Après une brève apparition en Chine, la crise pandémique semble atterrir, en particulier, au vieux continent pour s’y installer, au même titre que le pays de l’oncle Sam.
Dans ces destinations, l’épidémie est en passe d’occasionner de fâcheux dégâts, au point d’attirer des soupçons sur le «complot» qu’on rabâche sur la tribune planétaire. Le dragon asiatique, aurait-il occulté des indications autres sur l’épidémie pour «manigancer» une certaine manœuvre mondiale? La suspicion aurait l’effet d’une bombe, mais personne n’aurait le temps d’en avoir le cœur net en raison de l’énormité du désastre que le virus est en train de faire propager dans la chair humaine.
Rien ne serait tiré au clair dans cette histoire, reléguée au second plan, face à la monstruosité de la pandémie qui chaque jour, fait périr des milliers de victimes. Il va sans dire, cependant, que la crise virale sent le roussi et laisse pantois tout observateur. Seul l’avenir est en mesure de dénouer cette énigme qui assène un coup de fouet cinglant dans la constitution de l’ordre mondial établi. Ceci dit, finissons-en d’abord avec l’épidémie!
En fait, l’Union Européenne (UE) accuse le coup et se montre dans l’incapacité de réunifier ses composantes pour faire face à l’épidémie en un bloc uni tel que le veut, en principe, cette structure fédérative. Visiblement désarçonnées par la submersion ravageuse du virus, les nations qui regroupent l’Europe, se cantonnent en enclos réciproques et se ruent en solo dans l’incertitude, après quelques jours de relâchement.
Prise au dépourvu et littéralement débordée, l’Italie se lamente au fond du gouffre, sans échos de l’UE, sauf l’aide sanitaire de Cuba qui accourt à sa rescousse. Le monde aurait été, sans doute, frappé d’émotion de voir étriller le fanion étoilé de l’Europe par les colères italiennes. De son côté, la péninsule ibérique s’enlise au fond de la mare endémique et s’afflige à s’en sortir, sans sursaut européen, à tel point que, profondément exaspéré, le chef du gouvernement espagnol renie la renaissance de l’UE, au retour de la vie normale. Quant à l’Hexagone, en dépit de son orgueil endeuillé, tenait bien à la nécessité de l’Europe pour raccommoder ses lambeaux, de bric et de broc!
Déjà ébranlée par le retrait de l’une de ses constituantes phares, à savoir la Grande Bretagne, l’UE tendrait peut-être, à se désagréger, compte tenu des remous suscités par la crise pandémique. Le président serbe a dû également fustiger cette institution, tout en rendant hommage à la Chine, pour ses appuis à endiguer la crise. Il conviendrait de rappeler que l’Europe travestit un vieux grincement feutré entre le sud et le nord qui fragilisait sa cohérence, toutes les fois qu’une forte épreuve se présentait, tel que celle de la présente crise.
L’attitude temporisante de la Russie ne quitte pas d’une semelle les pays balkaniques dont la nostalgie la renvoie rêver à une nouvelle réintégration politique, à l’aune de la pandémie. Les sous-unions régionales de l’Europe qui réunissent, à priori, les multiples conditions de coopération semblent avoir le dessus sur l’UE, en perte de vitesse.
Devant cette donne européenne, une question s’imposera, de plus en plus, après la crise pandémique : l’UE aurait-t-elle la latitude de refaire sa mue pour recouvrer ensemble la force unitaire de naguère? Tout dépendrait du bon vouloir de la première puissance de l’Europe qu’est l’Allemagne dont la rémission totale de l’épidémie semble se faire ressentir, bien avant ses compères!