Hausse vertigineuse des aliments composés

L’élevage de bétail en crise

Les éleveurs de bétails expriment leur mécontentement depuis quelques semaines déjà, et pour cause : les prix des céréales et légumineuses nécessaire pour l’alimentation du bétail  connaissent une hausse vertigineuse imputé à la sécheresse,  alors que le prix au kilogramme des bovins subit une baisse record.

Rien ne va plus du côté des actifs du monde rural. La sécheresse qui perdure cause des pertes considérables aux agriculteurs mais surtout aux éleveurs qui sont dans l’obligation de vendre à perte au grand bonheur des intermédiaires et des bouchers.

Contacté par Al Bayane, Amine, un éleveur de la province de Berrechid et plus précisément du village de Sahel Oulad Hriz, a déclaré que «si l’éleveur passe par une période critique, c’est tout d’abord dû à la sécheresse».

«L’éleveur se débrouille quasiment seul, puisque il ne touche pas de subventions de la part du ministère de tutelle, ni pour l’alimentation et encore moins pour les médicaments » soutient-il.

 Quant aux prix de l’alimentation du bétail, l’éleveur nous assure qu’il est en constante hausse.

«Le bétail se nourrit essentiellement d’orge, de foin, d’avoine, de farine et de son». Et d’ajouter que «ces céréales sont négociées à des prix exorbitant, au vu des quantités engloutis par le cheptel ».

En effet, le prix des céréales sont passé du simple au double, voir plus.

«Le foin se négocié à 13 dhs le ballot, aujourd’hui, on le touche à 25 dhs l’unité. L’orge qui n’a jamais dépassé 2 dhs le kilogramme coûte aujourd’hui  4 dhs. Le prix de l’avoine avoisinait 1.50 dhs le Kg, désormais il dépasse la barre des 3.50 dhs, mardi, ce céréale a atteint la barre des 4 dhs», confie l’éleveur, le cœur lourd.

Le son et la farine, autres céréales essentielle à l’alimentation du bétail ne sont pas en reste, ils connaissent aussi une hausse vertigineuse.

«Le son se négocie à 1.20 dhs le Kg, aujourd’hui, il est à 2.60 dhs. Idem pour la farine, qui était à 2 dhs, elle est vendue entre 3 et 4 dhs. Jamis de tel prix n’ont été pratiqué». A-t-il signalé.

Cette situation oblige l’éleveur de vendre à perte. Dans les marchés hebdomadaires, le veau se vend désormais au Kg.

«L’agriculteur passe par une période très délicat, au point de vendre à perte. Les intermédiaires et les bouchers se frottent les mains. Depuis la fête du sacrifice, ils font d’excellentes affaires», indique-t-il.

«Nous sommes réduit à vendre nos bovins entre 35 et 40 dhs le Kg. C’est du jamais vu. Nous perdons en moyenne entre 5000 et 7000 dhs par tête, c’est une perte considérable, très difficile à rattraper», désapprouve-t-il.

Quant aux aides et subventions de l’Etat, l’éleveur a exprimé le souhait de recevoir un coup de pouce le temps que la sécheresse prenne fin.

Tout le monde s’accorde à dire que cette campagne agricole n’a pas été bonne pour tout le monde. Les éleveurs ont subies et subissent encore des pertes considérables.

«Dans l’attente d’une réaction de la part du ministère de l’Agriculture qui se fait attendre, nous continuerons à assumer nos pertes qui commencent à devenir colossales» conclut-il.

Karim Ben Amar

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