Lassé des promesses non tenues, le mouvement des infirmiers et techniciens de santé au Maroc (MITSAM) appelle à une forte mobilisation et envisage d’observer un sit-in de protestation, samedi 14 novembre à Rabat, devant le siège du département de tutelle.
En fait, les infirmiers s’estiment lésés dans leurs droits légitimes et accusent le ministère de la Santé d’avoir gelé le dialogue social en tournant le dos à leur dossier revendicatif.
D’ailleurs, le communiqué rendu public par le bureau national du MITSAM met en garde le département de Khalid Ait Taleb contre le fait de vouloir saper les droits des infirmiers qui n’ont ménagé aucun effort dans la lutte contre la pandémie durant la crise sanitaire. Et d’ajouter qu’au moment où les fonctionnaires de plusieurs secteurs ont bénéficié des incitations matérielles et morales en reconnaissance à leurs efforts, le ministère fuit ses responsabilités, celle de rendre justice au corps des infirmiers.
A en croire la même source, environ 1000 infirmiers ont été infectés par le virus dont plus de 10 décès, selon un comptage effectué par l’ensemble des sections du MITSAM.
Contactée par Al Bayane, Fatima Zahra Belline, coordinatrice du comité d’information et communication du mouvement a déclaré que le MITSAM revendique la mise en place d’une indemnisation sur le risque professionnel juste et équitable et qui correspond aux efforts déployés par les infirmiers qui se trouvent à la pointe du combat de lutte contre la pandémie déclenchée par la Covid-19. Aussi, notre interlocutrice indique qu’en dépit des conditions de travail qui laissent à désirer et l’absence des ressources humaines et logistique nécessaires, les infirmiers n’ont pas point lésiné sur les moyens pour mener à bien leur mission tout en faisant preuve d’une abnégation et d’un dévouement exceptionnel et de bonne foi en suspendant toutes les actions des grèves depuis mars dernier.
Outre l’indemnisation sur le risque professionnel, le mouvement se dit terminé à défendre avec acharnement son dossier revendicatif, notamment la réparation de toutes les victimes du décret 2.17.535 (aides-soignants, infirmiers diplômés, les infirmiers lauréats du deuxième cycle et master en pédagogie des sciences Infirmières) et ce avec un effet rétroactif. Qui plus est, le mouvement appelle les décideurs du ministère à l’élaboration d’un référentiel des compétences en vue de terminer les responsabilités des intervenants dans l’acte médical et l’amélioration des conditions de travail, entre autres.
Rappelons au final que des syndicats ont boycotté la session du dialogue social ayant eu lieu le 4 août 2020. Parmi les raisons qui ont poussé les responsables syndicaux à prendre une telle décision, consiste à ce que le chef de département de tutelle aurait voulu absorber la colère du personnel de la santé, en voulant en réalité imposer un dialogue dont les outputs ont été déjà fixés au préalable.
Khalid Darfaf