Par Omar ACHY- (MAP)
Le Secrétaire d’Etat américain Michael Pompeo entame cette semaine une visite officielle au Maroc, un déplacement hautement important qui confirme la forte dynamique qui caractérise les relations bilatérales tout comme la volonté de renforcer davantage le partenariat stratégique multiforme liant Washington et Rabat.
Pompeo, qui se rend dans le Royaume à l’issue de sa participation, au côté du président Donald Trump, au Sommet de l’OTAN à Londres, doit «passer en revue le partenariat économique et sécuritaire solide» entre les deux pays, selon le Département d’Etat US.
Et pour cause, le Maroc est «l’un des partenaires les plus forts» des Etats-Unis dans la région, selon les propos mêmes du chef de la diplomatie américaine.
Ce partenariat d’exception couvre une multitude de volets: politique, économique, commercial outre la coopération culturelle, scientifique et technique et dans le domaine sécuritaire.
Une aussi vaste coopération trouve son socle dans des relations bilatérales séculaires qui remontent à 1786, date de la ratification par le Congrès américain du traité de paix et d’amitié liant les Etas-Unis et le Maroc.
Au fil du temps, cette légitimité historique s’est constamment renforcée. Une impulsion particulièrement forte lui a été conférée depuis la conclusion en 2006 d’un accord de libre-échange et ensuite grâce au lancement d’un Dialogue stratégique en 2012.
A travers ce cadre, les deux pays amis et alliés s’activent, selon une approche de concertation et de consultation permanente, pour consolider une coopération bâtie sur les intérêts communs et au service du développement et de la préservation de la paix et la sécurité. Depuis Son accession au Trône, SM le Roi Mohammed VI n’a eu de cesse d’œuvrer, avec les présidents américains successifs, en vue de consolider les relations bilatérales et hisser le niveau et l’exemplarité du partenariat stratégique maroco-américain.
Aujourd’hui, la densité des échanges aux niveaux tant diplomatique qu’économique, culturel, et de sécurité ainsi que l’élargissement du spectre des relations pour englober les questions de paix et de développement dans le monde arabe et en Afrique traduisent toute l’importance reconnue par Washington à l’égard du Maroc et de la place et du rôle de Sa Majesté le Roi sur l’échiquier régional et international.
Hautement apprécié, ce leadership Royal est constamment mis en avant par les Etats-Unis.
Le Chef de la diplomatie US a ainsi exprimé l’appréciation de Washington au «soutien précieux» apporté par Sa Majesté aux causes de la paix, de la sécurité et du développement, et «salué la détermination du Maroc à soutenir la croissance et le développement sur tout le continent africain».
Dans le communiqué conjoint publié à l’issue de la 4ème session du Dialogue stratégique entre les deux pays, en octobre dernier, les Etats-Unis ont aussi mis en avant «le leadership» du Souverain dans «la promotion d’un programme de réformes audacieuses et de grande portée au cours des deux dernières décennies».
Lors de sa récente visite dans le Royaume, la Conseillère du Président américain, Mme Ivanka Trump, avait tenu à «réitérer la reconnaissance des États-Unis envers le leadership de Sa Majesté le Roi Mohammed VI sur des questions cruciales, telles que la paix et la sécurité au Moyen-Orient, ainsi que pour assurer la paix, la stabilité et le développement en Afrique». «Le Maroc est un allié majeur hors-OTAN pour les États-Unis», indiquait le communiqué conjoint publié à l’issue de cette visite, en relevant que «l’amitié et la coopération de longue date entre les deux pays sous-tendent l’engagement plus large des États-Unis dans la région».
En tant qu’initiatrice de l’Initiative pour la prospérité et le développement des femmes dans le monde (W-GDP), la Conseillère du président américain a également «salué le processus de réformes entrepris par Sa Majesté le Roi Mohammed VI au cours des vingt dernières années, en particulier sur la question de la promotion des droits des femmes et de leur autonomisation économique».
Aussi, la visite au Maroc de M. Pompeo permet d’entrevoir de nouvelles perspectives aux relations bilatérales clairement au beau fixe.
En octobre dernier à Washington, les deux parties ont en effet affiché l’engagement en faveur d’un «partenariat économique plus étroit» et pour «le développement de moyens novateurs en vue de tirer davantage profit de l’Accord de libre-échange» unissant les deux pays.
Faisant écho à cet engagement, M. Pompeo a déclaré récemment, devant la presse internationale à Washington: «Je suis impatient de passer en revue le partenariat solide de nos pays en matière d’économie et de sécurité et de discuter de futurs domaines de coopération». Les Etats-Unis tiennent, a-t-il dit, à renforcer leurs relations «de longue date» avec le Maroc, un «partenaire essentiel dans tous les domaines».
Il n’est donc pas fortuit qu’à la veille de cette visite, les Etats-Unis réaffirment, à nouveau, leur position sans équivoque sur la question de l’intégrité territoriale du Royaume, «une priorité pour les Marocains», en soutenant le plan marocain d’autonomie qualifié de «sérieux, crédible et réaliste» et en appuyant une solution politique dans le cadre des Nations Unies pour mettre fin à ce différend régional qui n’a que trop duré.
Washington a clairement rappelé combien il tient à sa relation avec le Royaume, «un leader sur le continent africain, un interlocuteur important pour la paix au Moyen-Orient, une source de stabilité en Méditerranée et un partenaire important dans la lutte contre le terrorisme et pour la promotion de la tolérance dans le monde». Pays le plus sûr de la région, le Maroc s’impose aussi aujourd’hui, au plan économique, comme hub commercial et comme plateforme pour un nombre croissant d’entreprises américaines actives en Afrique.
C’est tout naturellement que le Corporate Council of Africa, association d’entreprises américaines en Afrique, ait choisi Marrakech pour son prochain Sommet des affaires Etats-Unis-Afrique en 2020, un événement majeur réunissant investisseurs et principaux acteurs du monde des affaires de part et d’autre. Au Maroc, seul pays d’Afrique lié aux Etats-Unis par un accord de libre-échange, ce rendez-vous ne manquera pas de booster davantage les relations commerciales entre la première économie du monde et un continent africain en pleine croissance.
Au plan sécuritaire, les Etats-Unis considèrent le Maroc comme un partenaire clé, «un pourvoyeur de stabilité et de sécurité régionale», et saluent le rôle du Royaume comme chef de file du Forum mondial contre le terrorisme et au sein de la Coalition mondiale pour vaincre Daech. A Washington, les leaders américains reconnaissent en le Souverain le leader d’un pays ami et allié clé doublé d’un partenaire fermement engagé pour la promotion du dialogue, de la paix et de la stabilité. C’est l’illustration du statut du Maroc comme bâtisseur de ponts entre les nations et de modèle, grâce au leadership et à la sagesse de SM le Roi, sur des questions si pressantes comme le dialogue inter-religieux, la paix au Proche-Orient, l’immigration ou encore la lutte contre l’extrémisme et le radicalisme, autant de sujets épineux qui se posent aujourd’hui avec acuité sur l’agenda de la communauté internationale.