Le Président du Conseil de la Concurrence, Driss Guerraoui a été invité à la 12ème édition de la Journée de la Création d’Entreprise, tenue tout récemment à l’Institut de France à Paris, à l’initiative de l’Association Maroc Entrepreneurs.
Organisée sous le thème « 20 ans de progrès: quels défis pour le Maroc de demain ? », cette rencontre a mis en lumière les réalisations du Royaume sous le leadership de SM le Roi Mohammed VI et les défis que le Maroc est appelé à relever lors des prochaines années, notamment dans le sillage de la mise en place du nouveau modèle de développement.
Dans un entretien à la MAP, le Président du Conseil de la concurrence revient sur sa participation à cette rencontre, et évoque les progrès réalisés par le Maroc, mais aussi les défis à relever pour les prochaines années.
Quels sont les principaux points que vous avez développés lors de votre contribution durant cette conférence?
– Cet événement organisé par l’Association Maroc entrepreneurs était une opportunité de dresser un bilan raisonné et objectif de 20 années de transformation économiques et sociales de notre pays et d’évaluer tout le parcours de notre pays en cette matière. Nous avons à ce niveau constaté que toutes les transformations qu’a connues notre pays sur les plans économique et social ont été préparées par trois décisions politiques extrêmement importantes. Tout d’abord, le choix politique d’engager le Maroc dans une expérience d’alternance. Deuxièmement, le choix judicieux de réconcilier les Marocains avec leur histoire à partir de la création de l’Instance Equité et Réconciliation. Et la troisième décision a consisté à faire le bilan de 50 années de développement économique, social, culturel et territorial pour identifier les faiblesses, les forces mais aussi d’éclairer sur les perspectives d’avenir.
Ces trois décisions ont-elles abouti à des résultats?
– Ces décisions politiques audacieuses et importantes ont eu deux résultats essentiels. D’abord la confiance des citoyens, des acteurs et des forces vives de notre pays dans leur projet. Le deuxième résultat c’est la crédibilité internationale de ce projet. Tout ce contexte explique les grandes réalisations faites par notre pays sur le plan économique et social. C’était l’occasion pour moi de voir le chemin parcouru en termes de création de richesses, d’amélioration des conditions de vie des populations, de modernisation des infrastructures économiques et en termes de protection sociale. Nous avons, chiffres à l’appui, montré l’évolution somme toute positive à l’échelle des principaux indicateurs économiques et sociaux, mais nous avons aussi posé la question des grands défis qui restent à relever pour les années à venir compte tenu de ces transformations économiques et sociales.
De quels défis s’agit-il?
– D’abord, il s’agit de la généralisation de ces transformations économiques et sociales pour que la modernisation économique et le progrès social puissent toucher toutes les couches de la société et toutes les régions de notre pays. Le deuxième défi, c’est celui de la juste répartition des fruits générés par cette modernisation et par ces transformations économiques sur l’ensemble des citoyens et l’ensemble des territoires. Le 3ème défi est celui de la gouvernance de cette transformation économique et donc de cette modernisation économique généralisée de notre pays qui passe nécessairement par une gouvernance responsable qui fait du contrôle et de la reddition des comptes l’un de ses axes essentiels d’une part, et d’autre part qui met en place les éléments d’une gouvernance économique qui libère les énergies et qui est en phase avec les projets ambitieux de notre pays. Le 4ème défi, c’est celui de la durabilité de ces transformations afin que nous puissions préserver les ressources pour réaliser la durabilité de cette modernisation et enfin le défi de la soutenabilité afin de mobiliser le génie national pour produire des ressources nouvelles nécessaires pour pérenniser le financement de cette modernisation économique.
(MAP)