Grave pénurie de sang
Les pochettes de sang se font de plus en plus rares au niveau des différents centres de transfusion sanguine. La situation est devenue très inquiétante depuis l’apparition du coronavirus et les consignes de confinement qui obligent nombre de donneurs à rester chez eux. Le docteur Mohammed Benajiba, directeur du Centre national de transfusion sanguine et d’hématologie tire la sonnette d’alarme.
Les pénuries de sang au Maroc sont récurrentes. Elles apparaissent chaque année et plus particulièrement après la période des vacances, qui est synonyme de grands trafics sur les différents axes routiers du Maroc où sont enregistrés de nombreux accidents, causant des dommages collatéraux importants, qui nécessitent des transfusions sanguines.
Des besoins importants
Si nous prenons l’exemple dela ville de Casablanca, il faut savoir que plus de 400 poches de sang sont nécessaires quotidiennement pour subvenir aux besoins des hôpitaux publics et des cliniques privées, Pour quelqu’un qui n’est pas très au fait de la réalité des choses, cela peut paraître normal. Mais en réalité, c’est très complexe, car délivrer 400 ou 500 pochettes de sang chaque jour pour sauver des vies humaines, nécessite d’avoir en permanence des centaines de donneurs volontaires chaque jour. Des pochettes de sang pour faire face aux cas d’urgence. C’est le cas pour les femmes présentant des complications durant l’accouchement, les victimes d’accidents de la circulation, les hémophiles ou encore les malades souffrant de cancer ou d’anémie sévère, et bien d’autres pathologies.
Une situation critique
Si en temps normal, les donneurs volontaires répondent présents en nombre relativement suffisant, et si les familles des patients qui doivent être opérés participent aussi aux besoins en sang, le coronavirus est venu tout chambouler.
Le centre national de transfusion sanguine a toujours connu une activité importante, enregistrant quotidiennement plus de 800 cent donneurs par jour qui viennent pour donner un peu de leur sang.
Répondant aux questions posées par nos confrères du site Nefass, le docteur Mohammed Benajiba , directeur du Centre national de transfusion sanguine et d’hématologie, a tenu a dire que ce n’est malheureusement plus le cas. Aujourd’hui, le centre reçoit à peine 200 donneurs par semaine. C’est dire que la situation est très sérieuse, les stocks du précieux liquide s’amenuisent de jour en jour, et cette situation est pratiquement la même au niveau des centres de transfusion sanguine à travers tout le Royaume.
Il faut savoir que Sur l’ensemble des dons, 60 % proviennent des volontaires et 30 % de dons de compensation. Aujourd’hui moult de donneurs volontaires manquent à l’appel à cause de corona, et on comprend pourquoi la situation est devenue très inquiétante.
Les donneurs manquent à l’appel
Les consignes de confinement qui obligent les citoyens à rester chez eux pour éviter la propagation du virus, ont aussi freiné les élans solidaires de beaucoup de donneurs volontaires, qui craignent pour leur santé et celle de leurs familles.
Les citoyens préfèrent rester chez eux. Nombreux sont ceux qui ne veulent pas mettre le nez dehors par le temps qui court. Il faut dire qu’ils ont parfaitement raison. Mais comment faire alors pour reconstituer les stocks de sang?
Aujourd’hui, au moment où nous écrivons ces lignes, plusieurs centres de transfusion enregistrent un déficit de sang.
Dans certains centres, ces stocks ne pourraient même pas couvrir une demande de trois jours. Des appels aux dons de sang sont de nouveau lancés.
Un acte citoyen
La pénurie de sang, est une situation qui nous interpelle tous. Elle concerne chacun de nous. Il n’y a pas que les autres qui auront besoin de sang. Nous pourrions également en avoir besoin un jour, ainsi qu’un membre de notre famille. Il est donc important de sensibiliser et d’encourager la population sur le don du sang, expliquer et informer les uns et les autres sur la portée noble de cet acte citoyen.
Ouardirhi Abdelaziz