Annoncé depuis plusieurs mois, le sommet qui sera organisé sous le double-parrainage français et allemand à l’effet de relancer le processus de paix entre la Russie et l’Ukraine se tiendra bien le 9 décembre prochain à Paris en présence du président russe Vladimir Poutine, du chef de l’Etat ukrainien Volodymyr Zelensky, de la chancelière allemande Angela Merkel et du président français Emmanuel Macron. Il vise à mettre un terme au conflit qui, dans le Donbass à l’est de l’Ukraine, contrôlé par les séparatistes pro-russes et opposant ces derniers aux forces gouvernementales, a fait plus de 13.000 morts dont plus de 3.300 civils.
Il s’agira donc de la première rencontre directe entre le président russe Vladimir Poutine et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky après l’annexion de la Crimée en 2014 et la signature des accords de Minsk en 2015. Bien que le volet politique de ces accords qui portait sur le contrôle par Kiev de l’intégralité de sa frontière avec la Russie, n’avait jamais été appliqué, ceux-ci avaient quand même permis une réduction notable des violences principalement depuis l’élection de Zelensky, plus favorable que son prédécesseur à un dialogue avec Moscou.
Et si Morgan Ortagus, la porte-parole de la diplomatie américaine, a salué «les pas prudents mais difficiles vers la paix et les réformes» entrepris par le président ukrainien et appelé la Russie à mettre en place les accords de Minsk, le secrétaire d’Etat américain aux Affaires étrangères, Mike Pompeo, a tenu, pour sa part, à rappeler le soutien «indéfectible» de Washington à la souveraineté de l’Ukraine et l’intention des Etats-Unis de «maintenir la pression sur la Russie afin qu’elle tienne ses engagements».
Interrogé par les médias ce mercredi, lors d’un déplacement en Lituanie, le président ukrainien a déclaré «ne pas s’attendre à des victoires majeures ou à la fin de la guerre dès demain» mais s’est engagé, cependant, à œuvrer en ce sens.
Pour rappel, depuis son élection, Volodymyr Zelensky a intensifié ses efforts en direction de la paix. Aussi, au terme des nombreux entretiens téléphoniques qu’il a eu avec le patron du Kremlin, les deux hommes sont parvenus en septembre dernier à échanger des prisonniers (35 de chaque côté).
Mais ce vendredi, quelques jours à peine avant la tenue du sommet de Paris, les séparatistes pro-russes ont revendiqué «davantage de territoires» et le «Parlement» de la république autoproclamée de Donetsk – une des deux entités créées par les séparatistes – a même annoncé avoir «délimité ses frontières gouvernementales».
Ce «coup de théâtre» de dernière minute va-t-il mettre fin aux espoirs de paix et « faire capoter » les négociations prévues le 9 décembre prochain à Paris entre Kiev et Moscou sous le double-parrainage franco-allemand ?
Rien ne le laisse entendre pour l’heure si l’on en croit Iouri Ouchakov, le conseiller du Kremlin qui, tout en reconnaissant que «le programme du sommet est encore en cours d’élaboration» n’exclue pas le fait que les deux chefs de l’Etat puissent avoir «une rencontre en tête-à-tête» et même qu’ils puissent dialoguer «lorsqu’ils se trouveront dans la même pièce».
Enfin, ce sommet de Paris a-t-il des chances de parvenir à mettre un terme au conflit entre Moscou et Kiev ? Espérons-le pour l’avènement de la paix et de la concorde dans la région et attendons pour voir…
Nabil El Bousaadi