La scène politique nationale moisit dans la léthargie tant que l’Exécutif ne porte pas son discours au sein d’un peuple si emporté par ses affres au quotidien.
Qui entend parler du gouvernement, même s’il croit s’ingénier à bien faire ? Mais, son action demeure atone et inaudible ! Il s’embourbe en revanche, dans des coups de bec sans relâche, entre ses composantes, les plus en vue. Cette apathie déroutante ne fait qu’affecter le climat politique du pays et fait sombrer, dans l’expectative, les différents acteurs dont le rôle décisif de médiation est quasiment renvoyé aux calendes grecques.
On a plutôt l’impression que, d’un côté, l’Exécutif pagaie à contre courant, en deçà de ce que le peuple attend de lui et, de l’autre, une flopée d’entités partisanes, en mal de repères, se démarque, de gré ou parfois de mal gré, des populations, les plus démunies, en particulier.
Cette situation ambiguë que la nation n’a jamais connue, même au temps des années de plomb, car tout au moins, le mouvement national tenait tête aux oppressions, sécrétait, au fil du temps, une déchirure déconcertante entre l’Etat et le peuple, en l’absence quasi-permanente des facteurs médiateurs.
A contrario, les forces de l’ordre, toutes catégories confondues, occupent cette place contre-nature, non sans abus, car le souci excessivement sécuritaire mène à l’affront et l’incarcération, comme ce fut le cas des détenus du Rif et d’autres. C’est immanquablement la résultante directe de la vacuité politique que l’on s’efforce d’exercer dans une expérience résolument tournée vers la démocratie et les droits humains.
Dans ce mutisme mortuaire qui émaille la scène politique marocaine, on aura «secoué», quoique mollement, la vie partisane, à travers deux événements, à plus d’un titre. Le premier étant le congrès national du Parti d’Authenticité et de Modernité que, selon le nouvel élu à sa tête, «proclamait une néo- natalité d’un parti constamment blotti sous l’aile de son créateur». Cette «mue» qui se construisit après âpres déchirements et vives grossesses, aurait, sans doute, créé un ballottage dans la physionomie politique nationale qui prendrait forme, au fur et à mesure que les prochaines élections s’approchaient, à grand pas.
Le second n’est autre que la reprise des relations amicales entre le PPS et le PI, sanctionnées, entre autres, par une récente rencontre de la direction des deux partis. Une initiative qui, elle aussi, aura «ébranlé» l’engourdissement qui frise la somnolence du gouvernement auquel l’appel au sursaut est vivement lancé pour sortir de la torpeur générale.Un gouvernement mièvre qui tarde à montrer le bout du nez au grand public!