Que faut-il retenir des dernières prévisions économiques?
Le HCP a indiqué récemment que la croissance de l’économie nationale aurait ralenti à +1,3% au premier trimestre 2020 et s’établirait à -1,8% au deuxième trimestre 2020. Les prévisions précédentes d’avant crise, étaient de respectivement +1,9% et +2,1%. De même, le déficit de la balance commerciale se serait déjà creusé sensiblement (+23,8%) au premier trimestre 2020. Notons aussi qu’à l’occasion du tirage sur la Ligne de Précaution et de liquidité (LPL) pour un montant équivalent à près de 3 milliards de $, le gouvernement a précisé que la pandémie du Covid-19, laisse présager une récession économique mondiale bien plus profonde que celle de 2009. Ainsi, l’économie nationale sera impactée, notamment au niveau des secteurs et des activités orientés vers l’extérieur, à savoir les métiers mondiaux du Maroc, les recettes au titre des voyages, les transferts des marocains résidents à l’étranger et les investissements directs étrangers.
Quelle a été la réaction en Bourse à la publication de ces prévisions?
Depuis le 8 avril et l’annonce des prévisions du HCP, le MASI a pris près de 2,7%, ce qui peut paraître curieux. Toutefois, ceci est plutôt logique car les investisseurs étaient certainement dans un schéma de prévisions plus alarmistes. Ainsi, ils ont été rassurés par le maintien de la croissance positive au premier trimestre et par la baisse contenue du PIB au deuxième trimestre. De plus, l’annonce du HCP a été quasi-concomitante au tirage des 3 milliards $, ce qui a pu rassurer sur la volonté de défense du dirham par la banque centrale. Enfin, le hasard du calendrier faisait que le MASI avait perdu près de -11% entre le 24 mars et le 7 avril, ce qui devait susciter au niveau théorique un rebond mécanique.
Quelles sont les perspectives?
Tout va dépendre de la date de sortie du Maroc et de ses partenaires commerciaux du confinement et des restrictions de voyage. Il en est de même pour l’impact des programmes de dépenses et des plans de soutien à l’économie nationale. Aussi, une autre inconnue réside au niveau de la capacité des entreprises à l’arrêt, de redémarrer rapidement. Dans ce cadre, les entreprises qui s’adressent à la demande locale, auront certainement plus d’aisance à monter rapidement en puissance. Enfin, le retour à la normale de a consommation des ménages post-crise, sera aussi décisif au niveau du degré de reprise économique. Au passage, une préférence nationale spontanée dans la consommation comme dans le tourisme et l’automobile, pourra donner une bouffée d’oxygène à l’économie nationale.
*(Directeur exécutif de flm.ma)