent, au su et au vu de tout le monde, sans que personne ne pipe mot, du fait que ces bêtes appartiennent à de notabilités influentes des provinces récupérées, en flagrant traitement rentier et laxiste. D’autre part, lors de cette magistrale marche de AKAL (version Amazigh), on relèvera aussi la présence remarquée d’une flopée de contestataires des communes rurales environnantes, notamment du côté d’Aghroud relevant de l’espace territorial de Tamri, au nord d’Agadir.

Une opportunité également d’évoquer, non sans profonde amertume, l’expropriation arbitraire de leurs terres par des organismes de l’Etat, à savoir la SONABA, puis la SMIT, sans se conformer aux procédures légales de ces démarches et sous prétexte que ces mesures dictées par «l’utilité publique» allaient générer des édifices hôteliers sur le littoral atlantique prisé. Il s’est avéré que ce n’était, en fait,  qu’un vil canular, puisque ni les projets de tourisme promis ne sont exécutés ni les terres dépossédées ne sont indemnisées, encore moins restituées à leurs propriétaires.

Bien d’autres thématiques ayant trait à la justice sociale et au développement pérenne équitable, ont été pareillement soulevées, sur une toile de fond marquée par une note de refus et d’indignation. Il convient de rappeler que cette manifestation qui lance, encore une fois, un cri de vive détresse en direction des responsables pour réparation de ces torts, n’est pas la première du genre et ne sera, sans doute pas, la dernière en circonstance. Il est alors fort judicieux, au niveau des instances centrales concernées, de se pencher sérieusement sur ces périlleux dossiers.

De tout temps, dans la tradition marocaine, la notion de la TERRE est intransigeante et ne peut, en aucun cas, être soumise à la violation voire la confiscation! A méditer longuement et à trancher, sinon on ne fait qu’hypothéquer la stabilité dans la région et, partant, dans tout le pays…

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